YOUTH (mxm)

Chapitre 3

Le réveil est dur.

En me réveillant, je ne souhaite qu'une chose c'est de me recoucher et de vivre comme un vampire, loin de la lumière qui me perce le crâne.

La gueule de bois est violente.

Pensant retrouver mon blond à mes côtés je pose mon bras vers lui mais je rencontre uniquement le matelas. Je grogne de mécontentement.

Il est parti.

J'ouvre difficilement les yeux et me redresse, je n'entends rien et comprends qu'il n'est plus dans la chambre d'hôtel. Je soupire et remarque alors une lettre sur le coussin où il dormait quelques heures plus tôt. Je tends le bras afin de la prendre et la lis.

''Bradley,

Je suis vraiment désolé d'être parti et de t'avoir laissé en plan après ce que nous avions vécu il y a encore quelques heures mais je n'avais pas le choix. Comme toi je devais me préparer pour repartir à Leeds avec mon équipe.

Cependant je voulais te dire que j'ai passé une super soirée et que je suis heureux qu'on ait pu faire ce qu'on attendait depuis quelques années et j'aurai aimé que cela dure plus longtemps car tu me manques déjà, bien que tu sois à côté de moi en train de dormir paisiblement au moment où je t'écris cette lettre.

J'espère que nous nous reverrons bientôt loin du monde équestre qui nous empêche de nous côtoyer, c'est pour cette raison que je te laisse mon numéro de téléphone à la fin de cette lettre.

Prends soin de toi mon Bradley.

                                -Tristan

...''

Je souris tristement en lisant cette lettre, cependant je ne peux me permettre de perdre plus de temps sauf si je désire me faire tuer par Joe, je me lève et pars donc me laver et me préparer avant de rejoindre l'équipe devant l'écurie.

Après avoir préparé My Lady pour le trajet je la fais monter dans le van et rejoins mon coach côté passager. Il ne m'a encore rien dit mais je sais qu'il n'est pas de bonne humeur alors tant mieux, moins il parle mieux je me porte !

Après de longues heures de route, et un passage sur le Ferry, nous voilà de retour à Newmarket et je suis heureux de retrouver ma ville natale, j'adore mon métier de cavalier, j'adore les compétitions mais je déteste être loin de ma ville natale et de mes parents bien qu'ils m'accompagnent autant qu'ils peuvent.

Mais mon lit m'a aussi manqué. Horriblement.

Mais avant ça, je dois ranger tout le matériel et rentrer ma jument et ça c'est le côté chiant après les concours.

Après avoir passé toute ma journée et ma nuit dans mon lit à répondre aux sponsors et à des amis sur mon ordinateur, j'ai rattrapé mes heures de sommeil et je suis de bonne humeur quand je m'assois dans la cuisine avec mes parents.

- Bonjour mon champion. Salut ma mère en souriant, sa tasse de café à l'effigie du groupe Queen à la main.

- Salut m'man. Dis-je, la voix encore endormie.

- Bien dormi ? Me demande alors mon père qui lui est déjà en train de travailler sur son ordinateur.

- Ouais, ça fait du bien de dormir !

- Alors comment s'est passé ce concours, tu ne nous as rien dit depuis que tu es revenu ! S'exclame ma mère.

Je souris, ma mère est clairement passionnée par ce que je fais, elle a toujours aimé les chevaux et si ses parents ne l'avaient pas forcé à faire des études en biologie elle aurait très probablement terminé comme moi et j'aurai sûrement été forcé à me battre avec elle pour avoir la place sur le podium.

- Tout s'est bien passé, j'ai adoré le parcours et Dublin c'est vraiment une belle ville. Raconté-je avant de boire mon chocolat chaud.

- Et ce bal des cavaliers ? T'as rencontré une jolie fille ? Demande soudainement mon père, le sourire aux lèvres en imaginant son fils dans les bras d'une fille.

Mais non papa, tu n'auras jamais cette chance, ton fils est gay.

- Il était cool, je me suis amusé. Mais non Papa je n'ai pas rencontré de jolie fille.

Mais Tristan m'a sucé.

J'ouvre grand les yeux en écoutant mes propres pensées et je manque de m'étouffer avec mon chocolat chaud.

Bordel de merde. Je lève les yeux vers mes parents qui me questionnent du regard.

- Désolé, j'ai bu de travers.

Je suis un menteur, mais mes parents me croient alors tant mieux.

- Aah... Soupire mon père. Être cavalier professionnel ne m'aidera jamais à être grand-père.

Oh papa, tu peux l'être, mais je dois adopter pour cela.

Je soupire en réalisant que je ne pourrai certainement jamais pouvoir faire mon coming out à mes parents, ils seraient si déçus de moi...

De retour sur ma jument, je baille, encore fatigué de la veille. Mais notre coach nous a appelé afin qu'on vienne pour notre reprise d'entraînements. Les gros concours sont terminés et donc nous sommes tranquilles avant un mois et demi, donc cela nous laisse du temps pour revoir ce qui ne va pas.

Un mois et demi.

Je baisse le regard en me disant que je ne verrai pas Tristan avant un mois et demi et maintenant que je sais ce que ça fait d'être avec lui, c'est horrible et il me manque déjà.

Auparavant je devais me contenter de stalker son Instagram et passer des heures à regarder ses photos en imaginant ce que ça ferait d'être avec lui, mais maintenant que je connais le goût de ses lèvres, le manque est fortement présent.

- Bradley !

Je sursaute et sors de mes pensées et m'excuse quand je vois le regard colérique de Joe.

- Ne commences pas à rêvasser, t'es ici pour travailler sinon il reste toujours des places au poney club ! M'engueule le coach.

- Oui. Désolé.

J'aimerais lui dire de me laisser et de se détendre un peu mais c'est mon coach, c'est un peu mon patron et ma carrière sportive existe uniquement grâce à lui alors je me tais et me rabaisse pour qu'il soit content.

Après le cours de dressage que nous avons eu, nous sommes réunis dans le club house pour nous réchauffer, le mois de Novembre se termine bientôt et on sent déjà l'hiver arriver. Je suis sur mon téléphone tandis que mon équipe parle de tout et de rien, sur Instagram je tente de répondre à tous les commentaires et messages, mission impossible. Mais c'est aussi ça d'avoir une carrière sportive, se créer un fan club et répondre à tous afin qu'on continue de nous supporter jusqu'au bout.

- Et vous savez que y a un petit traître dans le groupe ? Dit Jeanne en me regardant.

Je fronce les sourcils, qu'est-ce qu'elle veut elle ?

- Je t'ai vu avec Tristan au bar lors de la soirée des cavaliers !

Tous me regardent, et je vois la tête du coach se tourner lentement vers moi et je croise son regard glacial.

Et là c'est la panique totale.

J'aimerais partir en courant comme dans les films, mais dans la réalité t'as juste l'air con.

Je racle ma gorge et je tente de trouver une excuse, au moins pour limiter les dégâts.

- Quoi ? J'ai commandé une boisson et lui aussi, on n'a pas le droit de se dire bonjour et être poli ? Je soupire.

- Tu ne dis pas bonjour pendant cinq minutes mon chou. Rigole Jeanne. Et encore ça se trouve vous avez parlé pendant plus longtemps mais je venais d'arriver.

- T'es jalouse c'est ça ? Ça sert à quoi de balancer ça maintenant putain ! Je m'énerve.

Mon visage devient rouge de gêne mais aussi de colère, qu'est qui lui prend !

- Eh ! S'énerve à son tour Joe. Elle a bien fait de le dire. Maintenant je termine mon café tandis que toi, dit-il en pointant son index vers moi, tu vas calmement m'attendre dans mon bureau.

Et là, je sais que je suis dans la merde.