Chapitre deux

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24 février (Londres)

Zayn n’arrivait pas à fermer les yeux sans se rejouer l’accident. Il n’arrivait pas à fermer les yeux sans revoir ce regard bleu qui l’avait fixé. Elle avait sûrement essayait de lui dire quelque chose. Mais quoi ?

« Au secours » ? « Aide-moi » ?

Sûrement, pensa-t-il tristement. Cette jeune fille avait sûrement dû lui demander de l’épargner. Car, il l’aurait pu, s’il l’avait vu traverser. Il aurait pu klaxonner pour qu’elle le remarque et y renonce. Il aurait pu freiner plus tôt et s’arrêter. Il aurait pu tenter quelque chose.

Contrairement à ce qui c’était passé.

Il n’avait rien pu faire. À part voir son véhicule heurter la jeune femme. À part être le responsable de l’accident. À part blesser la piétonne. Paul ne lui avait rien dit quand il était venu le rejoindre, mais Zayn n’avait pas pu le questionner. Il avait tellement peur qu’il lui annonce que le pronostic vital de la jeune femme était engagé. Il avait peur qu’il lui dise qu’elle n’allait pas s’en sortir.

Il avait peur qu’il lui dise qu’il l’avait tué.

Pourquoi n’avait-il pas regardé devant lui, nom de dieu ? Pourquoi ? Il n’arrivait pas à savoir pourquoi il avait baissé les yeux à ce moment-là. Pourquoi les avait-il même baissés ? Alors qu’il savait très bien où se trouvait le bouton de l’autoradio.

Pourquoi ?

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Quand son réveil sonna à huit heures pile, il se leva en étouffant un bâillement et rejoignit sa salle de bains comme un automate. Il prit une douche, mit des vêtements propres – un jean brut et un pull à col roulé noir en laine – et se coiffa rapidement.

Après un bref petit déjeuné – la moitié d’un café qui termina dans l’évier et les trois quarts d’une tartine dans la poubelle – Zayn enfila ses bottines, enfonça un bonnet sur sa tête et passa son manteau qu’il ferma jusqu’à son cou avant d’y entortiller une écharpe. Il attrapa son portable qu’il avait posé sur le meuble de l’entrée et ses clés qui étaient sur la porte et sortit.

Alors qu’il descendait l’escalier pour rejoindre la rue, il jeta un coup d’œil à son téléphone. Pas de nouveau message. Pas d’appel manqué. Il ne savait pas s’il devait se réjouir ou non.

Quand il poussa la porte d’entrée de son immeuble, il ressentit immédiatement le froid de cette nouvelle journée hivernale. Il se recroquevilla un peu pour tenter de garder un maximum de sa chaleur et marcha quelques mètres pour se retrouver dans le parking sous-terrain où il avait l’habitude de garer sa voiture. Après avoir fait trois fois le tour, il dut se rentre à l’évidence. Sa voiture n’y était pas.

Merci Paul, pensa-t-il en soufflant. Il lui avait promis, quand il l’avait déposé en milieu de la nuit, qu’il l’appellerait s’il avait des nouvelles de la jeune fille et qu’il lui ramènerait sa voiture pour qu’il puisse l’utiliser ce matin.

Il sortit à nouveau son portable et sélectionna le numéro de Paul. Une sonnerie. Deux sonneries. Trois sonneries. Répondeur. Zayn raccrocha et, après avoir jeté un œil à l’heure qu’affichait son portable, décida d’appeler Liam.

-Allô ?, répondit le brun après la deuxième sonnerie.

-Salut, c’est Zayn. Dis, tu peux passer me prendre, j’ai un petit souci de voiture.

-Pas de souci. Je pars dans deux minutes. Attends-moi devant ton entrée.

-Merci, souffla-t-il avant de raccrocher.

An amnesiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant