Alors que la fête continuait et que les jeunes bougeaient sur les rythmes endiablés de la chanson Les lacs du Connemara de Sardou, Imaé se retira doucement de la fête, elle et ses hanches de tanagra romaine.
Zephyr quitta ses amis pour rejoindre cette fille qui séduisait ses yeux noisettes depuis tout à l'heure. Son cœur battait si vite, ça sonnerait presque comme un poème avec des vers incompréhensibles. L'adolescente, se sentant suivie, se retourna et esquissa un ivre sourire en le voyant.
— Je t'arrête déjà, je n'ai pas de numéro à te fournir et je ne donne pas mon corps.
Le garçon éclata de rire avant de rétorquer :— T'es vraiment loin. Je te trouvais juste jolie. En fait, c'était comme si il n'y avait que toi sur la piste.
— Et c'est quoi ton prénom bel inconnu ?
— Zephyr. Et toi ?
— Imaé.
Il imprima son prenom avant de lui rendre son sourire. Celle-ci poursuivit son chemin mais il l'attrapa par le poignet.
— Si tu n'as rien à faire, faisons une partie de flippers.
Adorant les salles d'arcade, la danseuse ne refusa pas l'offre et s'enfuit avec l'homme dans les sombres rues d'une ville endormie.
Arrivés devant la salle, il la laissa passer avant d'arriver devant la machine. Les deux jeunes ne possédant pas énormément d'argent, jouaient ensemble. Zephyr se plaça derrière Imaé, et posa ses mains sur les siennes avant de la laisser enfoncer ses doigts dans les boutons en riant. Ils perdaient peut-être mais en cet instant, ils gagnaient des souvenirs. L'heure tournait, le monde aussi, sauf eux, parfaitement immobiles.
Les adolescents attendirent la fermeture pour partir. Ne voulant pas rentrer chez eux, ils se dirigèrent vers la plage déserte. Quand la fille titubait un peu trop, il la rattrapait. Puis fatigué de ce manège, ce dernier la souleva mais celle-ci gerba sur le sol.
— Si tu pouvais éviter de cracher tes intestins sur ma veste en jean rétro.
— Ça te fera abandonner tes espoirs avec moi. Répondit Imaé.
— Je ne te connais même pas.
— Je suis lesbienne. Et ouais mon pote, j'aime les gonzesses, comme toi ! Je n'ai pas de copines mais j'ai déjà embrassé une tonne de filles qui auraient pu être tes sœurs.
Il la reposa avant de froncer les sourcils.
— J'ai pas de sœurs.
— Pour ça que je t'en invente.
Il leva les yeux au ciel. Dans le fond, Imaé avait été perdu par la beauté du garçon. Elle n'allait pas oublier son visage de sitôt, encore moins, la douceur de ses traits.
— Tu fais donc partie de ces nanas qui se rangent dans des cases. Je trouve ça vraiment triste. La société et les étiquettes ne doivent pas dicter qui tu es. Tu ne peux pas te ranger dans ces cases, c'est stupide. Tu peux aimer n'importe qui sur cette terre, ne me fais pas croire qu'un sexe va changer ça ? Pathétique.
Elle mordit sa lèvre et pour toute réponse, sortit son walkman, et posa son casque sur ses oreilles.
— Ne te range pas dans des cases Imaé.
— Je n'ai pas le choix Zephyr.
— Connerie, on a toujours le choix. Si tu ne l'a pas, c'est parce que tu ne vis pas comment tu l'entends.
— J'aime les filles.
Il soupira, et elle disparu de sa vue pendant que johnny johnny de Jeanne Mas ambiancait un misérable miteux. Dans la tête du garçon, des images de l'adolescete continuait de tourner, comme un vinyl. Il avait besoin de boire tout comme il avait besoin de la revoir.
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90 ('s) sentiments.
عشوائي90 sentiments coulaient dans les veines d'Imaé tandis que 90 larmes glissaient sur les joues de Zéphyr. 1990 ou quand on voulait arracher les étiquettes. avec @pluiedejoints