Chapitre 14 : Le réveil de l'étranger

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PDV .... :

Je perçois des bruits. Des voix.

« ...Laisse-le se reposer... » « ...Dangereux....Tu...en danger !... »

Je perçois plus distinctement qu'il en a une grave et l'autre plus...Féminine...Cette dernière semble être plus présente que l'autre. Je sens de temps en temps un linge sur mon visage...Une odeur de soupe...Encore les deux voix...

« C'est pour toi ! » « Il pourra manger aussi ! »

Je crois que la voix féminine prend soin de moi mais que l'autre n'est pas d'accord. Il y a même des fois où la voix douce et bienveillante me parle...M'encourage même à me réveiller...Mais je suis comme...Épuisé...Je veux ouvrir les yeux mais une fatigue extrême m'en empêche. J'essaie de noter tout ce que mes sens me transmettent afin de me repérer. Les fois où la voix douce me passe un linge sur le front, les fois où l'odeur de soupe effleure mes narines, me signifiant que c'est l'heure du repas pour ma bienfaitrice, voilà tout ce que je retiens du temps qui passe. Je sens également que je suis allongé sur quelque chose de dur, une forte odeur d'encre m'assaille les narines dès que je me « réveille ». C'est étrange mais à chaque fois j'ai l'impression que la voix féminine est à côté de moi quand je suis en état « éveillé ». Je perds la notion du temps malgré mes efforts....J'arrive à peine à épeler mon prénom tant mon esprit est brouillé.

Je me réveille, une fois de plus, l'esprit embué. Je me rend tout d'un coup compte que je peux enfin remuer. Je tente alors d'ouvrir légèrement les paupières avant de complètement les ouvrir. J'observe alors autour de moi. Je suis seul dans une pièce ne possédant que un cadran en guise de porte. Je tente de me redresser, tout mon corps me faisant atrocement mal. Mon lit est en bois sans un matelas ni un oreiller ou encore une couverture pour le rendre confortable. Je me fige soudain en entendant des voix pas loin, dont une se rapprocher.

- « Je vais juste voir si il va bien ! »

- « La voix féminine » pensais-je.

J'entends alors des pas puis je vois une jeune fille dans l'encadrement de l'entrée. Elle se fige également, étonnée de me voir réveillé. Mon cerveau analyse alors la situation et, sans réfléchir, je bondis du lit pour lui attraper le bras, de peur qu'elle parte, l'attirant de toutes mes forces dans la chambre. Elle se met alors à crier, plus par surprise que par peur.

- « Ne...Ne crie pas... » dis-je en la tirant dans la chambre.

- « Lâchez-moi ! » hurla-t-elle.

Les murs devinrent soudain noirs d'encre et une course lourde et précipitée résonne dans le couloir. Le monstre d'encre apparaît alors dans l'encadrement, en colère et plus terrifiant que jamais. Je lâche alors la fille et recule avant de finir assit sur le lit, mort de peur. Le Démon d'encre ouvre alors la bouche, remplaçant ses dents cartoonesques par des dents pointues. Il est sur le point de m'attaquer quand la jeune rousse fait barrage.

- « Bendy ! Non ! »

Il grogne.

- « Laisse-le tranquille ! Il a juste peur ! »

Le Démon grogne à nouveau avant de rugir en ma direction puis il tourne les talons avec, sans aucun doute, le regret de ne pas avoir pu m'arracher la tête comme le projectionniste. Quand il quitte la pièce, elle se tourne alors vers moi.

- « Je suis désolée, il ne vous a pas encore pardonné la fois où vous m'avez enlevée... » dit-elle simplement.

Elle se rapproche et prend un bol par terre, près du lit, avant de s'asseoir près de moi.

- « Vous devriez manger....Vous avez besoin de reprendre des forces... »

Je la fixe avant de lentement obéir puis je m'arrête, méfiant.

- « Il n'est pas empoisonné si c'est ça votre crainte, j'ai formellement interdis Bendy de toucher à votre alimentation en précisant bien que je goûterais toujours votre soupe avant de vous la donner, il n'y a donc aucun risque »

Je fixe le bol d'un air douteux avant de finalement boire tout le contenu d'un trait. Une fois vide, elle me le reprends des mains, un petit sourire bienveillant aux lèvres.

- « Comment vous sentez-vous ? »

- « Comme....Comme si j'avais été....Percuté par un train... » avouais-je en me rallongeant.

- « Je pense que c'est normal....L'ascenseur s'est écrasé avec vous avec, j'ai même crus vous perdre plusieurs fois pendant que je vous soignais »

- « Boris...Il y avait...Il y avait un Boris avec moi.... »

- « Il n'y en avait pas en tout cas quand Bendy et moi nous vous avons trouvé »

- « Je suis resté longtemps inconscient ? »

- « Au moins cinq bons jours.... »

Elle prend du désinfectant et en verse sur un chiffon puis approche ce dernier de mon front.

- « Ça risque de piquer légèrement.... »

A ces mots, elle tapote doucement ma plaie à la tête et je retiens une plainte ayant l'impression que mon front me brûle. Quand elle a terminée sa tâche, elle s'écarte et je suis pris de remords pour ce que je lui ai fait. Elle m'avait sauvé la vie deux fois et je l'ai kidnappée pour toutes remerciements.

- « Félicie... » soufflais-je.

Elle me regarde.

- « Je...Je te demande pardon.... »

La jeune fille reste un instant silencieuse puis ouvre la bouche, prête à parler, quand un rugissement se fait entendre. Je frémis d'effroi, ayant tous les deux tournés la tête vers l'encadrement servant de porte. Je regarde alors Félicie qui se met à soupirer, nullement effrayée.

- « Vous devriez vous reposer et ne vous inquiétez pas Bendy ne vous fera pas de mal » dit-elle avant se lever et de quitter la pièce.

Je la regarde faire avant d'être happé par le sommeil et je ferme les yeux, plus serein.

PDV Félicie :

Je longe le couloir, me dirigeant vers la « salle du trône » puis pousse doucement la porte pour découvrir Bendy qui est complètement hors de lui, jetant tout ce qu'il lui tombe sous la main à travers la pièce. Il s'immobilise avant de se tourner brusquement vers la porte, l'air menaçant. Pendant une seconde, j'hésite à fuir vers ma chambre mais son air s'adoucit, il a comprit que c'était moi.

« Féli... » souffla-t-il.

Je déglutis, refoulant mon angoisse avant de parler d'une voix claire qui m'étonne presque.

- « Pourquoi tu es en colère cette fois Bendy ? Je ne comprends pas »

« Il est sous mon toit ! Dans mon antre ! Et tu le protèges alors qu'il t'a kidnappée ! »

- « Oui Bendy, il m'a kidnappée, et alors ? » lâchais-je.

« « Et alors ? » ?!? Tu oses me dire ça ? » grinça-t-il.

Je m'approche, sourcils froncés, la peur laissant place à la fureur.

- « Tu es injuste ! Il m'a enlevée parce que cette démone lui a fait croire qu'en m'amenant à elle, elle le ferait sortir de cet endroit ! Mais il a des remords Bendy ! Tu entends ? Des remords ! »

Le Monstre d'encre me fixe et la pièce devient soudain très sombre mais je n'ai pas peur, je n'ai plus peur !

- « Et toi ? As-tu des remords ? Toi qui a tué tant de gens ? Qui a détruit tant de vies ? Massacrés des amis et une personne que nous devions considérés comme notre père ? Dis-moi Monstre d'encre, as-tu des remords ? »

Mon ton est glaçant, cherchant à toucher Bendy en plein cœur comme pour le blesser. Il reste silencieux puis je tourne les talons, je m'arrête devant la porte puis me tourne à nouveau.

- « Le fait que Joey nous ais fait du mal à tous les deux, ne justifie en rien tes choix et tes gestes ! »

A ces mots, je sors, claquant la porte derrière moi.

L'Ange et le Démon D'EncreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant