Tu n'auras jamais l'occasion de me connaître réellement. Tu as vu en moi ce qui t'arrangeait pour pouvoir me juger et m'insulter. Quand bien même j'ai mes défaut, c'est vrai, mais à l'inverse de toi je me remet en question, je recherche l'évolution. Demain j'essaierai de me lever en étant une meilleure version. Si tu savais le nombre de cicatrices sur mon corps, j'aimerais que tu sentes ce que j'ai ressenti en ouvrant des plaies. Comme moi que tu te taises des années. Sans que personne ne sache. Sans avoir le droit de rien. Que tu sois réduit à une chose. Que tu sois la bête docile que j'ai été, la bonne pâte qu'on aime corriger au bâton. J'écrit et réécrit cette lettre plusieurs fois, j'ai tellement de choses à dire que cela ne s'arrête pas... Il n'y a pas de mot final, pas de conclusion...
J'aimerai te dire que tu m'as broyé. Je ne sais pas qui je suis à l'heure qu'il est. Je ne vois que les reflets de ce que j'ai subit. Le véritable enfer c'est de m'y plaire à le répéter. Je me complaît dans la violence. J'aime avec véhémence. J'adore autant que je hais. Je détruit, je repousse, j'effraie. Je maintient par la peur et le dégoût.
Des larmes sur mon oreiller trempé j'ai prié que tu meures, afin que je puisse survivre. J'ai rêvé dans un juste retour déferler ma haine sur toi, je pense sincèrement que dans ta mort je trouverais la délivrance. C'est ce qui me soulagerai, te voir succomber de mes mains, embrasser ton cadavre. Mais c'est trop tard, tu m'as détruite. Tu as volé ma vie, corrompu mon âme. Tu m'as fait tellement mal, au plus profond de moi-même. Je me regarde avec tes yeux, avec tes mots. Tu m'as condamnée à revivre encore et encore le même enfer. Je reproduit le même schéma dans des relations toxiques.
Je dirai que je suis une bombe a retardement. Je suis conçue pour l'auto-destruction. Je vais exploser soudainement. C'est trop tard, mon identité est ce que tu as décrété.
J'aimerai t'y voir dans une salle d'isolement en psychiatrie, sur un matelas par-terre. J'aimerai t'injecter moi-même un anti-psychotique dans les veines. Te voir débarquer aux urgences les veines ouvertes. Rêver la nuit de te jeter sous un train. J'aimerai t'y voir moi. J'aimerai que tu sentes ce que c'est un corps cassé. Une âme brisé. J'aimerai tellement que tu te lèves un matin avec du sang sous les ongles. Ton propre sang. Parce que la seule solution, c'est de se faire payer à soi-même. Le seul échappatoire c'est la souffrance. J'aimerai que tu aies vomit à la simple vue d'un aliment, à la simple pensée que d'ingérer.
J'aimerai que tu saches à quel point je supplie littéralement afin d'avoir la chance de ressentir l'amour maternel
A quel point j'attends des bisous, câlins, des caresses
A quel point j'ai envie d'appeler à l'aide
Mais je dois juste mourir
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Le silence de l'agneau
EspiritualQuand je fais un pas en avant, c'est pour reculer d'au moins cinq. Quand j'ai envie d'en parler, je culpabilise, je m'étrangle de le dire, et tout à coup lorsque les mots se matérialisent : les faits n'ont plus aucun sens, un peu comme si rien de to...