Chapitre 5 : destination l'Ouest !

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- La galle ! s'exclama Eléonore au bout du fil. Tu as dit à Thomas que j'avais la galle !

- Eléonore calme-toi, je... n'ai pas su quoi dire sur le moment, balbutiai-je essayant d'expliquer le fin mot de toute l'histoire à ma meilleure amie.

- Mais enfin... tu aurais pu écourter de façon normal ton rendez-vous s'il était aussi ennuyant, mais pourquoi lui dire que j'étais malade, continua-t-elle en grognant.

- Je...ne sais pas, lançai-je, c'est le seul truc qui m'est venu à l'esprit.

En vérité, ce n'était pas mon idée, mais je n'avais pas encore parlé à Eléonore du sauvetage de Mathieu au restaurant et encore moins qu'il m'ait ramené jusqu'à l'appartement. Je ne sais pas pourquoi, mais je voulais le garder pour moi... pour l'instant. D'ailleurs, il fallait que je touche deux mots à mon collègue par rapport à cette histoire abracadabrante de galle.

- J'ai l'air de quoi, moi, maintenant, se plaignit-elle sa voix grésillant dans le combiné.

- Mais ce n'est rien de bien méchant, soupirai-je en souriant légèrement, et puis ça te laisse quelques jours pour sécher les cours.

- Noémie, tu saoules ! Tu sais quoi ! Heureusement que tu t'en vas, sinon on t'aurais retrouvé morte par étouffement dans ton sommeil ! s'écria-t-elle avant de raccrocher.

Guillaume, assit derrière le volant émit un petit rire en voyant ma grimace. Je le foudroyais du regard et rangeais mon portable dans mon sac à main. Je savais qu'Eléonore ne m'aurait jamais fait de mal mais une vague de soulagement m'atteignis quand mon cousin gara la voiture sur le parking minute de la gare. Je partais quelques jours pour le travail, espérant que d'ici mon retour la tempête serait passée.

- Tu sais, je la comprends Eléonore, lança-t-il en sortant la petite valise jaune du coffre. Tu n'aurais pas dû mentir comme ça, surtout si cela devait impacter d'autre personne. Et je parle au nom de tous les mecs qui se sont fait plaquer au restaurant.

Je le regardais en coin et constatais que, ce que j'avais pris pour un rappel à l'ordre n'était en réalité que du sarcasme.

- Je devrais aussi t'en vouloir, continua-t-il en marchant à mes côtés entrant dans le hall de la gare.

- Et pourquoi donc ? demandai-je un petit sourire amusé sur les lèvres.

- Tu fous le bordel et tu te casses pour une semaine à l'autre bout de la France, lança-t-il avec un rire nerveux. C'est moi qui vais devoir vivre avec ta pote, j'te rappel.

- Oui, c'est vrai, excuse-moi, répondis-je sur un ton plaisantin. Mais tu sais y faire avec les femmes, et bien qu'Eléonore ait son caractère, je suis sûr que tu arriveras à la maîtriser.

Je gratifiais ma remarque d'un clin d'œil, ce qui fit sourire Guillaume, ses joues rosissant légèrement. Je levais le nez vers le panneau des départs et vis, tout en haut de la fiche mon train pour Paris. Je m'arrêtais, mon visage se décomposant. Il me restait vraisemblablement trois minutes pour l'avoir.

- Ne me dis pas que... commença Guillaume en tournant la tête vers moi.

Sans répondre, je partis en courant dans la gare montant les escaliers deux à deux. Guillaume sur mes talons me prit la valise des mains et m'accompagna en courant jusque sur le quai. Je vis au loin Charles me faire des grands signes et arrivant à sa hauteur, je repris ma valise que je passais à Mathieu debout dans l'encadrement de la porte du wagon.

- Et je t'en veux pour ça aussi, lança Guillaume en déposant un baiser sur mon front.

- Je note ! répondis-je en sautant dans le train avant que les portes ne se referment.

La petite dame des réseaux sociauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant