Chapitre sept

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13 avril (Sheffield)

ZAYN

Depuis sa visite à l'hôpital, Zayn n'y était pas retourné puisque la tournée l'éloignait de Londres et il lui était totalement impossible de s'éclipser durant les quelques day-off qu'il avait car ils servaient à rejoindre une nouvelle ville. Seulement pour ne pas perdre le contact avec Jenny, il avait demandé le numéro de téléphone de la chambre de la jeune femme à une infirmière. Et dès qu'il le pouvait, il lui passait un coup de fil.

Installé à une table dans la cantine du Motorpoint Arena Sheffield, Zayn était en train de consulter ses mails tout en sirotant un thé. Quand son regard dévia vers l'heure que son smartphone affichait au milieu de la barre des tâches, il vit qu'il ne lui restait qu'une vingtaine de minutes avant de devoir rejoindre ses amis pour le concert. Profitant que la pièce était déserte, il sélectionna le numéro qui avait entré sous le nom « Jenny Dawson » et appuya sur l'icône du téléphone vert pour lancer l'appel.

Deux sonneries plus tard, la voix avec un léger accent de la jeune femme résonna à son oreille.

-Bonsoir, dit-elle en souriant.

-Bonsoir, répondit-il. Comment vas-tu aujourd'hui ?

-Ça va, répondit-elle. Mais RAS concernant ma mémoire.

-Tu vois toujours la psy ?

-Oui, d'ailleurs elle m'a fait passer des tests et je m'en sors pas trop mal. Je sais plein de choses, mais rien concernant ma vie. C'est assez frustrant, dit-elle une pointe de tristesse dans la voix.

-Le médecin a dit qu'il ne fallait pas désespérer et que tu recouvreras ta mémoire à un moment ou à un autre.

-Je sais, mais...

-Tu la retrouveras, sourit-il. Tu y arriveras. Et concernant ta jambe ? Tu te fais réopérer quand ?

-Demain en début d'après-midi. Le chirurgien pense que cette fois, ce sera la bonne. Je l'espère, car je déteste passer sur le billard, grimaça-t-elle. Surtout qu'après j'ai le droit au défilé des internes et des infirmières. J'ai l'impression d'après un animal en cage dans un zoo. Horrible, se plaignit-elle alors que Zayn ne put retenir un sourire.

-C'est pour ton bien, dit-il pour tenter de lui remonter le moral.

-Je sais, mais ça ne change rien. Je veux sortir d'ici. J'en ai marre d'être à l'hôpital. J'en ai marre de voir le ciel à travers une baie vitrée. J'en ai marre de bouffer des trucs indéterminés et dégueulasses. J'en ai marre de respirer de l'air soufflé par le système d'aération. J'en ai marre des murs blancs...

-Dès que tu sors, on va manger au restaurant, la coupa-t-il. D'accord ?

-Vrai ?, demanda-t-elle.

-Je te le promets. On fera aussi une balade et je te montrerais un endroit à Londres que personne ne connait. Le plus bel endroit au monde, et je sais de quoi je parle, sourit-il.

-Merci, sourit-elle. Oh mais quelle ingrate, s'écria-t-elle ce qui surprit Zayn, je me plains et je ne te demande même pas comment s'est passée ta journée. Zayn, comment s'est passée ta journée ?

-Plutôt bien, dit-il. Surtout à partir du moment où on a commencé cette discussion, sourit-il.

-Comment tu peux aimer une fille comme moi qui se plaint tout le temps ?, demanda-t-elle.

-Ne cherche pas de réponse à des questions qui ne se posent pas, répondit-il au moment où il entendit du bruit derrière lui.

Il se retourna et découvrit un des assistants approcher. Quand celui-ci vit que le métis le regardait, il tapota son poignet gauche avec son index droit. Zayn hocha la tête et se remit correctement sur sa chaise alors que l'assistant faisait demi-tour.

An amnesiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant