(Message informatif: Dans ce chapitre, je parle de lois. J'ai fait des recherches, mais il s'agit de la loi Canadienne. -Mon pays.- Donc j'ignore s'il s'agit de la même chose dans les pays d'Europe. Désolée.)
Mai 2019.
Lisa semblait étrangement aller mieux...Mais c'était loin d'être gagné. Mais elle faisait des efforts. Elle s'habillait, prenait plus souvent sa douche, se maquillait un peu plus, souriait plus...
Elle était dans le droit chemin.
J'étais content mais à la fois effrayé car je savais que plus elle remontait, plus la chute serait haute et grave lorsque je lui annoncerai tout.
Et plus les jours passaient, plus je m'en voulais.
Et moins Audrey me parlait.
Et plus celle-ci grossissait.
Et plus je souffrais.
J'étais désespéré.
J'avais pris RDV avec une avocate afin de connaître mes droits.
Et cette conversation m'avait encore plus perturbé.
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-Vous savez Monsieur Zaidi, la mère de l'enfant a tous les droits.
-Mais je suis le père de l'enfant! Je dois bien en avoir aussi.
-Pas si elle indique que le père est inconnu ou si elle indique une autre personne.
-Une autre personne?
-Si par exemple, madame se fait un autre conjoint, et qu'elle indique qu'il est le père, c'est lui qui aura les droits du père.
-Mais...c'est moi le père!
-Oui mais tant qu'il n'y aura pas de preuve, vous n'êtes rien.
-Et comment on peut prouver ça?
-Un test de paternité.
-Ah...Et on peut l'a forcer à faire ça?
-Hm...On peut lui envoyer un mandat...
-Et elle est obligé d'accepter?
-Non...
-Quoi? Mais...comment alors?
-Si elle refuse, on doit aller en cours et s'arranger pour que le juge donne comme ordonnance à madame l'obligation de passer le test.
-En cours? Mais en cours il..il faut des avocats?
-Oui.
-Mais...ça coûte super cher. Elle est étudiante. Elle est seule au monde et...Il n'y a vraiment aucun autre moyen?
-Non. Je suis désolée. Mais monsieur Zaidi, si vous voulez vraiment faire reconnaître vos droits , je vous conseille fortement de le faire et...
À partir de ce moment je n'ai plus écouté. Tout était flou. Mais j'ai pris la décision de ne pas le faire.
Audrey était étudiante. Je ne voulais pas la ruiner. Je voulais qu'elle ait tout l'argent possible pour le bien-être de mon enfant.
J'ai préféré me dire que j'allais continuer à insister.
Elle finira par céder.
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-Rayan...Rayan!
-Pourquoi tu me réveilles Lisa? On est samedi...
-Viens à l'hôpital avec moi s'il-te-plait.
-Hein?!
Je me suis redressé tout de suite.
-Ça ne va pas?!
-Non ça va. Mais j'ai rendez-vous avec la psy. Et j'ai vraiment pas envie d'y aller toute seule. C'est lourd l'ambiance des hôpitaux. Tu veux venir avec moi? Je t'en priiiie!
-Arg...c'est à qu'elle heure?
-Dans une heure.
-C'est bon...Je vais venir.
-Awwn Merci! Tu es un amour. Va te préparer je t'attends.
Un amour? Qui était cette femme si douce? Lisa, c'est bien toi? Ce matin commençait si bien mais si étrangement. J'ai soupiré, me frottant les yeux avec mes mains pour bien me réveiller. J'ai regardé par la fenêtre. La journée était magnifique. Je comprenais Lisa de ne pas vouloir l'a passer dans un hôpital.
Une heure plus tard nous étions dans la salle d'attente. Lisa lisait les vieilles revues dans la salle. C'était emmerdant. Pendant ce temps, je traînais sur mon téléphone. Sa psy était toujours en retard. C'était chiant.
-Oh mon dieu Rayan!
-Quoi?
-Céline Dion attends des jumeaux!
Au début je pensais qu'elle était sérieuse mais très rapidement j'ai compris qu'elle blaguait. Les revues étaient vraiment très vieilles. J'ai explosé de rire avant de murmurer, toujours en riant.
-Ferme ta gueule t'es folle toi!
Lisa riait aussi avant de recommencer.
-Regarde! Michael Jackson est mort! Mon dieuuuu!
Les autres patients l'entendaient et la dévisageaient comme si elle était folle. Ça me faisait encore plus rire et elle aussi.
-Bordel! Tais toi! J'ai honte.
-HAHAHA!
C'est à ce moment que sa psychologue l'appela.
-Tu veux que je rentre?
-Non. Non tu peux m'attendre ici.
-Comme tu veux.
J'ai attendu Lisa durant un bon 45 minutes avant de commencer à avoir faim. Je suis donc descendu à l'étage, proche de l'entrée principale pour acheter quelque chose dans la machine distributrice. En tournant la tête, j'ai vu Audrey sortir du couloir des échographie de loin. Au début, je l'a fixait, complètement bloqué. Que devais-je faire? Allez la voir? L'a laisser en paix...? Mes yeux tombèrent sur son ventre que je voyais grandir chaque jours et que je rêvais de toucher...
Comment se fait-il qu'il soit si gros...?
On est quel mois...?
Mai?
Donc elle est à son...5e mois?
5 mois....
Oh putain!
-Audrey! AUDREY!
J'ai couru vers elle lorsque j'ai réalisé. Je l'ai rejoint. Elle était visiblement pas heureuse de me voir.
-Audrey!
-Qu'est-ce que tu veux?!
-Qu'est-ce que tu fais ici?
-J'avais Rendez-vous!
-Pourquoi?! Pour une échographie?
-Oui! Laisse moi passer.
-Tu connais le sexe?!
-Que...Casse toi Rayan.
-Audrey Réponds moi! C'est ça que tu as dans tes mains?! Je t'en supplie laisse moi voir!
-Quoi?! Non! Laisse moi Rayan! Vraiment dégage!
-Audrey...Je t'en supplie! Dis moi! C'est un garçon? C'est une fille? Il est en santé!
-Putain!!! C'est une fille Rayan! C'est une fille! C'est une fille, elle est en santé, la date est prévue pour le 20 septembre 2019, elle s'appellera Diana et t'inquiète pas, je te texterai son groupe sanguin! Maintenant laisse moi tranquille! Laisse moi passer!
Une fille...C'était une fille! J'allais avoir une fille! Mon coeur battait si fort. J'étais à la fois heureux et paniqué. J'allais avoir une petite princesse...j'étais si..si...je ne sais pas. Les larmes me montèrent aux yeux. J'aimais et j'aime encore tellement ma fille.
-Audrey...Laisse moi être dans sa vie! Laisse moi être son père!
-Mais t'es complètement malade! Tu fais flipper! Dégage!
-Audrey! Merde! C'est quoi ton problème! Tu ne peux pas te débrouiller seule!
-Oh que si! J'ai besoin de personne! Et encore moins d'un homme marié! Retourne au près de ta femme. Elle a besoin de toi.
Audrey me contourna et s'avança vers la sortie avant de se retourner vers moi, le regard un poil triste, mais très froid.
-Apprends à gérer ton mariage avant de vouloir t'occuper d'un enfant. Bonne journée, monsieur Zaidi.
Elle est partie.
Elle est partie après m'avoir poignardé.
Ses paroles étaient douloureuses.
Comment osait-elle?
À ce moment, je l'ai détesté.
À ce moment, je lui en voulait.
À ce moment, je ne me battait plus pour elle.
Mais pour ma fille.
Les poings serrés à l'entour de ma palette de chocolat, je les serrais tellement fort que celle-ci s'écrasait petit à petit.
J'étais brisé.
-Rayan?
-Quoi?
-Qu'est-ce que tu fais ici? Ça va?
-Oui...oui ça va Lisa. J'avais faim.
-Euh...tu comptes la manger ta palette ou...tu comptes continuer de l'écraser comme ça?
-Hm...Non. Non je te l'a donne. Tiens. C'est à toi.
J'ai déposé la tablette dans sa main. Lisa passait son regard dévisageant de sa main à mes yeux. Elle savait qu'il y avait quelque chose. Elle me connaissait par coeur. Je devais lui dire.
Mais...
J'étais lâche.
-Merci...?
-Ça s'est bien passé?
-Oui comme d'habitude...est-ce que j'ai fait quelque chose?
-Non. Non je suis juste crevé. Viens on rentre.
-D'accord...
Nous sommes rentré. Je m'en veux encore aujourd'hui pour la suite...
Les heures sont passées, Lisa devant son téléphone et moi entrain d'essayer de corriger les examens de mes étudiants. Mais évidemment, je n'étais pas concentré. Ils devaient écrire un poème. Ça leur apportait des point bonus.
J'ai fini par en avoir marre. Alors je ne faisais que feuilleter.
-Je vais à la douche.
-À plus.
Lisa se leva avant de se diriger vers la salle de bain. Tout en feuilletant, j'ai vu la copie d'Audrey. Je n'ai pas pu m'empêcher de lire son poème et ce même sans le corriger.
Son poème était...
mortel.
Je suis née d'une liaison interdite. Née d'une liaison malsaine.
Et dieu sait à quel point je souffre.
Papa est parti avant que je me tue.
Je ne suis pas malade.
Je suis courageuse.
Ma mère est la pire des mères.
Elle m'allaitait alors que son sang était rempli d'alcool.
Ceci n'est pas un poème.
Mais une déclaration.
Une menace.
La vérité.
Je serai une merveilleuse maman.
Et je protégerai mon enfant de tous les malheurs du monde.
Je l'a protégerai d'elle.
De vous.
De nous.
De toi.
Surtout de toi.
Tu sais de quoi je parle.
J'ai souvent voulu me marier avec la mort.
Me marier avec la drogue.
Mais j'ai préféré me marier avec la maternité.
Je ferai une différence.
Sans toi.
Je souffle à mon enfant tout le bonheur du monde.
Va te faire foutre.
J'ai pleuré. Je n'en pouvais plus. Je réalisais que je ne l'a connaissais pas. J'avais lié mon corps avec une inconnue. J'avais fait un enfant avec une inconnue. Elle me rendait fou. Elle me rendait malade. J'étais instable. Je l'a détestais. Je l'a détestais tellement que j'avais déchiré son fichu poème. Je voulais frapper partout. Je voulais poignarder son ventre et sortir Diana de là.
J'ai pensé à ce moment là à la proposition de l'avocate. Mais je voulais qu'elle garde son argent pour nourrir et habiller la petite.
Je...
Lisa?
Étais-je devenu fou? Est-ce qu'elle....? Oui. Putain oui!
Elle chantait!
Je me suis levé d'un coup, j'ai couru vers la salle de bain, j'ai ouvert la porte à la volée et j'ai tiré rapidement les rideaux. Lisa a sursauté en criant un peu. Elle cachait sa poitrine avec ses bras et fixait avec de gros yeux.
-Ah! Rayan!?
-Tu chantais!
-Quoi?!
-Est-ce que tu chantais?!
-Je...Oui! Oui! Et alors?!
-Tu...Chantais...
-Oui...?
-Tu...
J'ai plaqué ma main sur mon visage pour m'empêcher de pleurer.
Audrey avait raison.
J'étais complètement malade.
Mais surtout
J'étais crevé.
Je sentais que Lisa me fixait.
Elle était complètement bloqué.
Toujours entrain de cacher seins.
-Est...ce que...je peux finir ma douche toute seule...?
-Hm...Je...Oui. Je suis désolé.
-À...À moins que tu veuilles venir?
J'ai tourné la tête vers et je l'ai fixé, l'air complètement abattu. J'ai prit le temps de fixer sa peau. Elle était belle. J'avais oublié à quel point elle était belle. J'ai soupiré et j'ai secoué la tête.
-Non...Je vais te laisser prendre ta douche tranquille. Je vais aller me coucher. Excuse moi.
Je me suis retourné pour partir mais Lisa m'a retenu en agrippant mon bras.
-Attends! Rayan...
-...
-Ça fait longtemps...
C'est vrai. Elle avait raison. Nous n'avions pas fait l'amour depuis au moins un an. Au fil du temps, on s'était éloigné. Lisa n'avait plus envie. Et je ne voulais pas insister. Je l'ai fixé. Son bras agrippé au miens avait dégagé son seins gauche. C'était étrange mais j'avais envie d'elle. J'avais envie d'elle mais...
Je ne pouvais pas.
J'étais trop malheureux.
Lisa me fixait avec un regard triste.
Le silence était uniquement comblé du bruit du jet de douche qui tombait sur le corps nu de ma femme.
J'ai soupiré et j'ai reculé, faisant lâcher son bras du miens.
-Non...Je suis désolé Lisa. Mais j'en suis incapable.
-Incapable?
-Je vais me coucher...
-...
Je suis sorti sans la regarder.
Je savais que je l'avais blessé.
Et je sais encore aujourd'hui que ces paroles étaient dangereuses.
Pardonne moi Lisa.
