•••CHAPITRE 4•••

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J'entendis de loin le directeur nous conseillant de suivre nos préfets. La voix grave d'un brun me fit me lever, je n'avais qu'une envie, me coucher. Je suivis le groupe des verts et argents vers un cachot, la salle commune, qui étonnamment m'apaisa, le froid humide qui me paraissait si familier m'avait suivi mais je ne m'en plaignai pas, comme je l'avais dit, ça m'était familier. La pièce, bien que décorée dans les plus subtiles nuances de verts, ce vert froid et profond des conifères scandinaves, dégageait une chaleur de vie qui me pressait le corps comme une douce couverture. La cheminée centrale, où brûlait un feu sans vie, vert et froid, prenait plus de la moitié de la grande pièce rectangulaire. Il n'y avait pas de fenêtres, à mon grand désarroi, mais de nombreux tableaux et étagères pleines à craquer de livres à la reliure extraordinaire comblaient le vide du mur du fond. Je serrai ma baguette en ébène dans ma main comme pour me rappeler que sans elle, je ne serai ici, dans la plus belle pièce que mes yeux aient pû voir en onze ans.

Une grande blonde avec des dreadlocks remontés en queue de cheval, que je n'avais pas vu jusqu'ici, nous fit signe de la suivre. Ses yeux vairons bleus et bruns attirèrent immanquablement ma curiosité. Mais son ton froid me fit redescendre sur terre lorsque je lui marchai involontairement sur le pied. Je la suivis comme le petit groupe de filles à côté de moi. J'étais la seule silencieuse, je marchai en tête, mon regard trahissant ma nervosité, le cliquetis presque imperceptible des mes orteils craquant sous le pas maladroit mais assuré que ma mère m'avait longtemps reproché prouvait cependant le contraire. Une fille derrière moi me tapota l'épaule timidement. Un soupir rauque s'échappa de ma gorge tandis que je me retournai vers la fille, qui n'était autre que Gladys, et ne pû empêcher de lui répondre d'une voix arrogante.

- Qu'est ce qu'il y a ?

La brune me fixa, l'air perdu, puis repartit vers l'arrière d'une allure très peu sereine. Je n'eus pas le temps de me questionner sur ce moment que la grande blonde qui nous guidait nous montra une pièce sombre et humide, mais pas dénuée de charme et de chaleur malgré le noir et le vert proéminent.

- Chères Première-année ! Voici votre, notre endroit, le dortoir Jouvence. Il est réservé à vous, Serpentarde, pour votre première année à Poudlard. Connaissez-vous l'histoire austère de votre dortoir ? Dans cette pièce même, cet ancien cachot, ont été enfermé vingt-cinq jeunes loup-garous, leur fantôme hante encore aujourd'hui les lieux d'où le nom Jouvence, Jeunesse.

La plupart des filles autour de arrêtèrent brusquement leur discussion pour se tourner, leur bouche bée, leurs yeux écarquillés de frayeur. Une petite rousse prit son courage à deux mains puis s'adressa à la grande fille, la voix tremblante.

- C'est...c'est vrai ?

Alors un grand rire sortit de la bouche de la préfète aux lèvres rougis par le froid, un immense sourire carnassier parant son visage d'une beauté sauvage et brute. Son regard à la fois clair et obscur brillait d'une étincelle un peu folle mais sa voix brisa le silence brutalement.

- Mais non petite sotte ! Je voulais juste avoir votre attention ! Je crois que je ne me suis pas présentée, je suis Ophelia Clark, dernière année, capitaine de l'équipe de Quidditch des Crocs d'argents, je suis au poste de batteuse, préfète en chef, responsable des nouveaux arrivants et puis sous-responsable des dortoirs des filles. Je donne aussi, avec la permission de Mme Bibine et de Mme Pomfresh, des micro cours d'une demi-heure d'initiation à la sécurité en vol, avec deux cours dédiés à l'entretien et le choix du balais. Ces cours sont le jeudi soir vers 18h30.
- L'équipe des Crocs d'argents recrute, je vous invite le six septembre au stade de Quidditch pour avoir peut-être la chance de faire partie de l'équipe de Quidditch. Le premier match qui confrontera les Serdaigle et les Gryffondor aura lieu le dix-sept septembre mais je vous laisserai lire le planning des rencontres qui est dans la Petite Salle.
- Revenons à nos moutons. Un lit par personne, pas de déchets, de papiers, de poussière sous vos lits, je les vérifie une fois par semaine, au bout de trois avertissements, une retenue. Vos lits doivent être faits tous les matins. Bien évidemment vous avez le droit d'utiliser un sort de nettoyage. Les douches sont propres et doivent le rester. Les animaux sont proscrits dans les salles de bain et un coin leur est réservé pour leurs besoins. Je ne veux personne dans les couloirs la nuit, la salle commune est à bannir aussi, sauf insomnie. Je pense que je vous ai tout dit. Bonne nuit, demain, levé sept heure zéro zéro.

Et la préfète en chef claqua la porte du dortoir, nous laissant quoites, essayant vainement de digérer le flot ininterrompu des informations données.

Personne ne bougeait. Personne ne parlait. Il n'y avait que moi, esquissant un sourire en coin. Je fus la première à me déplacer, de mon pas léger et maladroit, vers un lit près de la seule fenêtre présente dans la pièce. Je fis mon lit, mis en place ma couverture, enfin celle de Sixte, et m'enfermai dans mon lit à baldaquin en ébène, aux rideaux de la plus sombre nuance de vert et mis à lire mon livre de potion, appelant mon chat de temps en temps pour qu'il vienne se blottir contre moi.

•••

J'étais toujours plongée dans mon livre quand une main traversa le rideau lourd en velours. Une main noire, avec des ongles vernis en or rose, une bague fine en argent et plusieurs bracelets, pas des bouts de laine comme les miens, non, des bracelets avec marqué "♡ BFF ♡" ou encore " LoVe ".

Un raclement de gorge me fit détourner les yeux. J'ouvris plus grand les beaux rideaux et me tournai vers la fille. Les cheveux frisés noirs, la peau de même, les yeux noisettes clairs, un nez tout rond, écrasé, de bonnes joues légèrement rosé par le froid, des lèvres pulpeuses, la jeune fille se mit à parler.

- Salut, hmmm, Valeria ? Je suis Annie, Annie Crozy, on voulait te dire truc, on a vu ça avec les filles, je sais pas si tu vois, mais il n'y a qu'une seule fenêtre, et tu as pris le lit à côté, on voulait te dire que c'était pas trop sympa de ta part de le prendre sans qu'on se soit concertée, voilà on voulait te dire qu'on avait fait un vote et que le lit est à Suzy Jones donc si tu veux bien changer de lit se serait cool.

Mes yeux verts translucides montèrent tous seuls au plafond, ma main me démangeant étrangement, se dirigeant d'un geste automatique vers ma baguette. Je repris mon sang froid, le sang froid des serpents, et me mis à parler d'une voix froide, mais calme.

- Valentina, pas Valeria, ça ne me dérange pas de donner mon lit à Suzy mais je pense que vous, vous préférez dormir ? Parce que moi je suis insomniaque, enfin je crie beaucoup quand je dors, et puis je suis ultra clostrophobe, je pense que ça vous gênerait que je fasse des crises d'angoisses en pleine nuit. Alors si j'ai pris la seule place près de la fenêtre, c'est pas pour vous énerver, au contraire, c'est pour être la moins chiante et existante possible. Bonne nuit à vous !

Et je refermai violemment les luxueux rideaux verts.

La Liseuse De SorciersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant