Peur

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Yami se laissa tomber sur son lit. Pour lui, cette journée était remplie de curiosité. Il avait rencontré la mère de son patient qui lui avait demandé de l'aide et des informations, car l'hôpital gardait son fils. Mais pour quelle raison ?

De plus, Yûgi avait dit une chose bizarre pendant qu'il était en transe. « Silence ! Tu en sais beaucoup trop... ». Que savait-il en trop ? Qui imitait-il en prenant une voix si grave ? Trop de questions lui passaient par la tête, cela l'épuisait. La sonnerie retentit, il se leva en soupirant, car il n'avait pas le cœur à parler à qui que ce soit. Il ouvrit la porte et vit Anzu accompagnée de ses autres amis, Jôno-Uchi et Honda, les bras chargés de nourriture. Yami les invita à entrer et se souvint qu'il avait organisé une soirée jeu vidéo. S'excusant de n'avoir rien préparé, il rangea à toute vitesse sa paperasse, aidé d'Anzu.

— Tu as l'air troublé, remarqua la jeune femme.

— Ah, c'est à cause de mon patient, soupira Yami. Enfin, je branche la console et on joue.

En effet, passer une soirée entre amis ne pouvait que le détendre et lui changer les idées. Il n'avait plus qu'à tout remettre à lundi, les études, les affreux examens et le travail.

Car dès lundi, sa tâche sera plus compliquée.

Lundi matin, pour une fois, pas de cours après un bon week-end. Il faisait une chaleur accablante, il devait faire environ trente-cinq degrés, ce qui est normal en juin. Le tuteur espérait que son patient ne cuisait pas comme du poulet rôti dans sa chambre blanche. Arrivé à l'hôpital, le sac rempli, il avait une boisson fraîche à la main au cas où ses craintes soient avérées. Dans le hall principal, il faisait frais, mais une fois arrivé au quatrième étage, c'était invivable ! Étouffant !

Il fonça voir l'état de son patient qui était allongé sur le sol, en sueur. En plus de la chaleur, une odeur épouvantable venait de sa salle d'eau. Mais pas le temps, il lui fallait de l'air, de la fraîcheur. Yami ouvrit la fenêtre et aida Yûgi à boire sa limonade.

— Merci Yami...

— Franchement, ils allaient te laisser mourir !

— Ça ne serait pas plus mal, non ?

— Ne dis pas ça Yûgi ! Ça s'arrangera promis..., le rassura le tuteur en lui caressant la joue. Continue à boire, je reviens.

Yami partit chercher un ventilateur dans le local du personnel et deux éventails. Il croisa le concierge, auquel il fit un sourire menaçant. L'employé en le voyant, sentit qu'une demande déplaisante allait arriver, essaya de s'enfuir, mais se fit vite ramener dans la chambre du patient. Apeuré, il resta dans la zone de sécurité à côté du ventilateur qui était branché sur la seule prise électrique de la pièce.

— Allez nettoyer la salle d'eau je vous prie.

— Il va m'attaquer !

— Mais non, il est avec moi... allez-y maintenant ! ordonna le tuteur d'un ton sec tout en pointant du doigt l'endroit en question.

Le jeune homme ventilait son protégé qu'il gardait près de lui, la tête posée sur sa jambe. Pendant qu'il rafraîchissait Yûgi, il vit quelques bleus sur le cou. Curieux, il palpa l'arrière de la tête du garçon qui couina de douleur.

— Excuse-moi Yûgi, dit Yami en retirant ses mains à toute vitesse.

— Ce n'est rien..., j'ai mal comme ça depuis... hum... depuis quand ?

— Tu te souviens de quelque chose depuis samedi ?

— Je...

À cette question, il pouvait sentir qu'il tremblait et commençait à avoir ses tics nerveux. Yami posa sa main sur ses yeux et lui parla calmement.

PATIENT42Où les histoires vivent. Découvrez maintenant