Un nouveau départ (Severus Rogue).

Chapitre II

Nous sommes le vendredi 31 août 2001. Marguerite a décidé d'arriver un jour plus tôt que les élèves afin de s'installer dans ses nouveaux appartements et d'apprendre à connaître le château. Les élèves arriveront le 1er Septembre, un samedi, ce qui laissera à tout le monde le temps de trouver, ou de retrouver, ses repères. Elle avait convenu avec la directrice qu'elle utiliserait le réseau de cheminées afin d'arriver directement dans son bureau. Et comme elle n'avait jamais eu un sens aigu de l'organisation, elle arriva 15 minutes après l'heure convenue.

« Mademoiselle Saddly, heureuse de vous voir enfin !

— Bonjour Mme McGonagall, veuillez pardonner mon retard, j'ai eu un problème avec mes chaussures qui se déplaçaient toutes seules, j'ai essayé de faire au plus vite. »

La directrice ne s'attendait pas à voir débarquer dans son bureau une femme aussi chargée en bijoux qu'en valises. En effet, Marguerite avait emporté avec elle pas moins d'une dizaine de valises, toutes plus grandes les unes que les autres, de couleurs vives et qui avaient du mal à fermer, même avec un sort d'agrandissement de la capacité de contenance. La jeune femme était en train d'épousseter ses vêtements, et elle n'entendit pas que quelqu'un entrait dans le bureau de la directrice, tant ses bracelets cliquetaient les uns contre les autres.

« Ah, Severus, pouvez-vous conduire Mlle Saddly dans ses nouveaux appartements ? Comme vous les avez habités pendant un certain nombre d'années, je pense que vous êtes à même de tout lui montrer. Mlle Saddly prenant le poste de professeure de potions, vous pourriez sans doute lui donner quelques conseils.

— Certainement. »

Sans même attendre Marguerite, Severus Rogue fit demi-tour dans un grand mouvement de cape, se dirigeant vers les cachots où il avait habité pendant des années. Marguerite lança un sort à toutes ses valises qu'elle transportait en les faisant planer au-dessus du sol et se précipita à la suite de l'homme en noir. Il ne lui adressa pas un mot, se demandant tout au long du trajet ce que cette énergumène en arc-en-ciel pourrait bien pouvoir apprendre à des cornichons sans cervelle, qui ne s'intéresseraient qu'à la couleur de ses cheveux et non pas au contenu de leur chaudron. Marguerite ne pouvait s'empêcher de s'émerveiller face à la beauté des lieux. Poudlard était bien différent de Beauxbâtons, et elle appréciait davantage les vieilles pierres et tous ces tableaux vivants que la modernité de l'école française. Tout ici était rustique et chaleureux, accueillant. Hormis Severus Rogue, qui était l'homme le plus froid qu'elle ait jamais rencontré. Courant presque derrière lui afin de ne pas se laisser distancer lorsqu'elle s'attardait trop à observer les mille et unes choses qui retenaient son attention, elle finit par trébucher après s'être emmêlés les pieds. Elle tomba à genoux et ses valises chutèrent avec grand fracas sur le sol en pierre.

« Sapristi, il faut vraiment que j'apprenne à regarder où je marche, susurra Marguerite entre ses dents.

— C'est ainsi que vous comptez enseigner ? En trébuchant dès qu'un élève vous nouera les lacets ensemble ? La tête dans les nuages ? La teinture de vos cheveux vous a-t-elle grillé les neurones ?

— Je peux savoir ce qu'il vous prend ?

— Je me demande simplement comment on peut confier l'enseignement des potions à une personne aussi singulière que la vôtre. Et par singulière j'entends excentrique et mièvre à souhait.

— Je ne sais quoi répondre face à votre attitude. Vous êtes un parfait goujat qui ne juge que ce qu'il voit. Je ne suis pas l'une de vos élèves, votre comportement ne m'intimide guère. Si vous ne voulez pas vous charger de moi inutile de vous attarder ici, je trouverai bien quelqu'un pour m'indiquer mes appartements. »