IV. LOI DE L'EMMERDEMENT MAXIMUM

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⠀Aussitôt que YoonGi se rendit compte de la proximité de la détonation, il se jeta sans une seconde d'hésitation dans la ruelle qui menait à son studio et courut jusqu'à son immeuble. La bouche sèche, il arriva enfin dans sa rue, et ses bras crispés churent le long de son corps quand il vit le massacre qui se déployait devant lui. Une explosion dévastatrice avait littéralement ravagé toute une partie du dernier étage ー son étage ー du bâtiment. Le mur de briques s'éboulait à intervalles irréguliers pendant qu'un incendie commençait à ronger l'habitation, et une cacophonie d'alarmes de sécurité hurlait comme une meute de loups. Malgré l'eau ruisselant des tuyaux brisés et la pluie battante, le feu ne cessait de frapper violemment, ponctué de déflagrations dues au gaz qui s'échappait.

⠀Et SeokJin était peut-être au milieu de cet enfer.

⠀À cette pensée, la panique étouffa la gorge de YoonGi qui serra inconsciemment son parapluie entre ses doigts, les baleines se tordant sous la pression exercée. Étrangement, il fut incapable de percevoir le nombre de personnes se regrouper. Ce ne fut qu'en étant bousculé qu'il prit conscience du petit attroupement qui s'amassait devant lui et prit la décision de se rendre dans le bâtiment pour aller chercher SeokJin. Le comédien se glissa donc entre les passants et les voisins enragés en tentant de jouer le moins possible des coudes pour ne pas s'attirer d'ennuis, lorsque brusquement, un feu violent embrasa le ciel, entraînant l'écroulement partiel d'un nouveau morceau du bâtiment. Des briques chutèrent, faisant reculer la cohue en panique. Certains crièrent, d'autres ordonnèrent de se disperser et de se protéger, tandis que quelques uns prévenaient les secours.

⠀YoonGi, enroulant son écharpe trempée autour de son cou pour se créer une capuche et ainsi se protéger de la fumée, poursuivit son avancée en anticipant tant bien que mal les mouvements de la foule.

Rez-de-chaussée, Madame Domin, octogénaire qui déjeune tous les midis à L'Oranger : absente. Premier étage, Mesdames Lepage, jeune couple de pâtissières travaillant du mardi au samedi : absentes. En face, Monsieur Sellier, père célibataire professeur de droit et son fils, étudiant en art : absents. Deuxième étage, une retraitée, Madame Castaing, qui laisse son appartement vacant une semaine sur deux : absente. Troisième étage, la famille Blaschke ...

⠀L'humoriste conclut à toute vitesse la liste des habitants de son immeuble et aperçut avec soulagement sa voisine du quatrième étage sortir, accompagnée par une voisine du troisième tenant son fils dans ses bras. Derrière elles marchait le dernier voisin présent, celui du cinquième étage. Après avoir pris une grande inspiration, YoonGi profita du chaos pour s'élancer dans son immeuble, ouvrir la porte d'entrée d'un coup d'épaule et traverser le hall encore intact pour se poster au pied de l'escalier tournant. Des débris de plâtre crissaient sous ses pieds et une épaisse poudre avait envahi l'air, l'empêchant de voir ce qui pouvait bien y avoir au-delà du deuxième étage.

⠀«SeokJin !» s'époumona-t-il pour couvrir le chœur des alarmes incendie. Ignorant la poussière qui le fit tousser, il poursuivit, en coréen : «Je suis en bas !»

⠀Le jeune homme crut entendre son prénom, alors, jurant entre ses dents, il commença à gravir les escaliers quatre à quatre en se cachant le visage dans son écharpe imbibée d'eau. Le sol vibra sous ses pieds lorsqu'il atteignit le deuxième étage.

⠀Un grand coup fit grincer l'immeuble, et, cette fois-ci, la rampe de fer poussa un miaulement effrayant qui se répercuta contre les murs. Étant parvenu à atteindre le troisième étage, YoonGi s'apprêta à monter jusqu'au quatrième lorsqu'il aperçut l'ombre beige de SeokJin s'agripper à la barre un peu plus haut.

«Je suis là !» cria l'artiste, toujours dans sa langue maternelle.

⠀L'agent ouvrit péniblement ses yeux remplis de larmes dues à l'irritation que provoquaient la fumée et la poussière, mais réussit à tourner les talons pour se diriger du côté de YoonGi. Il franchit habilement le palier et commença à descendre les escaliers pendant qu'un autre tremblement fissurait complètement un mur. Des débris importants chutèrent près de lui.

SILVÅ । BTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant