La Fille de Lordaeron

Le prince citrouille

Histoire écrite à l'occasion du défi d' Halloween du Discord l'Ombre du Roleplay. Le thème donné était "Le Prince Citrouille"

Étendu sur la plage, le corps inerte de Clothilde ballotait doucement au gré du ressac. Les vagues grondantes couvraient d'eau salé la guerrière, se retiraient et l'engloutissaient à nouveau. Profitant d'une accalmie de la marée, un crabe curieux pointa son nez et tâta du bout des pinces cette nourriture offerte par la tempête. C'est ce moment que choisit Clothilde pour ouvrir un œil. Une inspiration soudaine emplit d'oxygène salvateur ses poumons gorgés d'eau, qu'une violente quinte de toux expulsa hors de l'organisme où n'était pas sa place. Effrayé par ses repas trop vif à son goût, le crabe détala à toute patte pour s'enterrer plus loin sous le sable. Clothilde se mit assise et regarda autour d'elle la plage jonché des débris épars du navire qui la ramenait chez elle.  Elle se rappelait de la tempête. Les nagas attaquèrent alors, après que les trombes déchainées n'eurent séparé son vaisseau du reste de la flotte. La guerrière se souvenait vaguement de la bataille qui fit rage sur pont et de l'horrible béhémoth qui accompagnait les nagas. De toute évidence, le navire sombra et les flots l'engloutirent. Ce n'était dans son esprit qu'un souvenir confus, à peine plus vivace qu'un rêve lointain. Il n'en restait que la froide douleur de l'eau glacé s'infiltrant à travers sa gorge lorsque sa conscience l'abandonna.

En fouillant la plage, Clothilde ne trouva nul trace de marins survivants. Surtout, elle s'inquiétait de savoir où les caprices de la mer avaient bien pu la rejeter. Les nagas attaquèrent de nuit et surprirent l'équipage avant qu'elle ne puisse enfiler son armure. Avec le recul, Clothilde songea comme ce hasard lui sauva la vie. Vêtue pour la guerre, la guerrière aurait coulé à pic emportée par le poids de son équipement. Aucune trace non plus de hache, qui décolla bien des têtes de nagas au cours du terrible corps-à-corps sur le pont. Il semble qu'elle devait pleurer sa perte... Ainsi désarmée, il lui était donc vital de déterminer si ces rivages étaient ceux d'amis ou d'ennemis...

Faute de trouver sur la plage quoi que ce soit d'autre d'intéressant, Clothilde s'enfonça dans les terres. Sans doutes les rcherches y seraient plus fructueuses. L'air glacé la faisaient grelotter dans ses vêtements trempés, elle hâta le pas pour se réchauffer, maudissant le destin pour la malchance qui la frappait.

D'épais nuages noirs couvraient le ciel, filtrant si bien la lumière solaire s'eu cru dans la nuit noir. Un atmosphère lugubre pesait sur le paysage que traversait Clothilde, des champs sans vie baignés de brume aux arbres tordus et pourrissants. Les hautes herbes gris de cendre se brisaient sous ses pas comme si elles n'étaient que poussière, semées d'asphodèles blanchâtres, d'orties décharnées et de ronciers tordus. Cette terre était habitée, ou l'avait été. Clothilde ne cessait de longer de murets effondrées de pierres moussues et plus loin, elle distinguait la haute silhouette d'un moulin en ruine, noir comme si on l'avait incendié.

Peu à peu, un horrible pressentiment s'empara de la guerrière. Chaque pas qui la menait en avant transformait un peu ce soupçon en certitude. Cette terre, il lui semblait la reconnaitre tel un souvenir d'enfant. Jadis un pays luxuriant ou régnait joie et abondance, l'infâme corruption  mort-vivante avait changé en désolation le puissant royaume de Lordaeron.  Infesté d'horreurs ramenées d'entre les morts par la nécromancie, plus rien de bon n'y vivaità présent.  Clothilde le savait à présent, les courant l'avaient déposée sur la côte des clairières de Tirisfal. Autrefois siège d'une puissante civilisation, dévastée par la trahison d'Arthas Menethil, elles n'étaient aujourd'hui que le fief des morts-vivants acquis à la cause de la reine-banshee Sylvanas...