Au revoir Suna !

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Je me réveille en sursaut dans mon lit. Purée, encore ce rêve qui hante chacune de mes nuits. J'ai beau prendre des somnifères, essayer de me vider la tête avant de dormir, boire du thé... rien ne fonctionne. Cela devient de plus en plus épuisant et parfois, j'ai l'impression d'être paralysée ou de m'étouffer dans ces cauchemars. À chaque fois, je me réveille en sursaut et finis par avoir une insomnie.

Je me retourne et vois, sans surprise, ma meilleure amie et sœur adoptive profondément endormie à ma gauche.

À droite sur le chevet , il y a une photo encadrée que l'on m'avait offert , il y est marqué en dessous de la photo : « Mari Mitashi , 16 ans de bonheur » .

Je soupire et repousse mes cheveux en arrière , ils sont indomptables ceux là . On a beau les mettre dans des chignons , ils s'échappent toujours . J'aurais aimé avoir les gènes de bruns au yeux marrons des Mitashi avec leurs cheveux si parfaits , moi je suis blonde aux yeux verts et mes cheveux sont une catastrophe parfois .
D'ailleurs celle qui se trouve à mes côtés s'appelle Tenten Mitashi. Elle a 16 ans, comme moi, on fait la paire et il y a une énorme photo de nous deux dans le salon qui le prouve . Je vis avec elle et ses parents depuis que ma famille m'a abandonnée. À l'époque, j'étais bien assez consciente pour savoir ce qui se passait et d'ailleurs mon esprit se fait souvent plaisir à me le rappeler comme si je souffrais d'alzheimer , un vrai plaisir.

Au début, il était difficile de m'acclimater à ce nouveau milieu, à ces personnes qui ne me voulaient pas constamment du mal. Ce fut encore plus difficile de comprendre que mes espoirs que mes parents m'aiment un jour étaient vains. Mais aujourd'hui, je m'entends bien avec eux. Quand je leur ai raconté mon histoire, Tenten ne me croyait pas. Je doute d'ailleurs que cela ait changé. Elle voulait que je lui montre mes marques, mais jusqu'à aujourd'hui, seuls ses parents les ont vues. Elles représentent mes tortures, mes cauchemars, et l'essence même de ma souffrance. Ce n'est pas quelque chose qu'on montre aisément.

Demander ça c'est aussi personnel que de demander à quelqu'un de te montrer son corps nu . Mais je le ne lui en veux pas , elle ne savait pas à l'époque .

À présent si elle me demande , ça à nouveau je ne suis pas sûre que je puisse le prendre tout aussi bien . J'ai comme qui dirait un fort caractère .

Je regarde l'heure sur l'horloge située sur le meuble à côté de Tenten et constate que, pour une fois, je ne me suis pas réveillée trop tôt. Il est précisément huit heures, ce qui correspond aussi à l'heure du petit-déjeuner.

Je sors discrètement de la chambre, puis me dirige vers la douche pour faire ma toilette. Une fois terminée, je pars chercher une tenue convenable et m'habille. Résultat ? Je choisis un pull noir à manches longues et un collant gris . J'attache mes cheveux deux chignons et c'est bon ! Je me tapote légèrement les joues pour me donner du courage.

Je descends les escaliers et me rends dans la cuisine où je trouve ma mère en train de faire le déjeuner, comme d'habitude, mais cette fois-ci, un air triste marque son visage. C'est son tour de cuisiner aujourd'hui. Peut-être qu'elle n'apprécie pas cela. J'ai toujours détesté cette image de la femme dans la cuisine. C'est tellement primitif.

— Bonjour, mamoune, tu nous fais un déjeuner de roi, à ce que je vois ! m'exclamai-je pour signaler ma présence.

Elle se retourne immédiatement vers moi , un immense sourire aux lèvres . Je me sens immédiatement apaisée et rassurée . Cette femme est un baume au cœur vivant .

— Bonjour, mon cœur, il le faut bien. Mes deux petites filles vont partir et je ne sais pas dans combien de temps elles pourront de nouveau goûter à mes splendides plats, répondit-elle. Ou à ceux, moyens, de votre père.

Au delà des préjugésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant