Estéban : Imprévisible.

Chapitre 20

Samedi 24 Décembre 2016

15h26 - Je cours en pleine rue pour arriver au plus vite dans le magasin, parce que bien entendu, c'est à la dernière minute que je me rends compte que j'ai oublié d'aller récupérer les cadeaux pour mon père et mon frère. Enfin merci le SMS de ce matin qui me dit que je n'ai pas réceptionné ma commande... Quelle cruche ! Ma mère m'attend dans moins d'une heure pour l'aider à préparer le dîner du réveillon. Faut que je me bouge et vite !

J'attends un long quart d'heure avant qu'arrive mon tour de récupérer la commande, ce qui me laisse le temps de comprendre comment j'ai pu oublier. Quatre jours merveilleux avec mon beau prince, mais aussi quatre longs jours sans nouvelles. Voilà ce qui me déchire le coeur et me fait perdre la tête. Chaque seconde, je me demande ce qu'il fait, avec qui il est et comment est-ce qu'il est en train de préparer son réveillon. Même s'il m'a prévenu qu'il serait très occupé et donc peu disponible, j'étais loin d'imaginer que ce serait silence radio. Pas un seul petit bonjour le matin au réveil, ni une petite attention le soir au coucher. Une vraie descente en enfer après avoir passé une centaine d'heures à ses côtés.

Une fois les cadeaux en main, je file à toute allure récupérer ma voiture pour me rendre dans la maison familiale. Les gens piétinent et avancent trop lentement. Je ressens toute leur excitation et leur stress qui m'en donnent la nausée. Je me maudis de m'être garée si loin !

Mon téléphone vibre dans mon sac au moment où je mets le contact. Je prends le temps de regarder, ça pourrait être une urgence. Maman. Je décroche.

- Ma chérie, j'ai oublié de préparer la brioche pour ce soir, est-ce que tu peux t'arrêter en acheter une avant d'arriver à la maison ?

- Oui maman, je m'en occupe.

- Est-ce que tu peux aussi passer me prendre mes produits de coiffure, je n'ai pas eu le temps d'y aller cette semaine...

- Tu sais quelle heure il est ?

Je m'énerve un peu. Il est quasiment 17h, les magasins vont fermer.

- Je sais ma chérie, je suis désolée. Je commence à préparer sans toi. Ta soeur est là aussi pour me donner un coup de main. Sois prudente. A tout à l'heure.

- D'accord.

Je raccroche sans dire un mot de plus, coupe le moteur et me précipite vers la boulangerie la plus proche. En chemin je réalise que je n'ai pas revu ma soeur depuis notre dispute et que j'ai aussi oublié qu'elle serait là. Où ai-je la tête en ce moment ? Et depuis quand elle aide ma mère celle-là ?

A peine arrivée dans la boulangerie, j'analyse rapidement l'emplacement des viennoiseries et je remarque sur le comptoir qu'il ne reste plus que quatre brioches et que cinq personnes sont encore devant moi. Les trois précédentes en ont toutes pris une. Pitié Seigneur ne m'abandonnez pas !

- Bonjour, quatre baguettes et une brioche s'il vous plait.

- Avec ceci ?

- Ce sera tout.

- Douze euros et quatre-vingt centimes s'il vous plait.

- Merci.

- Merci, bon réveillon, au revoir.

- A vous aussi. Bonjour. !

- Bonjour, huit baguettes et une couronne s'il vous plait.

- Et avec ceci ?

La serveuse met trop de temps, ça me parait être une éternité que j'attends mon tour. Je m'efforce de ne plus l'écouter et de me concentrer uniquement sur la commande des clients.