Salim

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Je me nomme Salim.
Vous me voyez tous les jours
Errer dans le vent, l’âme meurtrie,
A la quête d’un divin espoir.
Vous me voyez tous les jours,
Marcher sur le chemin du silence,
Mettre sous la dent,
Mes quelques graines de mil.
Vous lisez toujours dans mes yeux
Qui implorent secours.
Ma mère m’a fui du regard,
Mon père a hypothéqué ma joie,
Me laissant à la merci d’un tyran.
Chaque jour vécu m’est une chance ;
Mais une chance baignée par des larmes ;
Une chance tachetée par du sang.
Vous me voyez tous les jours
Dans les rues, pieds nus,
Tricot morcelé, dos zébré,
Cheveux crasseux, affamé.
Vous me voyez tous les jours
Supporter le lourd fardeau
Sur mes os saillis.
Puis-je espérer une future félicité
Si vos cœurs et vos yeux restent voilés ?

Djiby Ndiaye

Rayons NoirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant