Chapitre 4 : Bendy est...Gentil ?

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Je me réveille une nouvelle fois chez Bendy, je crois que c'est le troisième jour...A moins que ça ne soit le quatrième ? Je ne sais plus, de toute façon je perds la notion du temps depuis que je suis ici. J'entends soudain toquer sur les planches, j'ouvre les yeux et me tourne vers l'entrée à moitié condamnée. Je m'assois sans un bruit et me lève également en silence. J'avance prudemment et retient un frisson d'horreur en le voyant à travers les planches, il semble attendre, tête baissée et une grimace triste sur le visage. Attendre quoi ? Je dois faire pareil ? J'avance prudemment la main et toque légèrement contre la planche. Soudain, il redresse lentement la tête vers moi et je recule un peu, de peur qu'il n'essaye de m'attraper. Il sourit alors et s'accroupit pour déposer la soupe par en bas en retirant la même planche que d'habitude. Une fois cela fait, il la recolle avant de se relever. Je me penche pour prendre le bol puis me redresse aussi et essaye de contrôler ma voix pour ne pas qu'elle tremble de trop.

- « Mer...Merci...Ben...dy... » soufflais-je.

Il hoche la tête et s'éloigne, me laissant manger ma soupe puis je retourne sur le lit pour me reposer, la nuit avait été dure...J'ai entendus Bendy rôder autour de ma « chambre » toute la nuit, ce qui m'a terrorisée.

A mon réveil, je sens une présence proche de moi. Paralysée par la peur, j'essaye de rester calme et ouvre un œil avant de voir Bendy penché au-dessus de moi.

Épouvantée, je me mets à hurler de toute ma voix, ce qui l'effraya, l'éloignant aussitôt vers l'entrée. Je m'assois alors, morte de peur avant de réaliser qu'il avait plus eu peur que moi. Il avait retiré les planches et est maintenant adossé au cadran de l'entrée, les bras croisés et la tête baissée.

- « Ben...Bendy... ? » bredouillais-je, encore effrayée.

Il lève la tête et la tourne vers moi, une grimace triste sur le visage.

- « Dé...Désolée d'avoir hurlé j'ai....Tu m'as vraiment fais peur... » m'excusais-je.

Je le vois baisser un peu plus la tête comme si ce que j'avais dit l'avait blessé. Au début je pensais qu'il allait remettre les planches mais il n'en fit rien, s'éloignant simplement de ma « chambre ». Je ne sais pas si c'est une sorte d'invitation à sortir mais si c'est le cas, je ne dois avoir le droit qu'à une promenade dans son repaire et aucunement dans le reste du bâtiment. Je hausse les épaules pour moi-même, si il avait voulut me faire du mal ça ferait longtemps qu'il l'aurait fait. Je décide alors de m'extirper de mon lit et de m'approcher prudemment de l'entrée puis de regarder des deux côtés avant de sortir. Je marche dans différents couloirs et remarque que l'endroit empeste d'encre fraîche, l'odeur venant de quelques minis-cascades noires que je découvre pendant ma « balade ». Je commence à avoir un peu froid, d'habitude, l'atelier est chauffé mais cet endroit a la particularité de transformer l'air chaud en air glacé, surtout les pièces sans geysers ou petites cascades d'encre.

Je croise les bras pour me réchauffer un peu. Malgré mon jean noir et mon pull rouge sombre, je sens le froid me pénétrer. Je quitte rapidement cette partie du repaire quand j'entends un son d'écran, comme si....On regardait la télévision. Les murs se recouvrent d'encre et le sol commence à être poisseux.

Je m'approche lentement de l'endroit d'où provient le son et voit à travers l'embrasure de la porte Bendy faire les cents pas devant une sorte de trône pendant que plusieurs télévisions suspendues en hauteur sont allumées, diffusant des dessins animés de lui-même. Il semble réfléchir et son air contrarié ne présageait rien de bon. Il prend soudain un magnéto-cassette posé au pied du trône et, dans un excès de rage, il le brise au sol en hurlant comme une bête. Je sursaute avant de m'éloigner, préférant rester à l'écart de sa colère. Je décide alors de rejoindre ma « chambre » quand quelque chose m'attrape le bras. Je me retourne alors pour voir un monstre d'encre pousser un cri strident. Je me débats mais il ne lâche pas prise, j'essaye de le frapper mais un autre l'a rejoints et m'attrape l'autre bras. Je me mets à crier tout en me débattant quand j'entends quelqu'un courir suivit d'un rugissement puis je vois Bendy derrière les monstres. Il les frappes avant de les saisir et de les jeter contre le murs, les transformant en flaque d'encre. Je tente de respirer calmement mais la tête colérique de Bendy me coupe le souffle et, sans réfléchir, je tourne les talons et cours vers ma « chambre ». Une fois à l'intérieur, je m'assois sur mon lit et me recroqueville sur moi-même. Je déteste ces monstres ! Je veux rentrer chez moi ! Je n'en peux plus d'être là ! j'aimerais au moins retrouver mon abri à moi...J'ai tellement peur ici.... . Je me mets à pleurer à chaudes larmes, je veux revoir Tom et Allison, je veux sortir de ce studio et m'éloigner le plus possible ! J'entends soudain Bendy marcher dans le couloir. Je me fige. Je me rappelle qu'il n'y a plus les planches, ce qui me rend vulnérable. Je lève la tête et je le vois dans le cadran, un bol de soupe dans les mains.

- « J'ai pas faim Bendy.... » soufflais-je, la voix enrouée par les larmes.

Il reste immobile et je l'observe, tendue, incapable d'anticiper ses gestes. Les gouttes d'encre qui dégoulinent le long de son visage et de son corps semble ne jamais atteindre le sol, disparaissant avant. Les murs de ma « chambre » sont noirs et le sol recouvert d'une mare d'encre épaisse et collante à cause de sa présence. Il pose alors le bol par terre et se retire de la pièce, libérant l'endroit de toutes tâche d'encre, laissant miraculeusement le bol intact comme à chaque fois. Je pense qu'il a comprit que je veux être un peu seule, je m'allonge alors et m'endormis, fatiguée.

L'Ange et le Démon D'EncreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant