L'aveugle

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L'homme, je le reconnais, passe par là
On entend toujours ses chants ; le voilà,
Il passe par les boulevards de Dakar
Sentant l'approche des cars
Il marche toujours sans choir
Il reconnait sans voir
Visage face au ciel, lunettes noires aux yeux
Aux pas hésitants, sur les chemins sinueux
L'homme, je le reconnais par son bonnet
Par ses chants d'été
Je le vois mendier, aux bords des trottoirs
Ses mains s'agitant sans relâche jusqu'au soir
L'homme, je le reconnais par sa voix pareille
Ce vent qui souffle dans mes oreilles
On le voit, tous les soirs, s'asseoir
Sous l'ombre d'un nîm du boulevard
Lui seul, dans ce monde des inconnus
Une conviction de vie bien soutenue.

Djiby Ndiaye

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