Chapitre 3/ Limites

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-C'est une nouvelle tête n'est-ce pas? Je ne me rappelle pas  l'avoir déjà vu auparavant , parla Gianni.

Gianni, un gros italien fasciste jusqu'à l'os âgé d'une cinquantaine d'années, était à la tête d'un des clans ami-ennemi. 

Dans cette catégorie, les clans étaient amis seulement pour les affaires, généralement dans le domaine financier.

Or ils étaient, ou plutôt redevenaient ennemis lorsque les enjeux devenaient trop importants, ou qu'ils trouvaient mieux ailleurs.

Et c'était sur ce dernier argument que Gianni avait décidé seul, à devancer Joe sur plusieurs missions importantes -en gros avec des clients qui n'hésiteraient pas à payer six fois le prix ayant la valeur d'un tableau de Picasso pour retrouver leurs chiens-.                                                          Au début le Chef avait laissé couler, mais l'italien continuait à lui prendre ses parts tout en lui réclamant ses récompenses en tant qu'ami d'affaires. Alors l'homme aux cheveux ébènes avait décidé de lui faire une petite visite afin de lui rappeler que bien qu'il soit plus vieux que lui, il n'en restait pas moins plus faible, que ce soit dans la tête ou dans les muscles. Mais ça bien-sûr le vieil homme qui était en train de boire son cinquième vers de vin, n'était pas au courant.

-Ouais, il est nouveau, répondit Joe, un fin sourire narquois sur les lèvres.

Le brun qui était installé dans un des fauteuils en cuir situé en face des deux autres hommes, observait la scène silencieusement. Assis, dans sa position de prédilection, une jambe repliée vers son torse, le bras posé sur celle-ci, tandis que l'autre tenait son verre d'alcool. Pas de vin pour le gamin. Ce n'était pas assez fort. Non, pour lui, un cocktail conçu par Filip.

 Alcoolique de père en fils, avant d'arriver au Clan, Filip était barman dans un night-club à Las Vegas. Lorsque l' Américain avait apprit que le jeune garçon était un très bon buveur, d'alcools forts qui plus est, il en fut ravi. Ce fut pourquoi il lui avait sincèrement proposé de l'embaucher bénévolement en tant que « barman privé ». Gamin avait accepté, pour une fois que quelqu'un   -hormis le Chef- ne se moquait pas de lui à propos de ses tendances à boire, il fut satisfait dès les premiers tests.

Pendant qu'il fixait droit devant lui, il prit une première gorgée.                                                                    Calvados et Orange Bitter.                                                                                                                                              Les mélanges de Filip étaient toujours imprévisibles, et c'était ce qui plaisait à chaque fois au jeune.

-Et il a un nom ce « bel cuore »», Hmm ?

Le « joli cœur » releva ses orbes marrons foncés sur le traître, puis sur Joe. Celui-ci fit un mouvement de tête approbateur.

-Gamin... Monsieur... , sa voix monotone avait laissé l'appellation sortir faussement de sa bouche. Il n'aimait pas l'appeler ainsi, il ne méritait pas un « Monsieur ». Pas comme Joe.

-Gamin ? Vraiment? Original comme nom, Ha Ha !, rit-il, et quel âge as-tu, Gamin?  Le prénom du plus jeune sortit mielleusement de sa bouche.

-Il a 24 ans. L'italien sursauta face à la voix de son ami-ennemi, elle avait été ferme, un tantinet colérique.

-Te souviens-tu de la raison de ma visite Gianni ?, Reprit-il, le ton redevenant normal.

-Oh ! Maintenant que tu me le rappelles Joe, non tu ne me l'as pas dis à votre arrivée.  Lui dit-il tout en souriant, révélant ses dents pas vraiment propres.

Je te laisse le choixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant