Chapitre Sept :

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J'essaye d'écrire, mais tous les mots fondent devant mes yeux.
J'arrive à peine à penser, ce soir.
Je suis trop fatiguée de vivre.
Mais je me force.
Je pense à Maëlle, à ses tâches de rousseur sur lesquelles j'ai pû poser mes doigts et sur lesquelles j'aimerais poser mes lèvres.
À son dentifrice blanc sur ses lèvres pâles.
À son sourire qui lui fait froncer le nez, à son rire qui lui fait plisser les yeux, et à l'autre, le rire de quand je dis quelque chose qui lui plaît mais qu'elle n'ose pas l'admettre.
Je pense aux excès de colère qui l'ont menée ici.
À ce jour où elle m'a promis qu'une fois sorties, elle me jouerait mon morceau préféré de Greenday à la guitare.
À notre banc, griffonné de partout.
À ses cheveux noirs qu'elle essaye de dompter alors que je les aime tant quand ils sont ébouriffés.
Et puis, à un moment,il n'y a plus un seul bout d'elle ou de nous auquel je n'ai pas pensé.
On n'a pas encore assez d'histoire pour chasser mes insomnies.
Je n'arrive plus à me relire,à comprendre quoi que ce soit, ou à penser.
Alors je pleure les yeux secs et les poignets mouillés.
Le bleu pleure rouge pendant quelques minutes, puis je range mon cutter.
Je crois que c'est passé.

~Imogen

Maëlle et ImogenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant