Chapitre Vingt-Deux

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J'écris mes derniers mots et lâche enfin ma plume en soupirant. Ça faisait une bonne heure et demi que j'étais sur ce parchemin de Divination. Le Professeur Trelawney nous a donné ce devoir il y a un bon moment, mais avec tout ce qu'il s'est passé - et ma fainéantise - je m'y suis mis au dernier moment. Tout comme Zayn et Louis qui écrivent encore à côté de moi.

En me voyant ranger mes livres, Zayn relève la tête. Je jette un coup d'œil sur son devoir et vois que, de son côté, il est bien loin d'avoir terminé. Il n'a écrit que quelques mots et, le connaissant, ce n'est sûrement pas brillant. Le pauvre a choisi de prendre les cours de Divination pour être plus souvent avec moi et maintenant, il en subit les conséquences.

Son regard se dirige sur mon parchemin, puis sur moi. Je vois très bien où il veut en venir.

« Même pas en rêve.

-Allez, s'il te plait, me supplie Zayn, s'armant d'un regard de niffleur malheureux.

-Je ne te laisserai pas copier mon devoir.

-Je n'oserai jamais faire ça, voyons. Je me contenterai seulement de m'en inspirer. Je changerai les mots, ajoute-t-il en voyant que je ne le crois absolument pas.

-Toujours non.

-Allez quoi, tu vois bien qu'on galère !

-Parle pour toi, intervient Louis, toujours concentré sur son parchemin. J'ai bientôt fini moi, je n'ai pas besoin de copier pour réussir, se moque-t-il tout en relevant sa tête un instant pour faire un clin d'œil à Zayn. »

Je regarde Zayn fulminer dans son coin, un petit sourire amusé sur le coin de mes lèvres. L'ambiance entre nous trois s'est énormément améliorée. Fini les silences gênants, fini de s'ignorer comme si nous ne nous connaissions pas. Je vois bien que ça rend Louis heureux, il est beaucoup plus souriant, plus joyeux. Nous avons retrouvé ses blagues, ses remarques sarcastiques. Je crois bien que cette situation lui faisait autant mal qu'à nous.

Mais ce qui fait le plus mal dans cette histoire, c'est l'attitude de Zayn. C'est agréable de retrouver la relation que nous entretenions tous ensemble pendant nos premières années à Poudlard, et, je ne vais pas mentir, ça m'avait manqué. Mais je n'arrive pas à être aussi enjoué que mes deux amis. Je n'arrive tout simplement à faire comme si rien ne s'était passé entre Zayn et moi. Comme si nous n'avions rien partagé. Il était - est - mon premier amour, mon premier baiser, mon premier tout. Je n'y arrive pas. Je ne peux pas.

J'essaie de cacher mes émotions derrière mes sourires et mes rires, en espérant sincèrement qu'ils ne remarquent pas mon léger mal-être. Je n'ai pas envie qu'ils s'inquiètent pour moi. Surtout Louis. Je le connais, il serait capable de chercher celui qui me cause ces peines et lui faire payer son comportement. Et c'est bien la dernière chose que je recherche. La situation vient à peine de s'améliorer, je n'ai pas envie que tout tombe à l'eau.

« J'abandonne, soupire Zayn en lâchant sa plume.

-Tant mieux, on peut aller manger plus tôt alors, s'exclame Louis en rangeant ses affaires.

-J'aurais été plus rapide si on m'avait aidé. »

J'ignore sa remarque et attends que mes amis se décident à partir de la bibliothèque. Pendant que Zayn peste encore contre son devoir, Louis s'approche de moi. Je soupire, sachant déjà ce qu'il va faire. Ou plutôt, ce qu'il va dire.

« Et alors, ce garçon.. On le connaît ?

-Laisse tomber, je ne dirais rien.

-Aller, dit moi au moins dans quel maison il est !

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