Dans le murmure de la ville
S'agitent les corps sans visages
La fièvre d'une nuit vernie
Vient se jouer de leurs pieux ouvrages
Et déferle sur leurs maigres espoirs
Dans l'éclat d'une lame de verre.Ce soir, c'est un croissant pour la Lune.
Les nébuleuses l'habillent d'une robe de coton.
Aux coquetteries infâmes,
C'est dans le Rhône qu'elle admire son reflet
Dans un ciel sans étoiles.La nymphe de blanc vêtu
Éclairait nos rires orchestrés
Et la ferveur de nos doigts complices
Qui dansent sur la Saône.
Languissante, amoureuse
Elle se confond dans les larmes du ciel
Et s'évanouit dans la courbe du vent.Les rues à nos pas défilent
Et les murmures de la ville n'ont pas cessé
Nos rires parent les murs
A l'orée des lumières pâles des couvents
Et violent, insouciants,
Les chastes couches des jeunes filles
Dans leurs draps froids et leurs rideaux blancs.Ce soir, c'est un croissant pour la Lune,
Les portes des immeubles se dressent et nous invitent
Au numéro 13 rue Burdeau.
Tes mains fières sur le bois livrent combat
Et m'entraînent vivement dans les couloirs.Les lumières blêmes faiblissent
Et sur les toits des maisons
Nous régnons en monarques.
Les cris étouffés de la nuit bercent nos souffles
Les arches centenaires épousent la cambrure de nos reins.Ce soir, c'est un croissant pour la Lune,
Le bout du jour n'ose poindre sur nos indécentes étreintes.
Les portes claquent, la ville s'endort
Et la folie demeure
Dans l'entrechoc et la moiteur des corps.Le cadran de l'horloge n'indique plus les heures
Sous les cloches de cuivre
Et le vitrail des églises.
Les nuits veillent lorsque les cœurs s'aiment
Et s'étreignent sur les fleuves
Le temps d'un croissant de Lune.Le pourpre de tes mains
N'a de cesse que de peindre ma peau
Au cœur de tableaux boisés.
Peintres et poètes s'endorment
Sur le fil de rêveries colorées...
Bleuets, violettes, ocres et vermeilles
Au calme d'une nuit de Mai
Qu'éveille la gourmandiseD'un croissant pour la Lune.
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Soleils d'hivers
PoesiaA l'heure du crépuscule, les ombres dansent sur les murs. Une lune pâle éclaire la plume du poète qui sous un ciel éteint dessine les étoiles. Elle caresse le papier et fait naître les secrets. Dans cet élan de vie se rencontrent les plaisirs inavo...