La petite dame des réseaux sociaux

Chapitre 14 : la chasse aux bonbons

La musique battait son plein quand Mathieu et moi retournâmes dans la salle à manger. Je croisai d'abord le regard de Guillaume avec, accroché à son bras Clara dans un costume de Catwoman qui lui allait parfaitement. Elle me fit une grimace plus qu'un sourire et tira mon cousin vers le buffet. Je soupirai en levant les yeux au ciel, je ne l'avais jamais apprécié et ce n'était pas maintenant que ça allait changer.

Puis mes yeux rencontrèrent ceux de ma meilleure amie qui, deux verres à la main se dandina vers nous. Elle m'en tendit un et se planta devant Mathieu, qui fut légèrement décontenancé. Elle lui tendit l'autre verre qu'il hésita à prendre. Il faut dire que la première fois qu'on croisait Eléonore, on était toujours un peu désorientée. Bien qu'elle ait un visage d'ange, elle avait surtout un regard espiègle et à ce moment là un sourire charmeur qui voulait dire qu'elle allait cuisiner mon collègue.

‒ Tu dois être Mathieu ? lança-t-elle en tendant sa main, Moi c'est Eléonore Carmen, meilleure amie de Noémie depuis 18 ans.

‒ J'ai beaucoup entendu parler de toi, sourit Mathieu en lui rendant sa poignée de main.

‒ En bien j'espère, répondit mon amie en élargissant son sourire.

‒ On peut dire ça... plaisanta Mathieu en coulant un regard vers moi.

‒ Tout ce qu'a pu te dire Noémie sur moi est à moitié vrai, rigola-t-elle en buvant une gorgée de sangria.

‒ C'est ce que j'avais pu remarquer !

‒ Bon, dis-moi, comment tu trouves Noémie ? demanda soudain mon amie.

‒ Hé ! Je suis toujours là ! réprimai-je en fronçant les sourcils.

‒ Noémie, et si tu allais voir ton cousin ! répondit Eléonore en me poussant vers le buffet où était accroché Guillaume.

‒ Mais...

‒ Laisse parler les grande-personne ! Zou !

Elle finit sa phrase d'un geste de la main, et essayant de faire abstraction de mon anxiété par rapport à la discussion qu'elle allait avoir avec Mathieu, je me dirigeai vers Guillaume.

‒ Tiens, te revoilà ? plaisanta-t-il quand je me plaçai à côté de lui sur le canapé.

‒ Eléonore m'a envoyé te voir, soupirai-je en buvant une gorgée de sangria. Mais ce serait plus tôt à moi de te demander où est ton pot de colle qui te sert de copine ?

‒ Carrément pot de colle ? s'exclama Guillaume avec un petit rire nerveux.

‒ Je suis désolée, elle ne t'a pas lâché de toute la soirée, expliquai-je en levant les yeux au ciel. A croire qu'elle n'a pas confiance en toi...

‒ En même temps, je ne peux pas lui en vouloir, soupira-t-il en posant sa tête sur le dossier.

‒ Certes... mais ce n'est pas sain une relation comme la vôtre. Je veux dire, d'abord ça va être te coller en soirée pour éviter que tu parles à des filles et puis après ça va être interdiction que tu sortes le week-end entre pote... Tu n'as pas à vivre comme ça,

‒ Qu'est-ce que tu veux que je fasse ! lança-t-il en croisant mon regard.

‒ Ce n'est pas à moi de te dire ce que tu dois faire, soulignai-je en buvant une nouvelle gorgée. Dans une relation, on peut certes faire des compromis, mais il faut garder à l'esprit que vous êtes tous les deux libres d'aller parler avec vos potes, de sortir le soir, de boire des coups et faire des soirées...

‒ Mmmh...

‒ Je ne veux pas dire que ta relation avec Clara est toxique, mais... tu peux trouver mieux et je sais que c'est ce que tu penses aussi.