Héritière malgré elle

Les recherches

  Elena regarda sa tante, bouche-bée. Sa mère n'avait jamais voulu lui raconter après la naissance du "bébé maudit", comme il est appelé chez les Delacroix. Et, le fait que ce soit sa tante Maud qui allait chercher dans son clan la comblait de joie. Mais, elle redescendit sur terre lorsque Maud reprit.

"Ne crois pas que, grâce à moi, tu as plus de chances, au contraire. Je te protégerais. C'est un monde que je ne veux pas que tu connaisses.

-Pourquoi, tante Maud?

  A 14 ans, Elena était déjà très intéressée par les affaires de sa tante.

-Parce que, c'est tout, reprit Maud, un peu mal à l'aise. De toute façon, toutes les personnes retrouvés avaient 16 ou 17 ans. Tu es bien trop jeune."

  Elena ouvrit la bouche mais, avant que le moindre son n'en sorte, Maud la coupa:

"Pas la peine d'insister. De toute façon (elle regarde sa montre), je dois y aller. Ils vont remettre les ordres pour les recherches."

  Maud partit en courant vers l'extrémité de la ville, où le haut et grand bâtiment des héritiers s'élevait majestueusement.  A première vu, il ressemblait à un gigantesque engart gris sur les portes et contours de fenêtres, et les murs blancs. Mais, aillant étudié l'architecture du bâtiment en cours d'histoire, Elena savait que, derrière ses murs, ce n'était pas du tout un engart. Les murs blancs sont les bureaux et les salles de réunion. Et, au milieu d'une grande cour intérieur, il y avait une tour, digne des grands donjons des châteaux forts. D'après la théorie d'Elena, il y aurait une ou plusieurs pièces pour accueillir l'hériter tout les milles ans. Mais, comme personne ne lui a jamais dit, elle n'a pas pu le confirmé. 

  Maud se retourna et salua Elena, même si elles étaient à plusieurs mètres l'une de l'autre. Malgré cette distance, Elena savait avec détail le physique de sa tante. Une jeune femme, les cheveux blonds aux racines puis, de plus en plus marrons jusqu'au milieu du dos. Elle avait de beaux yeux verts et elle était très grande. A 25 ans, elle mesurait 1m80, ce qui est tout de même beaucoup. Son tailleur noir avec sa jupe serrée la rendait assez stricte, mais aussi très jolie. 

  Une fois Maud disparu du chant de vision d'Elena, cette dernière partie dans l'autre sens, du côté de la ville. Elle sortit du parc tout en verdure pour se rendre sur la grande rue commerçante du clan jaune. A cette heure-ci de la soirée, il y avait beaucoup de monde dans les boutiques. Elena s'arrêta devant la supérette la moins remplie. Elle sortit de sa poche quelques petites pièces. Elle les compta. Elle avait exactement 2 euros. C'était tout ce que sa mère avait pu lui donner pour faire les courses. Elena souffla, les larmes aux yeux. Elle aurait donnée n'importe quoi pour pouvoir, juste une fois, manger à sa faim. 

  Elle entra dans la boutique. Un courant d'air frais fit voler ses longs cheveux marrons en bataille. Ses yeux noisettes s'humidifièrent mais, avant qu'une larme ne coule, elle essuya du dos de la main sa joue et rendit vers le rayon des promotions. C'était les seuls aliments accessible pour les Delacroix. Mais, même là, les prix étaient élevés. "Qu'est-ce que je vais ramener? Je ne peux rien prendre", pensa avec tristesse Elena. Elle regarda ses vêtements délabrés et bien trop grand pour elle et pensa à Maud. Elle devait sans doute être en train de manger quelque chose d'excellent avec les trois autres chercheurs.

  Elena sortit en pleurant du magasin et tomba assise, collé au mur, la tête dans les bras. Sa vieille casquette, le seul vêtement trop petit qu'elle portait, tomba devant elle sans y faire attention. Elle continuait à imaginer la vie d'héritière. Elle en rêvait depuis toujours. Mais sa famille était misère depuis toujours. Elle ne su combien de temps elle resta là, assise, à pleurer et à rêver. Au bout d'un certain temps, quelqu'un, qu'elle ne connaissait pas, lui tapa gentiment l'épaule. La jeune femme dit à Elena: