Le samedi était un jour sacré pour mon sommeil. Me levant vers les sept heures chaque matin durant la semaine et me couchant souvent assez tard le vendredi soir, le samedi c'était le jour de la grasse-matinée. Enfin... ne nous emballons pas, la grasse-matinée à la colocation ça tournait autour des neuf heures et demie du matin. Sauf ce fameux samedi.
Réveillée par les grognements de Malow, les deux pattes contre le mur, et par les tambourinements incessants contre ce dernier, j'étais sortie du lit à huit heure trente. Une heure de sommeil qui sautait... encore. Je soupirais repoussant la couette, ce qui eut comme impact, un miaulement désapprobateur de la boule de poil. Je m'asseyais au bord de mon lit fixant d'une intensité malsaine la raison de ce vacarme matinale. Des grognements et rires s'échappaient de mon mur et je soupirais en enfilant ma combinaison polaire. Je sortis ensuite de la chambre, Malow sur mes talons, essayant tant bien que mal d'effacer de ma mémoire les gémissements venant de la chambre de mon cousin.
Entendant le générique de la série préférée d'Eléonore, je passais une tête dans le salon. Elle était affalée sur le canapé, encore habillée de ses affaires de sports. Elle avait dû se lever tôt pour aller courir. Les miaulements de désespoir de Malow dans la cuisine, me prévinrent d'un manque de croquette dans ses gamelles. Je passais donc par la cuisine, remplissant par la même occasion, sa gamelle et un bol de céréale qui me servirait de petit déjeuner.
- Mais embrasse-la, idiot ! s'exclama Eléonore a bras en l'air devant une scène entre Chuck et Baire.
J'atterris à côté d'elle, dans un bonjour grognon. Elle tourna la tête vers moi et souria en voyant mon air d'ourson mal léché.
- Ils ont remis ça ? demanda-t-elle en prenant une poignée de mes céréales.
Mon visage devait être assez éloquent car elle émit un petit rire avant de reporter son attention sur son épisode qu'elle avait dû voir une bonne dizaine de fois.
- Genre, ça fait quoi, la cinquième fois en une nuit, soupirais-je en me calant dans le canapé.
Elle émit un petit rire moqueur et caressa d'une main Malow qui venait de prendre possession de ses genoux, se laissant faire dans un ronronnement de plaisir. Les rires de la chambre nous parvinrent jusqu'au salon, et je soupirais en penchant la tête en arrière.
- J'espère que la prochaine sera dans longtemps, soupirais-je en reportant mon regard sur la série.
- Ou alors qu'elle sera moins bruyante, plaisanta Eléonore avec un petit rire.
Nous entendîmes les rires s'arrêter et la porte de la salle de bain se refermer. Quelques minutes plus tard, Guillaume entra dans le salon, habillé seulement d'un bas de pyjama, un grand sourire aux lèvres.
- Ton sourire est un affront pour les célibataires que nous sommes, lançai-je à mon cousin en croisant son regard.
- Je suis désolé, répondit-il en soupirant d'aise, son sourire s'élargissant davantage
- Tu ne l'es pas du tout, continua Eléonore avec un petit rire nerveux.
- Nan, c'est vrai, je ne le suis pas du tout, railla-t-il en s'adossant au canapé deux mains derrière sa tête. Je crois que c'est la bonne !
- Tu as dit ça, la semaine dernière avec Caroline, et la semaine d'avant avec une certaine Agathe, énuméra Eléonore à l'aide de ses doigts.
- Sans oublier celle de milieu de semaine dernière... comment elle s'appelait déjà... Louise, me souvins-je avec un regard moqueur.
- Peuh ! Vous êtes jalouses, c'est tout ! répondit Guillaume en levant les yeux au ciel. Ce n'est pas ma faute si elle rêve toute de ce corps.
- Du calmes Dom Juan, je te rappel que tu es en infériorité numérique, persifla Eléonore en tapotant sur son bras.
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La petite dame des réseaux sociaux
Dla nastolatkówEn sortant du bac, jamais je ne m'étais imaginée travailler un jour sur les réseaux sociaux. Concrètement, c'était un monde que je ne comprenais pas et dont je ne voyais pas l'intérêt. Pourtant, me voilà trois années plus tard à travailler pour une...