Une Affaire au Musée [KUROKURA]

Vous êtes une personne bornée

Kurapika ne lui a pas répondu. Il n'a même pas ouvert la pièce jointe avec la photo des chatons. Kuroro rafraîchit la page, juste pour être sûr.

Ça n'a pas plus de succès.

Il balance rageusement son téléphone sur le fauteuil en face. Mauvaise idée. Il rebondit sur le coussin, puis atterrit sur la table basse en verre dans un bruit pas du tout rassurant. Parfait.

Kuroro a la flemme de voir l'étendue des dégâts, alors il fait comme s'il n'avait rien entendu et se retourne dans le canapé. Le plaid qu'il a trouvé dans un placard ne lui tient pas du tout chaud, mais il le ramène quand même jusqu'à son visage.

Cette fois-ci, il a réussi à mettre un visage sur le filou qui est venu marquer son territoire dans son lit.

Lucifer lance un regard mauvais à Tricolore qui fait sa toilette comme si de rien n'était. Quand il remarque que l'autre le foudroie du regard, le chat penche la tête, et ses gros yeux dilatés par le manque de lumière rappellent à Kuroro pourquoi il ne l'a pas puni. Il est trop mignon.

N'empêche que c'est à cause de lui qu'il s'est réveillé à trois heures du matin, à cause de cette odeur insupportable. Et il était trop fatigué pour nettoyer son lit en pleine nuit. Alors le voilà sur son canapé.

Pattes-Blanches arrive de nulle part et vient frotter son museau contre son nez. Toi au moins t'es vraiment mignon. Pense Kuroro avant de ne se faire prendre l'arête du nez entre deux canines.

Quelle idée de merde d'acheter des chats. Qui lui a donné cette idée pourrie ? Shizuku et Phinks. C'est eux. En parlant de sa 'Brigade', ces idiots l'ont trainé jusqu'à pas d'heure dans les différents bars de la ville. Pas étonnant qu'il ait la tête dans le cul. C'est peut-être aussi parce qu'il est quatre heures du matin et qu'il n'a même pas eu une heure de sommeil complète avec son chat complètement débile qui confond lit et litière.

Il entend son téléphone vibrer sur la table basse. Il grogne de mécontentement. Le monde semble ligué contre lui. Il étend son bras, cherche à tâtons où pourrait être son appareil électronique. Il sent quelque chose mais ce n'est définitivement pas son portable, et quand il cherche vers la droite, il renverse un truc par terre. Il verra les dégâts plus tard. Sa main a trouvé l'objet convoité.

Aïe. Effectivement, l'écran est fissuré en plein milieu. Kuroro crée rapidement un rappel pour s'acheter un nouveau film protecteur. Ensuite seulement, il porte son attention sur le message reçu. Ce n'est pas un message.

De : Kurapika

Vous avez été bloqué par ce numéro, vous ne pourrez plus le contacter.

Ah.

Excellent.

Au moins maintenant, ça semble clair, il a décidé de rester avec Olympe.

Kuroro a déjà suffisamment pleuré pour Kurapika, alors plutôt que de rentrer en dépression imminente, il s'empresse de se lever et d'aller chercher son ordinateur. L'inspiration. Il sent qu'elle va arriver dans vraiment pas longtemps.

C'est toujours pendant les pires moments qu'il a envie d'écrire. Ou alors il écrit parce que ce sont les pires moments.

En tous cas, Pattes-Blanches l'a suivi jusqu'à la table à manger au milieu de la pièce, et frotte sa tête contre la main du Lucifer qui se promène sur le clavier d'ordinateur. Les babines et les moustaches de l'animal son apaisantes contre ses doigts, mais il est plus concentré sur ce qu'il écrit.