Chapitre 3 : Culpabilité

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Lorsque l'air froid de l'hiver l'envahit Christian resserra son manteau autour de son corps. Il marcha vers sa voiture, rythmé par le son de ses pas sur la route mouillée. Une petite pluie, d'une finesse extrême, tombait du ciel et se posait sur lui, sur la route et sa voiture. Il faisait sombre et il n'y avait pas un bruit. Il faisait froid et la nuit pesait lourdement dans les rues de Sighdale.

Christian roula plusieurs minutes. Mais voyant que son esprit était toujours obnubilé par Camille, il enclencha la radio. Cela le calma. Un peu. Un peu mais pas complètement. A lors il monta le son. Cela le calma un peu plus, mais pas entièrement. Alors il monta encore plus le son. Mais tous les sons du monde ne parviendraient jamais à l'éloigner de ses démons. Ils étaient ancrés en lui. Enracinés dans son âme, à jamais dans son esprit.

Alors qu'il avait effectué la moitié du chemin, la pluie s'intensifia et en quelques minutes, il se mit à pleuvoir des cordes. Le temps était en tout point identique à cette nuit-là.

Cette nuit-là, il avait fait sombre. Cette nuit-là, il pleuvait des cordes. Christian s'était un peu trop éternisé sur un dossier. Il ne s'était rendu compte de l'heure tardive, que lorsque Camille l'avait appelé. « Je dois absolument terminer ce dossier. Je n'en ai pas pour longtemps. » avait-il répondu. « D'accord. Mais rentre dès que tu as fini. L'orage menace et je n'aime pas te savoir dehors. Je t'aime ! ». Tel furent les dernières paroles que Camille adressa à son cher mari.

Si seulement il était rentré ce soir- là ! Si seulement ! Si seulement il avait pu la sauver ! La culpabilité le rongeait de l'intérieur. Pourquoi ? Pourquoi n'était-il pas auprès d'elle ! Pourquoi était-il occupé avec une chose aussi futile que le travail, alors que la personne qui avait le plus d'importance dans sa vie souffrait ? Elle l'avait attendu mais il n'était pas venu. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé. Connaissait-elle son ravisseur ? Comment s'était-elle défendue ? Qui ? Pourquoi ?!

Un vide intense l'envahit. C'était un sentiment qu'il connaissait que trop bien. Son absence avait donné naissance au néant. Un trou noir dans son cœur qui avalait toute émotion positive : la joie, le bonheur, le bien-être. Il y avait si longtemps qu'il n'y avait pas goûté ! Il avait constamment l'impression qu'une main d'acier lui tenait fermement la tête et le maintenait désespérément sous l'eau. Et plus il se débattait, plus il s'épuisait.

La sonnerie de son téléphone retentit dans l'habitacle de la voiture, interrompant ses idées noires. Christian décrocha, voyant que c'était Mélissa.

-Christian ? Je viens de recevoir un appel. Une vieille femme : Madame Doyle. Elle a disparu. Des voisins ont appelé : ils ont entendu des cris et ont vu une voiture partir à toute vitesse. Ce n'était pas la voiture de Doyle. J'ai envoyé une équipe. Ils ont trouvé toute la maison retournée et on a trouvé... du sang. Ça ne te rappelle rien ?

-Camille...

La voix de Christian n'était qu'un murmure. Pourtant Mélissa l'entendit.

-Oui, je le crois aussi... C'est certainement le ravisseur de Camille. Tout est identique et il est peu probable que ce soit une coïncidence. Sois prudent, il n'est pas loin. J'envoie une équipe de renfort. Si tu vois quelques chose, je t'en prie n'agit pas seul et appelle moi !

Mais Christian n'écoutait plus. Il venait de se garer devant chez lui. Les volets de sa maison étaient ouverts, la lumière était allumée et une ombre venait de passer...

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-Q

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