Une Affaire au Musée [KUROKURA]

J'peux passer chez toi ?

C'est un soir de pluie, en semaine, alors qu'il avait fait beau toute la journée, que Kuroro reçoit un étrange message.

Kurapika

J'peux passer chez toi ?

Ça ne devrait pas étonner le brun. Cela fait un peu plus de trois ans que les deux hommes entretiennent une relation, plus ou moins stable, plus ou moins discutable.

Kurapika est marié. Mais depuis qu'il a rencontré Kuroro dans ce musée, et depuis leur première fois dans les toilettes arrières du même bâtiment, Kurapika n'a plus jamais été un époux exemplaire.

Le truc, c'est que normalement, quand Kurapika propose de passer chez lui, soit il le fait quand il est sur le pallier de l'appartement, soit c'est un message affirmatif. Jamais encore Kuroro n'a eu à faire à ce genre de demande.

Kurapika

Bien sûr :)
Il s'est passé quelque chose?

La réponse arrive tout de suite.

Kurapika

J't'explique quand je suis chez toi, au chaud
Prépare le café, c'est un peu long
Ah et de l'alcool aussi
Beaucoup d'alcool
Vraiment

C'est si terrible que ça ?

C'est même pire.
Mais tkt jte raconte dès que je suis là

Ok, je prépare un plaid
T'es là dans combien de temps?

Un bon quart d'heure
Ah et
Si t'as des restes ou quoi que ce soit à manger, je suis preneur.

Il me reste des croûtes de pizza, de la soupe, des boîtes de conserve peut-être périmées et des pâtes
Je te prépare des pâtes

Merci

Kuroro repose son téléphone sur la table basse devant sa télé, et s'empresse de s'habiller un peu mieux pour l'arrivée de son amant. Ouais, Kuroro est gravement atteint de ce qui s'appelle l'amour, c'est à dire qu'il se sent obligé d'être parfait pour lui, et que tous les soirs il rêve de tuer cette sale Olympe - la femme de Kurapika.

Devant le miroir, il inspire un grand coup avant de passer sa main dans ses cheveux, pour les emmêler un peu plus. Kurapika adore jouer avec quand ils retombent sur son visage, et Kuroro ne va pas rater une occasion de se faire masser le cuir chevelu.
Il vérifie qu'il n'a rien entre les dents - mon dieu qu'il est ridicule - et replace bien sa chemise dans son pantalon en lin.

Il met de l'eau à bouillir dans sa cuisine, et prépare une couverture sur le canapé, et allume la télé pour mettre Netflix. Il sort aussi une bouteille de champagne, se demande s'il en fait trop, et en vient à la conclusion qu'il en fait trop mais qu'il s'en fiche.

Alors qu'il pose le plateau de couverts sur la table basse, il entend trois petits coups à sa porte, et vole littéralement à la rencontre du Dieu derrière.

Le Dieu en question a les yeux injectés de sang, les cheveux complètement mouillés, une mine affreuse et les sourcils froncés. Bon. D'habitude c'est un dieu.

Kuroro se penche tout de même pour l'embrasser - parce qu'il est quand même trop mignon - mais ne reçoit en retour qu'un petit bisou de rien du tout sur les lèvres. Le brun fronce les sourcils. Le plus petit s'engouffre dans l'appartement, et c'est là que Kuroro remarque. Une valise. Kurapika tire une valise. Et pas une cabine. La remorque que le blond pousse jusqu'au milieu du salon fait faire au cœur de Kuroro beaucoup trop de choses à la fois.