Chapitre 16

387 20 1
                                    


Perpignan, 31 Décembre 2017.

17 ans.

- Rosalie -

Ma brosse à dent à la bouche, je regarde mon visage fatigué. Trois soirées d'affilées... ce n'était définitivement pas raisonnable. Mes cernes tombent presque sur mes joues et mes cheveux sont ternes. C'est une catastrophe. Ce soir, notre soirée traditionnelle du jour de l'an finira de m'achever.

Quand je finis de me brosser les dents, une tignasse noire débarque en débardeur et en culotte. Jenny m'adresse un grand sourire en s'approchant de moi et me fait la bise avec un air aussi fatigué que le mien. Elle me met un coup de hanche complice quand Ezra et Raph' entrent à leur tour et je ris en levant les yeux au ciel. Le blondinet embrasse chastement mon front avec un sourire amoureux et Ezra pose ses mains sur mes hanches pour déposer un baiser au creux de mon cou. Ils font tous les deux la bise à Jenny qui taquine les garçons avec complicité. J'apprécie beaucoup cette fille mais j'avoue quand même en être parfaitement jalouse. Ce n'est pas tellement la relation qu'elle entretient avec eux, ça ne me pose aucun problème. Mais le fait est qu'elle, elle a le droit de passer tout son temps avec eux et qu'Ezra refuse que moi je vienne.

— Tu te sens prêtes pour ce soir princesse ? me questionne Raph'. T'as de vilains cernes sous les yeux.

— Pour rien au monde je ne raterais notre traditionnel réveillon du jour de l'an chéri.

Je lui adresse un clin d'œil entendu qui le fait pouffer de rire et désespère Ezra.

— Fais pas comme si ça t'exaspérait toi, t'aimes trop ! lance-je.

— Pitié Rosa... les effusions d'amour, très peu pour moi ! grogne Zazou.

— Tu rigoles ? Tu ne viendrais même pas avec nous si t'aimais pas ça.

— Elle n'a pas tort, rit Raph'. Ce n'est pas grave d'avoir des sentiments Ezra, on appelle ça être humain.

Son air taquin fait grogner notre ami et nous éclatons de rire tandis que Jenny nous observe du coin de l'œil sans dire grand-chose. Je ne me maquille pas afin de faire respirer ma peau pour ce soir et pars m'habiller d'un jean simple et d'un tee-shirt ample. Comme chaque 31 décembre, le ménage se retrouve aujourd'hui à l'honneur pour les filles et les courses sont confiées aux garçons. Emmita leur confie une liste longue comme tous nos bras réunis et, comme d'habitude, nous nous demandons tous comment nous allons faire pour payer tout ça. Ils vont devoir faire le tri, et le bon, pour satisfaire tout le monde et éviter une crise de notre belle rousse. Une fois les trois garçons mis à la porte, Emma et moi lançons un regard vers l'horloge accrochée au plafond.

— Bon, il est 14h20. Papa et maman seront de retour entre 17h et 17h30, ils se préparent et migrent chez des amis vers 18h30 pour nous laisser la maison, faire à manger, tout mettre en place et tout ça.

— Tes parents sont cools de vous laisser la maison chaque année, sourit Jenny.

— C'est sûr ! Ils sont vraiment adorables ! Et même presque tous les week-ends maintenant que j'y pense. Mais le 31 Décembre ça reste une tradition pour notre groupe et ils nous permettent à chaque fois de le faire ici. Il faut dire aussi qu'ils n'ont pas toujours été très au courant de ce qu'il se passait sous leur toit pendant leurs nombreuses absences. Mais on n'a jamais dérogé aux règles !

— Comment ça ?

— Bah tu sais, répond naturellement Emma, avec le groupe d'amis qu'on formait à huit avant que tout le monde n'arrête petit à petit, nous étions tous un genre de grand couple. On a exploré beaucoup de choses ensemble.

Jamais deux sans toi - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant