Night Time [ Mature ]

Ice and Fire

Cinq heures du matin, le moment où l'air est frais et doux. La tranquillité règne dans toute la ville.
Certains se réveillent et d'autres se couchent.
J'aime croire que c'est l'heure où le monde est plus humain qu'à midi.
L'heure où l'on peut aimer et se faire aimer.
Quand il est encore nuit et presque jour.
Quand nos fantasmes les plus fous disparaissent pour ne pas être découvert au lever du soleil.

Doux instant de bonheur ou je suis allongée, seule dans mon lit à penser et à m'imaginer dans les bras d'un homme qui me tourmente, homme que je désire et homme que je veux.

Il est gentil, il est beau, il attentionné et bien éduqué.
Il est patient, il est souriant, il est un rêve.
Un rêve que beaucoup voudrait à leur côté , dont moi.

Nue sous ma petite robe noire, je me tourne et me retourne sur mon lit.
Les cheveux attachés et le coeur peiné, je ne cesse de penser à lui.
Hier, j'ai décidé de ne plus lui parler car je ne peux plus me contenter du peu qu'il me donnait.
De l'attention, du temps et de bons moments innocents, il m'en a donné quand j'en avais besoin.
Maintenant, tout ce que je voulais c'était lui.
Son corps, ses mains, ses yeux et ses lèvres sur moi, me couvrant de caresses et de chaleur.
Je ne peux cesser de le voir en train de me déshabiller et de m'embrasser en m'admirant de la tête aux pieds.

Un baiser dans le cou, une main sur les fesses et une autre sur la nuque.
Nos corps se rapprochant petit à petit, impatient mais timide.
La nouveauté qui nous stresse et le désir qui nous presse.
Des regards envoûtés et fuyants, sous l'effet de l'amour, peut-être ou de la peur.
J'aurais pris ses mains pour les poser sur mes seins, là ou j'ai envie qu'il me touche.
Je me serais collée à lui, prête à lui offrir mes lèvres et mes baisers les plus sauvages.
J'aurais caressé son torse et j'aurais glissé mes mains jusqu'à son entrejambe et je l'aurais caressé là aussi.

Ma température monte et mon ventre se tord.
J'ai envie qu'il soit là, sur moi ou moi sur lui.
J'ai envie de lui envoyer un message ou peut-être l'appeler pour lui dire de venir me voir, de venir m'aimer et me faire jouir autant de fois qu'il en aura envie.
J'ai tant besoin qu'il sache que je n'ai que lui en tête.
Et que, depuis notre premier et dernier baiser, qu'il disait moyen, j'ai envie de recommencer.
Pas seulement pour lui prouver que je sais bien embrasser.

Je me souviens encore du besoin que j'ai ressenti de vouloir son penis entre mes jambes et de comment je me suis sentie voler quand c'est arrivé.

Il a des mains si chaudes, j'aime tellement quand il les pose sur moi et quand il me dit que ma peau est toujours bizarrement froide.
Il me réchauffe le coeur et le corps.

Parfois, parfois il me rend glaciale.
Comme quand il me parle de comment je suis sauvage et que je ne sais pas être douce et gentille avec lui.

Mais chéri, tout ça c'était pour masquer le profond mal que je ressens quand tu ne me touches pas là où je voudrais être toucher.

Six heures, je suis seule à la maison.
Je n'ai toujours pas dormi, pas une seule fois je n'ai fermé l'oeil.
Il me manque et je le déteste.
Il sait qu'il me fait de l'effet et je voudrais le baiser.
Je voudrais le baiser, le baiser si fort qu'il ne saurait plus ou donner de la tête.
Mais bon sang je ne suis qu'une petite fille qui a peur de l'attachement qui attirera un coeur brisé.
J'ai peur que mon coeur se brise comme le sien.
J'ai voulu l'aider, j'ai voulu le réparer mais la fierté qui accompagne ma bonté a décidé que je ne le ferais pas.
J'aurais pu laisser toutes mes peurs de côté et m'ouvrir à lui et tout lui avouer mais qui suis-je pour lui dire ce qu'il ne veut pas entendre ?
Il a été si clair avec moi
« ne tombe pas amoureuse de moi »
Je ne suis pas amoureuse, je ne le pense pas... je l'espère de tout mon coeur.

Mais serait-ce si désagréable ?
Je pense bien.
Parce qu'au final ce serait un amour à sens unique et ça, je n'en veux plus, je n'en peux plus.

Mon coeur a si donné, il a si aimé. Le pauvre, je le torture et puis l'oblige à guérir.
C'est pourquoi je devrais faire attention.

J'ai pris la chose comme une blague. Je me suis même demandée pour qui il se prenait pour me dire de ne pas tomber amoureuse de lui.
A vrai dire je ne le trouvais pas si exceptionnel ni attirant. Il est tout le contraire de ce qui m'attire physiquement.

Mais la façon dont il tourne la tête pour me regarder et la manière dont il me sourit, bon sang. Je le déteste.

Mais oui pour qui se prend t-il ?

Il m'invite au ciné, mon premier rendez-vous.
Il me fait à manger.
Il m'amène en balade nocturne, me complimente.
Il s'excuse quand il a tort et même quand j'ai tort.
Il me respecte et tout ça pour au final espérer et me demander de ne pas l'aimer ? Le culot.

Je n'ai jamais connu un homme qui fait tout ça même si c'est peu et ne me demande rien en retour.

J'ai envie de vomir.

Je suis si déçue et confuse.
Je le veux sans vouloir être avec lui.
Je ne pense pas être prête pour une relation de quelconque genre.
Et lui non plus, il vient de sortir d'une relation de cinq ans, il y'a 3 mois.

Il est toujours amoureux de cette jolie fille que je ne connais pas mais sur qui j'ai enquêté.
Elle est si belle et à l'air si douce.
Je ne suis pas grand chose à côté.

S'il a pu accepter de la perdre elle, alors ne plus me parler ne devrait pas être si dur que ça.

Pendant que lui dort moi je suis là, seule et triste ; à rêver de lui et à prier pour qu'il m'écrive.

Je ne peux même pas me plaindre puisque c'est moi qui lui ai demandé de ne plus me toucher ni m'embrasser.
Que pouvais-je faire d'autre ?
Le laisser me charmer avec ses baisers et ses caresses jusqu'à ce que j'en devienne accro ? Sans relation sérieuse et stable ? Sans amour et sans passion ?
Non.
J'ai besoin de la relation et de tous les drames qui l'accompagne.
S'aimer, se haïr puis se retrouver. Que de feu et de flammes, jamais de glace. Ou peut-être juste un peu.

Je me demande ce que ça fait d'être aimé par un homme comme lui.
Je voudrais le savoir.

J'en ai les larmes aux yeux.
Hier j'ai prié pour qu'il ne me touche pas.
Aujourd'hui je pleure et souhaite qu'il vienne le faire sans réfléchir et sans perdre de temps.

Trois semaines, rien que trois semaines et mon corps le réclame.

Peut-être que j'ai bien fait d'avoir décider de ne plus lui parler.
J'espère qu'il ne le fera pas non plus.

Combien de temps tiendrais-je ?

Bon Dieu.