Chapitre cinq : Lien

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Quand Draco se réveilla le lendemain, il était bien. Une douce sensation de chaleur brûlait dans sa poitrine et il avait l'impression de dormir sur un petit nuage cotonneux et non sur son lit. Il s'étendit paisiblement, ignorant volontairement l'étrange texture de ses draps, sous son bras gauche. Le tissu était chaud et doux... Bien plus que d'habitude, en tout cas. Toutefois, il préféra nier cet élément et se tourna sur le dos pour regarder le plafond. Comme il était bien !

Un léger sourire fendit son visage et il tourna la tête sur la droite. Pour, brutalement, avoir l'impression de chuter en enfer.

« Par tous les dieux du monde ! »

Il bondit hors de son lit à la vitesse d'un chat ébouillanté pour regarder, les yeux écarquillés, un Harry Potter nu dans ses couvertures, occupé à dormir comme un bienheureux. Stupéfait, Draco resta planté au milieu de la pièce, la respiration haletante à cause de la soudaine peur qu'il avait ressentie. Puis, presque machinalement, il laissa son regard parcourir le corps nu de son ennemi. Il était fin. Bien trop fin.

« Demain, je le gave comme une oie... »

Un frisson le parcourut lorsqu'il se rappela avoir pensé cette phrase... alors qu'il léchait le torse du Gryffondor encore assoupi. Son visage blêmit et il baissa la tête sur sa propre personne. Il était intégralement nu... et Potter aussi, s'il en jugeait aux petites fesses blanches et musclées qu'il voyait sans mal... Draco déglutit.

« Non, ça ne se peut pas, marmonna-t-il. Nus, ok... Couché ensembles, certainement pas ! Je me souviendrais d'un tel évènement... J'en suis certain ! »

Il s'approcha pourtant du Gryffondor avec méfiance, enjambant deux ou trois bouteilles vides qui le firent grimacer. Bon dieu, ils avaient bu assez que pour faire une horrible bêtise, il en était certain au vu des cadavres ! Malgré cela, il continua d'avancer jusqu'au brun assoupi et se pencha sur lui. Son odeur l'envahit aussitôt et il retint un gémissement. A sa grande honte, il sentit très bien son sexe se réveiller à son tour et il porta une main sur ce dernier, comme pour l'arrêter. Le contact fut pourtant pire et il le lâcha brutalement. Il se redressa le temps de reprendre un peu ses esprits puis se pencha à nouveau sur le brun, tentant d'ignorer son excitation et la magnifique odeur qui, en lui, faisait presque hurler le loup.

« Pitié, pitié, pitié », murmura-t-il tout en regardant partout sur le corps dévêtu.

Son cœur s'arrêta brutalement lorsqu'il la trouva. Il sentit son estomac se tordre alors que toute excitation sexuelle chutait brutalement comme une pierre au fond d'un puits. Pendant un instant, il sentit ses yeux se remplir de larmes incontrôlables, mais il les chassa violemment.

« Non, gémit-il. Non, non, non, non, pas ça ! Tout mais pas ça ! »

Il recula brutalement, manquant de tomber en marchant sur une des baskets de son amant d'une nuit. Le cœur battant la chamade, il se retrouva appuyé contre le mur de sa chambre à regarder Harry Potter paisiblement endormi.

« Oh non, pitié, dit-il. Dites-moi que c'est un cauchemar, c'est sûrement ça ! Pitié... Pitié... Pitié ! »

Sans attendre, il s'élança presque et quitta la chambre pour figer sur le pallier. D'abord, il était nu. Ensuite... Ensuite, la simple idée de laisser Harry seul, vulnérable dans son sommeil, le rendait malade.

« Oh non, gémit-il en tombant à genoux, la tête entre les mains. Non, ce n'est pas vrai, mais pourquoi ? »

Il resta ainsi prostré jusqu'à ce que l'odeur mâle de Greyback le sorte de sa catatonie.

« Ben alors, gamin, qu'est-ce que tu fiches à poil dans le couloir ? Sans mauvais jeu de mot, j'entends... »

Il souriait d'un air amusé, mais lorsque Draco redressa la tête pour croiser son regard, il perdit son air joyeux. Il grogna vaguement puis renifla.

Alpha Potentiel de Umbre77Où les histoires vivent. Découvrez maintenant