Cette histoire n'a aucun lien avec les récents films Marvel®, elle ne fait suite à aucun, n'en précède aucun, elle est purement imaginaire et fait un peu la lumière sur la relation entre Natasha et Clint. Relation qui, dans cette fiction, sera plus...
Après son petit "recadrage" par le directeur du S.H.I.E.L.D, Clint avait passé une bonne partie de l'après midi à faire des aller-retours entre l'hôtel et l'ambassade, il savait qu'il lui fallait une vingtaine de minutes à pieds. Il avait mémorisé trois itinéraires possibles en cas de fuite inévitable, le plus rapide étant aussi le plus exposé et le plus touristique : le pont Charles... ce fameux pont d'où il avait bien faillit être jeté, lesté de quelques kilos de béton...
En fin de journée, après avoir longuement hésité, pesé le pour et le contre, Clint avait fini par reprendre contact avec Piotr, il lui fallait une arme indétectable par les portails magnétiques de l'ambassade et Piotr était le seul capable de dénicher ce genre d'accessoire. Ils avaient convenu de se retrouver dans un bar peu fréquenté en dehors du centre touristique à 19h00 et cela faisait vingt bonnes minutes que Clint s'impatientait en fixant la porte d'entrée. Il était sur le point de penser que son "ami" l'avait planté quand celui-ci entra dans le bar, ils échangèrent un regard et Piotr rejoignit Clint à une table un peu isolée...
"Enfoiré d'amerlock !"
"Salopard de ruskoff !"
Les deux hommes s'étreignirent comme s'ils s'étaient quittés la veille...
"J'le crois pas, j'pensais que t'étais mort !" Piotr s'assied face à son ami et fit signe au serveur d'apporter deux bières
"Pas encore, j'suis plutôt coriace", Clint plaisantait mais revenir à Prague n'avait jamais été dans ses projets et revoir Piotr faisait remonter à la surface de sa mémoire un passé qu'il avait tout fait pour oublier...
"J'vois ça, tu as l'air plus en forme que le jour où tu as disparu"
Clint sentit dans le ton de la voix de son ami, autant de reproche que d'incompréhension, ce qu'il pouvait accepter étant donné que cela faisait deux ans qu'il avait fuit Prague sans rien dire. Il bu une longue gorgée de sa bière pour se donner un peu de courage...
"M'excuser aujourd'hui ne servirait à rien, je devais quitter la ville au plus vite", il marqua une pause avant de poursuivre. "Si je t'avais mis au courant de mon départ, toi aussi tu aurais été en danger", Clint observait son ami, son visage était plus marqué, plus fatigué aussi, son regard semblait ailleurs... "Tu as une femme et des enfants, je n'avais pas le droit de risquer leurs vies"
Il y eu un court silence durant lequel Piotr fixa sa bouteille pensif...
"Irina est partie il y a huit mois, elle a emmené les enfants", il releva les yeux de sa bouteille, Clint pouvait y lire non seulement de la tristesse mais aussi de la culpabilité... "J'ai touché le fond, j'ai vraiment merdé cette fois"
Clint ne posa pas de question, il savait que son ami avait un don pour se mettre dans les embrouilles, il attendait juste de connaître la taille de celle-ci...
"J'avais une petite boutique d'objets, rien d'extraordinaire, un jour Ivan est venu et m'a demandé de vendre une statuette pour lui", Clint sentit un frisson glacial remonter le long de sa colonne vertébrale - Ivan Oniani - le bras droit du Parrain, rien que son nom était un mauvais présage... "C'était une très belle statuette en ivoire, elle est partie dans la journée", Piotr replongea quelques secondes dans la contemplation de sa bouteille avant de reprendre son récit... "Ivan est revenu le lendemain, je lui ai donné l'enveloppe de la vente de la veille et lui m'a donné deux autres objets à vendre, je les avais à peine mis en vitrine qu'ils étaient déjà partis. Tous les matins c'était le même rituel, je donnais à Ivan l'argent de la vente et lui d'autres objets à vendre. Au bout de quelques semaines, voyant que ses objets se vendaient plus vite que les miens et surtout à un prix bien supérieur, j'ai..." Il s'interrompit un instant et regarda son ami...
Clint avait deviné l'ampleur des emmerdes dans lesquelles il était fourré...
"Combien as-tu détourné de ces ventes ?" Il posa cette question sur un ton aussi neutre que possible, il voyait bien que Piotr était déjà au plus mal...
"Presque 1.140.000 couronnes"
Dans la tête de Clint la conversion fut rapide, il passa la main dans ses cheveux, signe chez lui de nervosité, il se doutait bien que si Piotr lui avait révélé tout ça c'était parce qu'il avait reçu des menaces de la part d'Ivan ou même du Parrain...
"50.000 Dollars !"
Piotr semblait désemparé, il jouait nerveusement avec sa bouteille de bière vide
"Je sais, j'ai merdé mais je voulais tout faire pour récupérer Irina et les enfants"
Aux yeux de Clint les intentions de son ami étaient louables, mais défier le Parrain n'était pas l'idée la plus intelligente que Piotr avait eue...
"Comment il a su ?"
"Les acheteurs étaient en contact avec Ivan, dès qu'un objet arrivait Ivan informait l'acquéreur, c'est pour ça que tout se vendait aussi vite. Avant de me donner l'objet ils l'estimaient et Ivan a du se rendre compte que le prix de vente se rapprochait de l'estimation basse voir, ces derniers mois, était bien en dessous"
"Пиздец ! (putain !), Lâcha Clint. Tu sais c'que tu risques ! Ivan est un grand malade ! Il a flambé la chambre d'hôtel où j'étais pour m'obliger à en sortir ! Clint se souvenait très bien de sa rencontre fumante avec Ivan dit "Le Flambeur", l'atmosphère de la chambre était suffocant en plein hiver à Prague, même sa course à demi-nu dans la neige pour échapper aux sbires du "Parrain" n'avait pas fait baisser la température, et si Piotr ne l'avait pas intercepté cette nuit-là, il ne serait pas ici ce soir... Piotr n'en menait pas très large, il soupira "Il aime beaucoup jouer avec le feu" Clint décela un non-dit dans l'intonation de la phrase de son ami... "Le chalet au bord du lac a servi d'avertissement"...
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Clint ferma les yeux quelques secondes, il prit une grande inspiration, rouvrit les yeux et expira, "euh, j'ai besoin que tu me dégotes une arme indétectable aux portiques les plus sensibles, j'en ai besoin pour demain soir" il fixait son ami et au regard de celui-ci il su qu'il savait exactement ce dont il parlait. ils échangèrent un sourire complice. "On se retrouve ce soir, à minuit, à l'église Saint Michel l'Archange, t'inquiètes pas je m'occupe de ta dette".
Piotr acquiesça, il serra chaleureusement la main de son ami et prit congés de lui.
Le jeune américain reste encore un moment dans le bar, il observait, réfléchissait, il se laissa aller contre la banquette, renversa la tête en arrière et ferma les yeux. L'image d'une jeune femme rousse se dessina, son regard vert émeraude, sa démarche souple et assurée, il sourit, ouvrit les yeux et secoua la tête comme pour chasser un souvenir, il laissa, sur la table, de quoi régler les consommations et quitta le bar...
