Locamente tuyo ♤ Tome 1 ♤ ( TERMINÉ ) ⚠️En Réécriture Complète⚠️

Chap . 31 : Gabriella

En média " Never say never " de The Fray . Bonne lecture 💋

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Le visage froid appuyé contre la vitre embuée, j'observe le paysage défiler sous mes yeux . Celui-ci me paraît tellement fade , sans couleurs , sans vie . Et pourtant je ne peux m'empêcher de me comparer à lui , me reflétant à la perfection .

Tout ce en quoi je croyais me paraît être tellement maussade, qu'aucunes traces de gaieté ni d'enthousiasme ne peut se porter garante de mon état d'esprit qui vagabonde en plusieurs schémas de désillusions . Certains peuvent passer par de simples tas de feuilles mortes balayées par le vent frais de l'hiver imminent . Un hiver qui a pris mon cœur et mon corps en otages et pour premier refuge dont je suis la seule à en constater la nouvelle froideur .

L'air extérieur est encore ambiant en cette période de l'année , et malgré ça je m'abandonne à cette sensation de froid que je persiste de me faire ressentir à l'intérieur . Cette dernière me permet de soulager les maux qui accablent ces deux zones de mon anatomie en un temps partiel . Certains ou certaines me diront qu'à mon jeune âge je devrais oublier et profiter de ces rares moments que la jeunesse nous offre .

Seulement voilà , j'en suis incapable à proprement dire . Incapable de trouver la volonté de penser à autre chose qu'à cette douleur qui torture mon cœur , incapable d'enjoliver mes journées sachant que l'on me veut du mal , incapable d'être heureuse avec un cœur meurtri . Ces trois incapacités sont reliées à un seul et même point commun , Milow.

Je me hais, je me déteste . Jamais je n'aurais dû partager mon lit avec un autre homme même si celui-ci n'avait aucune mauvaise intention étant un très bon ami . Il s'épuise à s'expliquer sur son dérapage incontrôlé mais je n'en ai que faire . Je ne veux plus rien écouter, tout ce que je veux clamer est que l'on me laisse m'octroyer le plaisir d'un silence reposant , un silence apaisant . J'en suis même arrivée à me demander si le bonheur ne m'est tout simplement pas interdit . Quand j'avance avec tout le mal du monde d'un pas je bondis d'un mètre vers l'arrière l'instant d'après, et je n'en peux plus .

La voiture ralentit à la même cadence que mon cœur en approchant la maison de Josh . Je sais que je dois simplement y récupérer mes affaires , mais ce lieu retrace la scène d'un acte de retrouvailles dramatiquement instables .

Rachelle pose une main chaude sur ma cuisse en la frictionnant pour m'indiquer que nous sommes arrivés à destination et qu'il est temps de descendre . Une destination peu étrangère, témoin d'une partie de la douleur qui m'accable .

À contre cœur , je déboucle ma ceinture côté passager et me glisse de la voiture de Rach . Mon amie a été contactée par Josh quelques instants après le départ de Milow nous laissant bien évidemment sans moyen de locomotion. Je ne sais pas en combien de temps elle est arrivée sur place , car depuis l'abandon de Milow , tout s'est arrêté , le temps , les personnes en actions . Tout ce qu'il se passait autour de moi était devenue éphémère , comme si mon encéphale était resté bloqué dans un espace intemporelle inerte .

Je suis restée figée telle un poteau , incapable d'émettre le moindre bruit ni le moindre mouvement. Tout ce que j'entendais était le bruit sourd de mes tympans qui sifflaient en accord avec les battements irréguliers de mon organe meurtri .

Une nouvelle partie de moi s'est brisée en ce jour , tous les efforts que je m'étais forcée d'appliquer pour retrouver la Gabriella d'avant ont été réduits à néant , balayés d'un revers de la main par les paroles de la seule personne que jamais ne n'aurais souhaité voir m'échapper .