La petite dame des réseaux sociaux

Chapitre 11 : Premier pas à la radio

Les vacances de la Toussaint étaient arrivées plus vite que ce que je n'aurais cru. Le soleil de septembre avait laissé place à la brise d'automne et les arbres avaient perdus leur parure verte pour une orange, ma foi toujours très belle.

Nous étions à quelques jours de la fête qu'Eléonore et moi adorions plus que tout, Halloween. Depuis enfant nous fêtions cette soirée dans les règles de l'art, costumes effrayants, décoration de notre lieu de vie et bien sûr chasse aux bonbons quand la nuit était tombée. Bien que cette dernière ait un peu changé au cours des années, on restait toujours attachée aux deux premières. Chaque année, Eléonore et moi préparions alors une soirée dans son appartement pour fêter l'évènement. Ayant emménagé dans la coloc au début d'année, ce serait chez nous que se fêtera la fête des morts cette année.

Avant que tout le monde n'arrivent au bureau, je surfais sur les sites de cosplay, pour essayer de trouver un maquillage sympathique pour Luna Lovegood. Avec Eléonore, on avait décréter que je serais une Luna Lovegood et elle une Hermione Granger, toutes deux transformées en zombie. On avait tenté de costumer Guillaume en Harry, mais vraisemblablement, porter une perruque noire des fausses lunettes n'était pas son truc.

Je flânais sur le compte Instagram d'une maquilleuse professionnelle, quand j'entendis les portes de l'ascenseur s'ouvrir, puis le générique de la série Kaamelott se mettre en route. Tournant la tête, je vis Mathieu, sur le pas de la porte, habillé d'une cape bordeaux et d'une couronne en équilibre sur sa tête.

- Qu'est-ce que...balbutiai-je.

- Oyez, oyez, me coupa-t-il. Le plus beau collègue de Noémie vient d'arriver !

Je soupirai en levant les yeux au ciel. Il traversa le bureau d'un pas royal et se plaçant derrière sa chaise, c'est-à-dire face à moi, il me détailla du regard.

- Très chère Noémie, sans vous, ce titre ne me serait jamais revenu, continua-t-il avec un accent noble, je souhaiterais qu'on fasse un triomphe à cette demoiselle.

A ces mots il se tourna vers un publique invisible.

- Ce n'est pas un peu fini oui ! soupirai-je en croisant les bras. Tu comptes le faire encore longtemps ? Je te rappels que ça fait un mois.

- J'hésite encore entre Noël ou août à ton départ, souria-t-il en jetant sa cape sur le dossier de sa chaise et s'asseyant, seul la couronne dépassant de l'ordinateur.

- Ah ! C'est une couronne aujourd'hui, lança Anna en entrant dans le bureau. Hier c'était le chapeau de cow-boy et avant-hier c'était l'armure de chevalier...

Je dodelinai de la tête d'un air contrits.

- Dis-moi une chose, tu l'as piqué à quel enfant cette couronne, me moquai-je en croisant son regard.

- Je vous ferais dire gente dame, que cette couronne est une réplique conforme de la couronne de Robert Baratheon... répondit-il en prenant délicatement l'objet entre ses mains.

- Bara... commença Anna en plissant les yeux.

- Games of Thrones, lui chuchotai-je en rigolant.

- C'est ça moquez-vous donc... broncha Mathieu, je tiens à vous signaler que la maison Baratheon est la seule maison qui soit.

- Et où le roi meurt les uns après les autres... finis-je la phrase en rigolant.

- Puisque c'est ça, je vais rendre la couronne et la cape à mon cousin et puis c'est tout ! bougonna Mathieu en rangeant les affaires dans son sac.

- Très bon choix, lança Anna en s'asseyant à son bureau. Bon, Mathieu, l'auteure des Ailes Pourpres vient dans la matinée pour vérifier les dernières modifications avec l'envoi à l'impression.