Un nouveau départ (Severus Rogue).

Chapitre XIII

Marguerite traçait des cercles avec ses doigts le long du torse de Severus, songeuse. Elle n'avait jamais fait l'amour avec autant de force et de passion. Elle avait aimé cela au-delà du mesurable, et elle espérait revivre cela de nombreuses fois encore.

« À quoi penses-tu ?

— À l'habileté de tes mains. Tu m'avais prévenu qu'elles ne te servaient pas qu'à concocter des potions, mais tout de même, je ne m'attendais pas à cela de la part d'un célibataire endurcit.

— Célibataire ne signifie pas inexpérimenté. Tu m'inspires, qu'y puis-je ? Dois-je me réfréner ?

— Certainement pas, par Merlin !

Ils rirent un instant.

— Et toi, à quoi penses-tu ?

— Tu ne portes pas de sous-vêtements ?

Marguerite partit en grands éclats de rire. Elle ne s'attendait pas à une réflexion de la sorte.

— Non ! C'est bien trop encombrant.

— Et au bal de Noël...

— J'étais nue sous ma robe, oui. C'est vivifiant de sentir l'air circuler partout, d'être libre de tout mouvement, de n'être gênée par absolument rien. Je n'arrêterai pour rien au monde !

— Et je ne te le demande pas, au contraire, cela va faciliter nos prochaines... Rencontres.

— Je ne vous connaissais pas aussi entreprenant, Maître Rogue !

— Vous aurez l'occasion d'apprendre à me connaître, Mlle Saddly, ne vous inquiétez pas. »

Ils rirent un instant puis se levèrent afin de s'habiller. Severus rangea ses affaires et ramassa les morceaux de porcelaine des tasses, tandis que Marguerite remettait en place les boutons de la chemise de son amant à l'aide de sa baguette magique. Elle l'aida ensuite à l'enfiler et referma les boutons un à un, du bas vers le haut. Lorsqu'arrivée en haut elle croisa le regard de Severus, elle rougit instantanément. Il la fixait avec une telle ardeur que si quelqu'un s'était trouvé près d'eux, il n'aurait pas pu douter des sentiments qu'il éprouvait à l'égard de Marguerite. Elle rougit de savoir que ces regards lui étaient réservés, et qu'il y avait bien longtemps que Severus n'avait regardé personne de cette façon. Elle se sentait mise en valeur, d'une certaine manière. Elle replaça le col de sa chemise tout en ne quittant pas ses yeux et déposa un doux baiser sur ses lèvres.

« Et si nous profitions des vacances afin de nous promener ? Je ne suis jamais venue au Royaume-Uni et il y a beaucoup de choses que j'aimerais visiter.

— Je me ferai une joie de te servir de guide, si c'est ce que tu proposes.

— Voilà un parfait gentleman !

— Mais j'ai d'abord des commandes à terminer. Elles sont en attente depuis trop longtemps et je ne peux me permettre de prendre plus de retard.

— Eh bien je t'aiderai, comme cela nous avancerons plus vite et cela nous libérera du temps pour assouvir ma soif de tourisme.

— Très bien, cela me convient. Nous commencerons après le déjeuner. »

Severus et Marguerite passèrent le week-end enfermé dans le laboratoire à concocter des potions. Severus fut heureux de constater qu'ils avaient rattrapé une bonne partie de son retard très rapidement. Ils auraient certainement terminé d'ici deux ou trois jours. Le lundi était le jour du réveillon de Noël, et le maître des potions s'étonna que Marguerite n'en parle pas. Il n'avait jamais eu l'habitude de fêter Noël, néanmoins il ne savait pas si c'était important pour sa dulcinée, et il ne voulait pas la décevoir.