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Chapitre 19


POV TAYLOR

La vieille dame à l'accueil ne céda à aucune de mes questions. Je finis par abandonner et me dirigeai vers la salle d'attente —non sans le regard pesant de certains, car tôt ou tard Larah pourrait recevoir de la visite.

Me freinant dans mon élan, je n'avais pas remarqué la jeune adolescente qui m'adressait la parole :

« Excusez-moi mais est-ce que jpourrais avoir un autographe s'il vous plait ? » Me demanda-t-elle confiante tout en me tendant un mot fléché et un critérium. Lorsqu'il s'agit d'un autographe, les gens prennent ce qu'ils trouvent sous la main, allant d'un billet à un magazine... Je regardai autour de moi et tout ce petit monde me fixait, guettant mon moindre mouvement. Deux solutions s'offraient à moi : soit j'acceptais de lui donner un autographe et tout le monde aurait profité, soit je me faisais passer pour un inconnu. J'optai pour la deuxième. D'ailleurs, l'hôpital n'est pas un lieu décent pour ce genre de chose.

« Je ne crains que vous faisiez erreur mademoiselle. Je ne suis qu'un pauvre étranger qui vient voir sa sœur hospitalisé... » Déclarai-je le plus sérieusement du monde.

Elle recula d'un pas afin de mieux m'observer, puis fronça ses sourcils. Pitié, faite qu'elle me croit. Me dis-je à moi-même.

« Oh ! Je suis vraiment désolé ! J'espère que votre sœur s'en sortira... »

Moi aussi, je l'espère.

 « On vous a déjà dit que vous aviez un sosie ? » Hésita-t-elle.

« Ecoutez mademoiselle, je ne suis vraiment pas d'humeur à parler. Veuillez m'excuser » Déclarai-je un peu agacé. Je pus enfin me diriger vers la salle d'attente.

C'était une salle circulaire aux murs gris. Elle était à moitié vide. Un couple attira mon attention. Je décidai de me rapprocher d'eux.

« Betty ? » M'enquis-je à cette personne en question, les yeux bouffis sûrement par les pleurs et la fatigue. Elle était accompagnée d'un homme, probablement son mari.

« Taylor ? » S'étonna-t-elle en relevant la tête.

C'est maintenant que je compris ! J'avais fait le rapprochement lorsqu'elle m'avait dit qu'elle avait une fille prénommée Larah mais sans plus. Elle n'avait pas approfondi le sujet et je ne voulais pas me montrer fouineur. C'était comme cela que la conversation s'était terminée... Je me sens trop con maintenant ! J'aurais dû insister et au jour d'aujourd'hui, Larah ne serait pas dans ce foutu hôpital !

« Qu'est-ce que tu fais ici ? Ricardo a un problème ? » Me questionna-t-elle en séchant ses larmes du revers de la main.

« Non. Je suis venu pour Larah... J'ai appris ce qui lui était arrivée et je suis sincèrement désolé. J'ai l'impression que tout est de ma faute » Avouai-je, sentant les larmes me monter.

« Larah ? Tu connais Larah ? » Me demanda-t-elle ahurie.

« Oui... Enfin, c'est une longue histoire. On devait normalement se voir le jour où s'est produit l'accident »

« Attend une minute, tu veux dire que c'est à cause de toi que ma petite fille chérie est dans un état critique ? » S'énerva brusquement l'homme qui était muet, quelques minutes avant.

Ne me laissant pas le temps de répondre, il poursuivit :

« Et tu oses mettre les pieds ici ? »

« Je tiens à votre fille Monsieur... » Je sentis un énorme coup s'abattre sur ma joue droite. Ma tête se dirigea involontairement à l'opposé.

Destin CroiséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant