Chapitre 4

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Ce con m'aura fait attendre dix minutes devant son bureau.

En le voyant arriver mon corps se crispe en imaginant la suite, il pourrait me virer de l'équipe, il en est capable et il l'a déjà fait.

- Entre. Marmonne-t-il après être entré dans son bureau.

Je tente de me rassurer en me disant que ça sera juste dix longues minutes avant d'être libéré.

Mais non.

- J'ai pourtant été bien claire à ce sujet ! Tu n'en fais qu'à ta tête Bradley, tu ne respectes pas les consignes et oses parler avec un de ces débiles de Leeds !

Je baisse les yeux sur le sol, bien plus intéressant que de le voir m'engueuler.

- Je le prend comme un acte de trahison. Qui me dit que tu ne lui donnais pas nos techniques ?

J'inspire fortement.

- Je n'ai rien dit, Tristan était auparavant mon ami et-

- Mais je n'en ai rien à faire ! Hurle-t-il en frappant son point contre son bureau en bois de chêne.

Pauvre bureau.

- Il fallait y penser avant d'intégrer l'équipe ! Je t'ai prévenu qu'il fallait se sacrifier ! Le monde des concours c'est pas le pays des bisounours !

Si il n'était pas aussi con il aurait pu être charmant. Car en soit il n'est vraiment pas moche, loin de là...

Est-ce qu'il est g-...

- Tu ne m'écoutes même pas !!!

- J'écoutais. Je le contredis.

Et je regrette quand je le vois fermer les yeux, je sais que je viens de faire déborder l'eau du vase.

- Je te reprends une fois je te vire. Tu m'as compris ? Dit-il en essayant d'utiliser une voix calme. Pense à ton avenir et à tes parents mon grand. Je comprends que tu fasses ta crise d'adolescence mais tu vas avoir dix-neuf ans, pas de ça avec moi, sois un vrai adulte Bradley. Ça serait con de détruire ta carrière en voulant faire le rebelle. Maintenant je t'aurai à l'œil tu peux en être sûr.

J'acquiesce afin qu'il pense que j'ai compris, mais je veux juste partir. J'ai la désagréable sensation que je n'ai plus ma place ici, que mes ambitions ont changé, ou bien peut-être que c'est Joe le problème.

Il me laisse enfin partir et je me dirige vers ma voiture, n'oubliant pas de dire au revoir à ma jument. Et bon sang j'ai besoin d'une pause.

Je conduis et me force à être concentré sur la route pour ne pas avoir d'accident, mais j'ai bien failli en avoir un à cause d'une vieille qui ne sait pas rouler. C'est encore plus énervé que je rentre à la maison. Je me force à sourire devant mes parents mais eux ne sourient pas et je comprends.

- Putain cet enfoiré vous a déjà appelé ! Hurlé-je. J'y crois pas !

Je commence à me diriger vers ma chambre mais mon père me retient par l'avant-bras.

- Bradley !

Je soupire fortement et me force à les regarder.

- Quoi ! Vous êtes d'accord avec lui ? J'ai pas le droit d'avoir des amis sous prétexte que je suis cavalier professionnel ?

Ma mère secoue la tête.

- Il faut que tu comprennes que Joe ne pense pas mal mon chaton.... Commence-t-elle. Et puis...Tu sais Tristan...Il n'est pas un bon ami pour toi, c'est mieux qu'il reste là où il est.

Je boue intérieurement, si ce n'était pas ma mère je l'aurais très probablement insulté.

- Venez pas me saouler de la journée. Je dis d'une voix basse avant de rejoindre ma chambre.

En rentrant dans ma chambre, le malheureux pot de fleurs est la première chose qui me viens dans la main et je le balance contre le sol avant de m'affaler dans mon lit. Je prends la télécommande et appuis sur le bouton pour fermer les volets. Voilà comment je vais passer le reste de la journée.

Joe ne pense pas mal, mon cul ouais.

Joe est une mauvaise personne et je le réalise que maintenant.

Joe en a rien à foutre du bonheur de ses cavaliers, il veut l'argent, l'argent qu'il gagne grâce à nos victoires.

Joe ne veut pas qu'on s'amuse, non on doit penser cheval cheval cheval cheval.

Joe je l'emmerde.

Et Tristan me manque.

Je réalise alors que des larmes coulent sur mon visage depuis plusieurs minutes et je réalise que je dois vraiment ressembler à rien là.

Je lève la tête et fixe mon sac de voyage et je repense soudainement à sa lettre.

Je me lève et fouille dans mon sac afin de la trouver.

De retour dans mon lit avec la lettre, je sors mon téléphone de la poche et enregistre son numéro dans mes contacts.

Et puis je décide de lui envoyer un message, et je ne sais vraiment pas quoi lui envoyer, alors je galère pendant plusieurs minutes.

« Tu sais que tu me manque enfoiré. »

Pour la délicatesse, on verra plus tard.

À mon plus grand bonheur il ne met pas beaucoup de temps à répondre.

« Et dire que je pensais ne plus avoir de nouvelles de toi, t'en mets du temps à envoyer un message. »

Je rigole comme un con et essuie aussitôt les larmes qui ont coulé.

« On ne m'as pas vraiment laissé le temps, j'ai déjà eu un entraînement y a quelques heures...Jeanne a balancé qu'elle nous a vu. »

« Pardon ?! J'espère que tu n'as pas eu de sanctions à cause de moi... » Répond-t-il.

Et je me sens triste car il pense que c'est sa faute.

« Tu n'y peux rien. Le coach m'a engueulé comme pas possible et je suis à deux doigts d'être viré mais j'en suis au point où j'en ai rien à faire... »

« Bradley je n'ai pas envie que tu te fasses virer pour ça...Même si c'était vraiment cool... »

Je suis très certainement en train de rougir comme une gamine.

« Tqt. Ça me manque aussi et j'aimerais qu'on se revoie... »

« Je crois que maintenant c'est beaucoup trop risqué. Et maintenant je réalise qu'on ne devrait plus refaire ça. »

Je grogne de mécontentement, putain.

« Et moi je crois que tu ne réalises pas à quel point j'ai attendu pour t'embrasser et que je ne compte plus te lâcher. »

« C'est mieux que cela reste un coup d'un soir Brad'... »

Je suis à deux doigts de jeter mon téléphone.

« Pardon ?! »

« Je ne suis plus le même qu'avant. Tu vas te lasser. »

Je lève les yeux au ciel et je fais une recherche sur internet avant de lui répondre.

« Il y a une compétition à trente minutes de Leeds dimanche prochain, je vais m'y inscrire et dormir là-bas après. Si tu ne viens pas je serai très déçu. »

YOUTH (mxm)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant