Chapitre Deux

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Dans mon lit,ce soir, je me demande pourquoi Maëlle est ici.
Elle n'a pas de bleus ou de blessures, de ce que j'ai pû voir je n'ai pas l'impression qu'elle ait été battue.
La plupart des occupants du refuge -qui mériterait plutôt le nom de prison mais passons- sont ici parcequ'ils se mutilaient.
C'est mon cas.
Mais ses poignets, à elle sont aussi vierges de toute cicatrice.
À moins qu'elle n'entaille l'intérieur de ses cuisses?
Elle a l'air tellement forte, c'est compliqué de l'imaginer souffrir.
Quoi que j'ai été comme ça aussi, toujours souriante, et puis un jour ça craque et on n'a plus la force de lutter contre toutes ces émotions négatives qui nous assaillent.
Je ne sais pas, il faudrait que je lui demande.
J'ai tellement envie d'en apprendre plus sur elle!
C'est décidé, demain dès le premier service, à 9h je m'installerai à sa table.

~ *** ~

À 9h moins cinq, je suis déjà devant les portes du réfectoire trop grand et trop blanc, avec ses néons qui brulent la rétine.
Si je me souvenais de comment on pleure, mes yeux s'humidifieraient en les regardant.
La cloche du début de service sonne un peu en retard, à 9h08, comme pour me faire attendre exprès.
Quand je rentre, les portes d'en face s'ouvrent et je croise des yeux gris, un chignon emmêlé et trois tâches de rousseur.
Soit elle est matinale,
soit elle est insomniaque (ce qui revient à la première option),
soit je n'étais pas la seule à avoir hâte d'en apprendre plus.




~Imogen

Maëlle et ImogenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant