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Tout était devenu morose, le ciel était gris, la fraicheur de l'hiver arpentait les rues tel un océan de vagues glaciales. Et pourtant Changbin souriait, il souriait parce que la neige avait commencé à tomber, elle recouvrait désormais l'herbe douce de la demeure, les branches des arbres où autrefois gisaient des milliers de feuilles au multiples couleurs. Mais il ne souriait pas que pour cela, derrière lui, posé non sans délicatesse, sa valise arpentait le sol de sa chambre, elle était close, comme son cœur. Et il n'était ouvert qu'à une seule personne.

Son sourire trahissait ses prochains agissements, ils avaient longuement discuté avec Heejin, et ils en étaient arrivé à la même conclusion. Aucun des deux ne voulait de ce mariage. Mais maintenant il ne manquait plus qu'en informer ses géniteurs et c'était chose moins aisé. Ils étaient bornés, égoïstes, et un chouïa manipulateur. Et Changbin lui même se faisait manipulé, et ce depuis son enfance, et il venait juste de le remarquer. Ils n'avaient alors jamais penser au bonheur de leur fils, mais plutôt à leur plaisir personnel. Et c'est ce qui avait persuadé Changbin, il allait partir, et ne plus jamais remettre les pieds ici. Il en avait assez de cette vie, où il ne contrôlait presque rien.

Trois coups contre la porte, et une douce voix. Heejin. Elle venait de terminer la discussion qu'elle avait avec ses parents. Et tout c'était bien passé, a priori.

« Ils vont attendre ... »

Elle déposa délicatement son corps contre l'immense matelas de la chambre regardant Changbin, toujours tourné vers la fenêtre.

« Ils vont attendre que tu es parler avec tes parents, et après nous partirons. »

« Merci, Heejin. »

Un fin sourire parut sur le visage de la jeune fille, et elle baissa les yeux.

« Je ne veux pas que l'on nous oblige à faire quelque chose que l'on ne veut pas. Surtout si on aime quelqu'un d'autre. »

« Je vais y aller, je ne peux plus attendre. »

Et il tourna les talons, passant devant Heejin, la saluant. Il s'empara de sa valise, seule présence de ses affaires ici, et il partit en direction du bureau de ses parents.

Oui, plus jamais il n'aurait à recevoir d'ordre de n'importe quelle personne, et même si cela devait inclure ses parents. Il était majeurs, et il pouvait désormais vivre indépendamment. En conclusion, ils pouvaient lui couper les vivres, Changbin n'en avait rien à faire du moment qu'il vivait avec ce qui le rendait heureux. Évidemment son bonheur portait un nom, et il le nommait Hyunjin.

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lips || changjinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant