Otabek Altin & Yuri Plisetsky : leur histoire

Décembre 2016 (3)

"Après la finale, arrêtons tout ça..."

Viktor, en entendant ces mots, qui sonnaient comme un adieu, eut l'impression que son monde allait se dérober sous ses pieds. 

"Qu.. quoi.." parvint il à dire, la gorge serrée.

"Merci. Merci d'avoir été mon coach.. pour tout ce que tu as fait, Viktor.. déclara Yûri, refusant de le regarder dans les yeux. J'ai pu donner le meilleur de moi-même pour ma dernière saison.." ajouta-t-il.

Ça y est. C'était dit. Un cauchemar, voilà ce que Viktor vivait! Les larmes coulaient  silencieuses, alors que l'Alpha, son Alpha, vint soulever la frange qui masquait son oeil, pour l'observer attentivement.

"Comme tu peux être égoïste.. prendre une telle décision tout seul.. murmura le Russe, la voix vibrant d'une colère contenue. Lâche moi!" s'écria-t-il en repoussant le bras du Japonais d'un geste brusque.

"Mais... mais tu pleures.. je pensais pas que.. bredouilla celui-ci, s'étant rassis sur son lit. Et puis.. c'est toi qui as dit que ce serait jusqu'à la finale du Grand Prix!"

"J'étais persuadé que tu avais encore besoin de mon aide.. Et puis je..." répliqua Viktor.

"N'as tu pas envie de revenir en compétition? le coupa Yûri, déterminé. Tu n'as pas à t'en faire pour moi.."

Viktor se mit à relâcher des phéromones, chose qu'il n'avait fait depuis longtemps, scandalisé des propos que tenait le jeune homme.

"Comment oses tu me demander de faire mon retour alors que toi tu prends ta retraite! s'exclama-t-il en venant devant lui et en posant ses mains sur les cuisses de l'Alpha. Et.. et nous..? Que va-t-il advenir de notre relation?" osa-t-il demander ensuite, la voix tremblante d'émotion.

Yûri détourna les yeux, masquant son visage afin de sentir le moins possible les phéromones de celui qu'il aimait, refusant de le toucher ainsi. Il le repoussa doucement, rassemblant tout son courage.

"Je.. tu mérites mieux, Viktor, je ne suis pas de ces Alphas parfaits qui.. on essayera de se voir, n'est-ce pas?" répondit il, incertain.

Viktor éclata d'un rire cynique, plus vexé encore.

"Je mérite mieux, tu crois? Mais c'est toi que je veux! Que mon coeur veux! À moins que.. tout ce qui compte c'est la médaille, c'est ça! rétorqua-t-il. Dans les pays comme le mien, les unions inter-castes ne sont pas des plus courants et tolérés! Je ne pourrais pas rester sans toi! C'est ce qui risque d'arriver si je reprends!" ajouta-t-il.

"Je ne veux pas être celui qui te coupe les ailes, qui t'empêche de t'exprimer! Car liés ou non, ça finirait par nous déchirer! s'époumona le Japonais, en larmes. Je t'aime trop pour te laisser gâcher ton talent, Vitya.." murmura-t-il avant de le prendre dans ses bras.

Viktor, décontenancé, le laissa entourer sa taille de ses bras, dont le contact le calma presque immédiatement, ses phéromones cessant d'émettre. Il le serra à son tour dans les bras, respirant son odeur, à peine apaisé.

Un long silence s'installa entre eux alors qu'ils restaient ainsi. Enfin, puisant dans sa volonté, l'Omega brisa le silence, relâchant doucement son amant.

"Écoute... parlons en après le libre, tu veux bien? On prendra chacun une décision et on en parlera, d'accord?" supplia-t-il.

Yûri essuya ses larmes avant d'acquiescer, pour se blottir dans le lit avec son compagnon, qui entre-temps avait enlevé son peignoir...

Quelques heures plus tard, chambre 529...

Une téléphone vibra dans la chambre, celui de Yuri. Celui-ci ouvrit les yeux, encore embrumé par le sommeil, raccrocha sans regarder qui appelait, tentant de se souvenir où il était, avant de sentir des bras l'enlacer fermement.. Otabek. Ce dernier le tenait fort contre lui, à moitié endormi. Le Russe, à présent bien réveillé, eut en mémoire les événements de la veille, et de la nuit lors de leur réveil, ce qui le fit rougir. Il s'empourpra plus encore quand il sentit le corps chaud, et l'envie évidente, de son compagnon, qui avait enfoui son nez dans ses cheveux.