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Étrangement, j'aimais bien aller à l'école, étant plus jeune. Mais, honnêtement, c'est plus trop ça depuis qu'il a déménagé. Je veux bien qu'il avait besoin de changer d'air, mais bon. Je m'ennuie maintenant. Il me donnait beaucoup de motivation. Dès qu'il est parti, je l'ai senti. L'ambiance n'était plus la même. Mais, surtout, j'ai senti que tout allait être beaucoup plus compliqué. Plus j'y pense, et plus je me dis qu'il faut arrêter d'y penser et m'enterrer dans autres chose que des pensées moroses et sombres. Dont, travailler à fond dans mon job étudiant et à l'école.

7h00.

Il faut se lever. Je fais ma routine du matin sans grand enthousiasme. Heureusement qu'il est dans son taudis. Je m'en sortirai mieux sans lui ce matin. Comme tout les autres depuis un bon moment j'ai envie de dire.

9h00.

Je suis à l'école. Assise sur une chaise inconfortable, dans le milieu de la classe, en attendant que la cloche se décide à sonner. J'écoute et prends des notes en jetant quelques coups d'oeil à à l'horloge et à ses aiguilles en attendant qu'elles avancent.

12h00.

Je mange. Je ne dirais pas que je suis harcelée. Je n'existe tout simplement pas. Je suis invisible. Comme je l'ai toujours été. J'espère juste que je vais réussir cette année et celles qui viennent pour me trouver un métier correct qui va me ramener de l'argent et me permettre de me débrouiller. Vivre une vie meilleure. Dans tout les cas, je ne pense pas pouvoir m'appuyer sur la famille qui me reste. Sachant que celle qui m'a mise au monde est morte suite à toutes les merdes qu'elle a subi, que mon géniteur (je ne sais pas qui c'est), s'est barré quand ma mère lui a annoncé sa grossesse, et, que la seule famille qui me reste n'est pas hyper stable mentalement, je suis dans une bonne grosse galère.

1h00 pm.

Des cours suivis de notes. Encore.

5h00 pm.

Je suis devant ma porte d'entrée. Enfin, peut-on appelé ça une porte d'entrée? Même sachant qu'elle a un gros trou dedans? Heureusement que l'appartement dans lequel on se trouve dans un immeuble... Bien qu'il soit très mal sécurisé, on est toujours un minimum à l'abri du froid et des différentes intempéries. J'entre de manière silencieuse. En espérant que l'alcoolique se trouve dans son placard et pas dans notre entrée qui nous sert aussi de salon. Je pense que s'il n'avait pas été propriétaire de cet appart avant de sombré dans l'alcool et la dépression, j'aurais été à la rue. Il y a du bruit.

S'il vous plait. Faites qu'il dorme. J'avance à pas de loup à travers le salon. Dieu merci, il est avachi sur le canapé et il a l'air de dormir. Je passe rapidement à travers les divers couloirs menant à ma chambre en faisant un petit stop à la cuisine pour me prendre un petit repas. J'entre dans ma chambre, verrouille la porte, saute sur mon lit et je m'endors directement.

***

Depuis 4 mois -et nous sommes en novembre- mes journées se répètent toutes et sont des plaies. Réellement. Il n'y a probablement plus aucun espoir pour que ma scolarité se passe de manière heureuse et que l'amour de ma vie se présente. Les contes de fées? Très peu pour moi, merci.

Point positif, rien ni personne ne peut me détourner de mes études. Paraître invisible peut être un atout, à certains moments. La première cloche sonne. Je me dirige rapidement vers mon prochain cours, en sachant qu'un examen m'attend. Évidement, j'ai étudié. Tracy le souligne de manière récurrente à chaque fois qu'elle a envie d'emmerder quelqu'un. En l'occurence, moi. Seuls moments dans lesquels je ne suis pas invisible. Merci qui? Merci Tracy. Je suis enfin devant la porte de la classe et je me dirige vers ma place habituelle. C'est-à-dire, devant, près de la fenêtre. Je suis la troisième arrivée. La deuxième cloche sonne, le professeur prend les absences puis, nous donne l'examen. On pourrait entendre une mouche voler. C'est toujours la même personne qui manque à l'appel. Vous en connaissez probablement un, c'est celui qui se pense toujours incroyablement intelligent, beau, fort, drôle et tout ce que vous voudrez. Jayden Hills. Il se croit tout permit parce que son père est riche et qu'il est quaterback dans l'équipe de football américain de l'école. En bref, une personne peu recommandable.

Je me plonge dans mon examen et 10 minutes plus tard, la porte claque violemment contre le mur. Je relève la tête, qui c'est? Jayden Hills! Bravo aux gens qui ont devinés! Il ouvre la bouche et dit de manière aussi poétique qu'un camionneur: " Désolé, j'étais en train de baiser aux chiottes." ah. Merci de ce charmant partage. La seule chose que peut répondre le prof est: "Bonjour M. Hills." en lui tendant sa feuille. Après quoi je continue mon examen.

Après 25 minutes de pure concentration, je vais remettre ma copie et retourne m'asseoir tout en observant les autres. Je termine souvent d'avance. Comme maintenant. La majorité sont clairement en train de galérer et les autres sont soit, dans la lune, soit (bien qu'ils soient peu nombreux) en train de s'emmerder. Mon regard s'égare sur Jayden. Il me fait un clin d'oeil. Quel enfant débile. Je ne savais même pas, avant que je ne le rencontre, d'être aussi con. Vivement que j'aie 18 ans et que je parte de cette ville où beaucoup trop de mauvais souvenirs me hantent. Je regarde les aiguilles de l'horloge et voit que dans 5 minutes, c'est la fin de ce cours. Je finis (comme tout les jours d'ailleurs) à 4h00. Par contre après, je dois aller travailler dans un café où je travaille depuis un an déja. Ils y font les meilleurs chocolats chauds existant dans cette ville.

Soudain, la cloche sonne. Je me lève et pars vers mon casier en saluant la prof. La journée de cours de passe normalement, sans trop d'encombre.

***

Je sors de la cours de cet établissement austère tout en me dirigeant, à pieds, vers le café Mira's. Mira, c'est ma patronne. Elle a la cinquantaine et a fondé ce café quand elle avait 28 ans. Elle est d'une joie de vivre communicative et est très agréable. Je la connais depuis que je suis toute petite. C'est un peu comme une tante pour moi. C'est une des seules qui va me manquer lorsque je vais quitter la ville. Bien que je vais probablement garder contact.

Arrivée au café, je vais saluer Mira. et enfile mon tablier pour aller aider l'autre unique serveuse qui n'est autre que la fille de Mira, Cara. Une autre fille particulièrement adorable. Une autre qui va me manquer. C'est parti pour distribuer des scones choco-framboises pendant 2 heures. Ça ne parait pas trop comme ça, comme je travaille pendant 2 heures chaque jours de la semaine et cinq heures par jours la fin de semaine, j'amasse déja une petite somme d'argent. Surtout sachant que ça fait un an que je travaille ici et que j'en ai encore pour 2 ans d'ici mes 18 ans, ça va être une somme correct pour commencer une nouvelle vie. Je pars servir et prendre la commande de tellement de gens que je ne vois plus le temps passer.

***

Il est 19h30 et je suis chez moi. Sachant qu'il est probablement encore ivre mort dans sa chambre, je me dirige vers la mienne en faisant le moins de bruits possible. Je ne vais pas manger. Car, comme toujours, je le fais au café. De toute manière, la cuisine est meilleur là-bas qu'ici. Je vais faire mes devoirs. Quand je viens enfin à bout de mon dernier devoir, il est 21h00. Je suis déja fatiguée alors je me couche et m'endors directement.

La Neige Fond Sous Les FlammesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant