T'as été comme une illumination

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Kurapika a du mal à rester concentré, ces derniers temps. Olympe l'a bien remarqué.

Lui qui est le premier à s'énerver quand elle passe un peu trop de temps sur son téléphone, le voilà depuis quelques jours scotché à son écran. Et intriguée, Olympe ne l'est pas. Elle est plutôt scandalisée devant ce comportement hors de caractère.

Ce soir, alors qu'ils sont dans le lit depuis plus d'une heure mais que le blond n'a toujours rien tenté, et qu'il continue de taper sur son clavier, elle soupire bruyamment pour attirer son attention.

Kurapika n'en a rien à foutre.

Un 'va dormir, femme' aurait presque été plus respectueux. Et en bonne féministe, ça ne plait pas du tout à la brune.

« Kurapika ! S'exclame-t-elle en arrachant l'appareil électronique de ses mains, j'existe !

- Eeh ! Réplique-t-il en tendant son bras. Rends le moi !

- Non, pas tant que je ne saurais pas ce que tu fabriques.

- Mais je fabrique rien du tout : je parle avec des gens.

- Quels gens ? Un sourcil de la brune s'hausse, elle n'est pas convaincue.

- Des gens, répond un Kurapika décidément borné. Tu les connais pas ça servirait à rien.

- Raaah tu m'énerves Kurapika Kuruta. »

Et sur ces paroles, elle lance le téléphone au visage de son petit ami, prend toute la couverture et se retourne dans le lit. Elle met bien son dos en évidence, pour montrer qu'elle est fâchée. Mais l'autre n'émet qu'un petit son d'agacement avant de reporter son attention sur son portable.

Quel con.

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Kurapika est énervé.

D'habitude, quand lui et Olympe se disputent, ça ne dure pas très longtemps. Ils ont juste à se regarder plus de dix secondes dans les yeux et ils éclatent à nouveau de rire. Mais là, il n'a ni envie de la regarder dans les yeux, ni envie de se réconcilier.

C'est puéril comme comportement, il est au courant.

Mais vraiment, elle s'est emportée pour un rien, et lui a fait la gueule toute la soirée et la journée d'après. Qu'elle ne s'attende pas à ce qu'il vienne s'excuser en rampant.

C'est vrai quoi. Et puis qu'est-ce qu'il a fait pour qu'elle s'énerve déjà ? Ah oui, il était sur son téléphone.

Kurapika soupire. Vraiment, ça l'énerve.

Il a échangé avec le mystérieux Lucifer pendant près d'une semaine, discutant de ses nouvelles et romans, de leurs goûts, un peu d'eux aussi. Kurapika n'a jamais été un grand adepte des conversations par messages, mais avec lui, taper sur les touches de son clavier lui semble être une tâche moins ardue. Il s'est même surpris à plusieurs reprises à réfléchir à ce qu'il devrait répondre.

Au comptoir de la bibliothèque, alors qu'il est censé surveiller le coin enfants, Kurapika repense à la première fois qu'il l'a vu.

Il avait un devoir à rendre. Il était en retard, comme d'habitude. Il mettait bien trop de temps à vouloir que tout soit parfait, que tous les mots s'enchaînent correctement. Résultat, il lui restait moins de vingt-quatre heures pour finir sa dissertation.

Il s'était rendu au Musée, parce que son professeur de TD lui avait dit que c'était une bonne source d'inspiration.

Dommage pour Kurapika, ce n'était pas l'Art moderne qui le transcendait.

Une Affaire au Musée [KUROKURA]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant