Five

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La journée avait été longue.

Le matin tout le monde avait partagé du café et des croissants. Croissants qu'Asmin s'était empressé d'aller apporter à Charlie dès son réveil.

Louis avait sourit, Charlie aussi, et le cœur d'Asmin avait fait un looping.

Puis Asmin et les autres avaient enchaîné les lieux touristiques, les sorties et les activités en attendant la soirée.
Aty avait rit aux éclats, heureux de sa journée d'anniversaire.

Matt et Julia s'étaient embrassés amoureusement devant leurs amis, et en rentrant tout le monde semblait animé d'une joie nouvelle.

Toujours assis sur son matelas, Charlie observe le petit groupe préparer des cocktails. Les lumières s'éteignent, laissant place aux lumières colorées de soirée.
La musique se lance, bientôt suivis par les cris enthousiastes et les rires.

Une des personnes s'approche de Charlie, un sourire aux lèvres.
- Viens

Asmin ne lui laisse pas le temps de répondre et l'attire dehors.
La musique est si forte que l'extérieur se transforme en piste de danse privée.

Toujours perdu, Charlie observe Asmin l'attirer à lui.
- Danses un peu avec moi.

Mais Charlie a bonne mémoire, et ne bouge pas. Il observe Asmin diriger son bras autour de ses épaules. Et l'esprit de Charlie ne réfléchit pas plus.
- J'ai pas envie.
-  Pourquoi ?
- Je veux pas danser avec quelqu'un qui fait semblant...

Asmin se recule légèrement comme secoué.
- Quoi ? Attends ...
Charlie garde son regard fixé dans le sien, moins confiant qu'avant.
- Je t'ai raccompagné chez toi, je t'ai pas laissé tout seul dans ton coin, je t'ai offert de la compagnie hier et ce matin, je te propose de danser et toi tu me sors que je fais semblant ?

Soudain l'agacement envahi Charlie, plus du tout calme ou effrayé.
- Tu veux un merci ? Un merci pour avoir agis avec moi comme avec les autres ? Je le mérite pas vraiment alors je devrais me sentir reconnaissant envers toi parce que tu m'accordes quelque chose que seul eux devrait avoir ?
- Quoi ? C'est pas ce que j'ai dis, ce que je veux dire c'est que t'as aucune raison de penser que je fais semblant !

Un rire amer échappe à Charlie :
- Non vraiment pas non ...

Asmin fixe alors le noiraud comme venant de se prendre une gifle.
Non vraiment pas non...
C'était ses mots.

- Charlie...c'est pas ce que je voulais dire...je
- Tu t'imagines avec moi là tout de suite ?! Quand t'as fais tout ces trucs adorables tu t'imaginais avec moi ?!
- ...Je
- Non ! Tu t'imaginais pas avec moi, t'espérais pas sortir avec moi ou te rapprocher de moi! Tu avais pitié de moi !
- Non je...
- Je t'ai vu Asmin. On disparaît pas de derrière une porte en deux secondes quand la table est à l'autre bout du restaurant. On fixe pas une personne qui est à quelques centimètres de nous sans qu'elle s'en rende compte !

Plus qu'énervé, Charlie tire sur sa manche et montre son bras.
- Vas y fixes les maintenant !

Asmin regarde Charlie, ne sachant plus quoi répondre.
- La pitié d'une personne est la dernière  chose dont j'ai envie Asmin ! J'en ai pas besoin !

Perdant ses mots, Asmin retourne à l'intérieur, fermant la porte derrière lui.
Le bruit de la porte qui se referme déclenche le premier sanglot de Charlie.

Bientôt suivi par une dizaine d'autres.
Les larmes coulent sans s'arrêter, brouillant sa vue.

Charlie part, laissant ses pas le guider.
Il passe devant un couple assis à l'extérieur pour s'embrasser.
Il continue son chemin sur le sentier derrière la salle. Devant lui s'étend alors quelque chose. Un horizon. Un objectif.

                        **********

Louis stoppe Asmin dans sa trajectoire.
- Quoi ? Il a raison, je suis juste stupide à vouloir ...
- La ferme ! Assis !

Asmin s'assoit sur les marches du hall où la musique est atténuée.
Louis prend place à ses côtés.

- Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
- Qu'il n'avait pas besoin de ma pitié.
- Et t'y crois ?

Asmin relève son regard vers l'ami de Charlie sans comprendre, encourageant celui-ci à continuer.
- T'y crois toi ? Moi j'y crois pas. Je crois pas que tu es voulu le faire sourire par pitié. Je crois pas que tu es laissé un tel sentiment de peine traverser ton regard ce soir là au restaurant. Je te connais Asmin, t'es pas un sensible à ce point.
- Mais...
- Fermes tes yeux, fermes ta gueule et imagines merde !

Pris de court, Asmin obéis. Il ferme ses yeux et écoute Louis.

- Imagines toi avoir pitié de lui, vouloir juste lui tenir compagnie car sa solitude te fais pitié.
- Mmh...
- Maintenant imagines une autre situation. Imagines toi vouloir le rendre heureux, vouloir être avec lui. Ne pas juste vouloir lui tenir compagnie mais pouvoir le présenter aux autres comme étant ton petit ami. Imagines toi l'embrasser, le tenir dans tes bras.

Asmin fronce les sourcils.
- Laquelle de ses situations te ressemblent le plus Asmin ? Laquelle te fais le plus vibrer ? Laquelle te parle le plus ?

Mais Asmin ne répond plus à Louis. Le brun se lève rapidement et sort. Laissant Louis sur place, un sourire aux lèvres.

By the psycho

Seven Breathes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant