Comptine des saisons

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Lorsque la nuit tombe dans les bruyères armoricaines, un breton qui se serait oublié sur les routes de son pays pourrait entendre les chants des korrigans. S'il est sage, notre voyageur s'enfuira et remerciera le Seigneur de l'avoir épargné; s'il est courageux il se cachera et verra de bien étranges choses; mais s'il est présomptueux et méprisant, s'il rejette le monde des Faëries, alors il aurait mieux valu pour lui ne jamais avoir quitté sa ville de rouages et de chimies. Malheur à lui car jamais les farfadets ne laissent un railleur échapper à leurs yeux rubis ! Malheur à lui donc, malheur à cet esprit fort qui aura été vaincu par son orgueil ! Plaise à Dieu de lui pardonner et l'accueillir auprès de lui, car lorsque le derniers vers sera chanté, ce prétentieux aura trépassé :


I/ La pluie d'automne,

Le ciel qui tonne,

Cache le jour

Dans un bruit sourd !


Refrain/ Alors sortons, sortons vite,

La lumière se délite !

Sortons et vivons enfin

Le soleil n'y peut plus rien !


II/ Par l'hiver pâle

Le jour détale,

Laissant la nuit

S'étendre ici.


R/


III/ Las, la lumière

Revient plus fière !

Vent de printemps

Vole notre temps !


R/


IV/ Pauvre, pauvre gnome !

L'été embaume

Parmi les fleurs

Nos tristes pleurs


F/ Alors rentrons, rentrons vite,

L'obscurité se délite !

Rentrons et patientons bien,

Ce ne sera pas sans fin.

Et j'entendis le murmure des MusesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant