Chapitre neuf : Visite capitale

532 27 0
                                    

L'automne passait vite, beaucoup trop vite. Harry avait beau savoir que trouver les horcruxes n'était pas simple, il n'empêchait qu'il s'en voulait d'être paresseusement et tranquillement installer dans un village sécuritaire plutôt que sur le front à tenter de bloquer Voldemort. Surtout qu'il n'avait pas beaucoup de nouvelles de ses proches et qu'il commençait à s'inquiéter. Mais comment les contacter sans les mettre en danger ? Cela lui paraissait impossible. Le plus urgent était encore de savoir où en était le combat en général et il devait admettre que de ce point de vue là, Greyback était d'une grande aide. Le loup-garou n'hésitait pas à confier certaines choses dont il avait été informé, inquiétant parfois le trio ou le rassurant selon la nouvelle.

Le plus angoissant, du point de vue de Harry, était le fait que le mage noir ne parlait jamais de ce qu'il lui réservait. Ses plans le concernant restait vague, seuls quelques rares mangemorts étaient informés de ce qu'il faisait pour retrouver son dernier ennemi qui vaille son attention.

Mais plus énervant pour lui encore, quelles que soient ses préoccupations vis-à-vis de Voldemort, Harry devenait incapable d'y penser dès que Draco Malfoy entrait dans l'équation. Que ce soit parce qu'il l'entrevoyait en se promenant dans le village, parce qu'il le croisait quand il allait rendre visite à Greyback, parce qu'il l'entendait parler et rire non loin ou lors de leur rendez-vous imposé, Harry perdait tout ses moyens dès que ce foutu blondinet était dans les parages et cela le rendait furieux ! Si lorsque Draco n'était pas là, il jurait ses grands dieux qu'il ne voulait pas de lui, dès que son lié apparaissait, il avait envie de s'en rapprocher, voir de se coller à lui pour profiter de lui.

Chaque heure de rendez-vous se passait d'ailleurs, au début, de la même façon. Ils se taisaient, gênés puis, au bout d'un moment, l'un ou l'autre se rapprochait pour ensuite se toucher avec une timidité presque frustrante. Mais ils finissaient toujours par se coller l'un à l'autre à simplement s'étreindre. Harry était heureux de la retenue de Draco. Il la percevait parfaitement et en était satisfait, car s'il avait besoin de cette étreinte, le fait était qu'il ne se sentait pas prêt à passer au stade suivant.

Au bout d'une semaine, ils se mirent à parler. Harry commença par lui demander où en était le polynectar, ce à quoi Draco répondit qu'Hermione et lui s'en occupaient chaque jour avec attention. Et Harry avait sauté sur l'occasion pour savoir comment la collaboration se passait avec Hermione. Etonnement, la jeune fille commençait à se rapprocher du lycanthrope, devenant peu à peu une bonne amie et surtout, une fervente avocate lorsqu'elle en parlait avec Ron et Harry. C'était un peu grâce à elle si Harry commençait à voir les points positifs de son lié et s'il l'appréciait de plus en plus. Ça et les heures obligatoires.

Après Hermione, ils parlèrent du village. Harry n'eut pas à poser beaucoup de question, Draco devint très volubile, concernant cet endroit qu'il considérait comme « sa maison ». Il connaissait pratiquement chaque membre de la meute, qu'ils soient loup ou non. Harry s'aperçut rapidement que si Draco devait devenir le chef, il en serait parfaitement capable. Il était naturellement respecté par l'ensemble de la meute, bien que Greyback soit toujours regardé avec plus de soumission et de respect. Si Chyreer était le second, Draco était désigné comme l'héritier naturel, ce qui en était très étonnant.

« Mais je croyais que Rosalia serait mieux considérée, s'étonna un jour Harry, assit sur les genoux de Draco qui jouait négligemment avec un petit morceau de son t-shirt.

-Non, car elle est une femme, répondit aussitôt Draco. Je sais que c'est très cruel de dire cela, voir un peu machiste, mais même si Rosalia est une alpha potentielle, le fait est qu'elle est une femme. Elle ne deviendra jamais le chef de cette meute ou alors par intérim. »

Harry avait acquiescé. C'était dur, mais il pouvait le comprendre. Surtout après avoir vu la force qui émanait de Draco, après qu'il se soit transformé en loup juste devant lui. Massif, majestueux, l'immense loup blanc lui avait donné l'impression de n'être qu'un vulgaire fétu de paille. Draco avait pris sa forme au bout de douzième soir, après qu'Harry le lui ait demandé timidement. Bien qu'étonné, le blond avait obéit. Pendant un bon moment, Harry était resté subjugué puis il lui avait demandé s'il pouvait le touché. Il avait senti l'acceptation mais aussi la joie de Draco à cette demande alors il s'en était approché timidement pour tendre une main vers lui. Draco avait approché son museau et avait flairé sa main avec délectation, fermant ses magnifiques yeux incandescents. Puis Harry avait enfin osé le caresser avec plus de franchise. A sa grande surprise, il avait rapidement découvert que Draco était très sensible du cou, si bien qu'après quelques grattements, le grand loup avait fini couché sur le flan, l'air ravi. Riant, Harry avait continué un long moment.

Alpha Potentiel de Umbre77Où les histoires vivent. Découvrez maintenant