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On dirait bien qu'une tempête va avoir lieu aujourd'hui. La météo prévoit 22 centimètres de neige sur les terres de Montréal, est quelque chose de fréquent pour un 20 décembre.

Le plus étonnant, pour un jour comme celui-ci, c'est d'être devant le palais de justice de Montréal pour faire face à Érick, mon ex.

Cet endroit est si intimidant, j'ai l'impression que la foudre peut s'abattre sur moi à n'importe quel moment. Enfin, même avec la tempête qui se prépare, je ne dois pas me décourager. Je ne dois pas laisser mon passer venir ruiner ma seule chance d'envoyer Érick en prison. Il le mérite après tout. Je n'ai plus aucune pitié pour un garçon comme lui.

Je m'avance doucement dans les couloirs du palais de justice. Ils sont si longs et si grands, qu'ils me paraissent interminables. J'ai l'impression de m'enfoncer dans un trou et que je ne pourrais plus jamais y en ressortir.

Quel bonheur que ma mère ait pu prendre congé du travail ! Sans elle, près de moi, je crains de ne pas parvenir à mettre un seul pied à l'intérieur de l'immeuble. Après avoir menés par le bout du nez ma mère et mon père, elle reste tout de même à mes côtés. Je regrette énormément de les avoir aussi malmenés. Jamais je ne me le pardonnerais l'attitude que j'ai eu envers mes parents.

En avançant un peu plus, je vois au loin mon avocate, Maître Juliette Simard. Elle a été l'une des premières à avoir accepté mon dossier. Parmi tant d'autre. Je la vois regarder dans un dossier. (Qui est sûrement le mien.) Mon maître porte son attention sur nous lorsqu'elle nous voit. Elle se lève d'un bon train de son siège et nous fait sa plus belle salutation.

— Bonjour, Avril ! Comment vas-tu aujourd'hui ? Es-tu prête pour le procès ? Me demande-t-elle.

— Bonjour, Maître Simard. Oui, je vais plutôt bien, mais un peu stressé.

Elle me sourit.

— Tout ira bien, Avril, ne t'en fais pas. On va gagner ce procès !

Je lui fais ''oui'' de la tête et mon maître se tourne vers ma mère et entame une conversation avec elle.

Pour apaiser mon stress, je sors de mon sac un livre que j'ai commencé à lire depuis un moment. J'arrive à me voir en le personnage principal. Camille (le personnage principal) veut que les gens la remarquent puis, elle voulait trouver son prince charmant. Tout comme moi, elle a fait appel à l'internet pour trouver l'amour. Quand j'y repense, je me dis que nous avons vraiment été naïves. Tout le monde sait que les vrais princes charmants n'existent que dans les contes de fées. Il est vrai que notre histoire à nous est différente mais nous sommes deux à avoir été prises dans les toiles insidieuses du net.

Mon regard croise le regard de mon maître et elle me fait un petit clin d'œil.

Je suis tout de même contente que Juliette ait pris en charge mon dossier. J'ai toujours l'impression qu'elle essaie de me remonter le moral et que je reste positive. C'est une femme avec une belle influence est très inspirante. D'après moi, après mon secondaire, j'irais faire des études pour devenir avocat pour aider les jeunes ayant des difficultés. Peut-être que j'ai trouvé le but pour ma vie ? Qui sait, ça m'a probablement fait ouvrir les yeux, et même que, j'ai sûrement trouvé ma vocation !

La voix d'un homme m'interrompt dans ma lecture.

— Êtes-vous ici pour le procès de Monsieur Érick Lévesque ? Nous questionne-t-il l'homme.

— Oui, Je suis l'avocate de Avril Beaudoin. Est-ce ici, la salle numéro trois ? Je ne suis pas venue souvent. Demande mon maître, en émettant un petit rire.

L'individu acquiesce de la tête.

— C'est bien ici, oui. Veuillez entrer et prendre place mesdames, le procès va bientôt commencer.

Mon avocate remercie l'homme puis, nous exécutons la demande de cette personne et prenons place dans nos sièges.

À peine assise son mon siège, je vois Érick rentrer dans la pièce. Son regard percute le mien. Je jurerais avoir aperçu un petit sourire sur le coin de son visage.

Comment il ose d'agir ainsi ? Il n'a donc pas compris ? Il n'a donc aucun regret après tout le mal qu'il m'a fait, Il n'a pas honte !? Je me lève presque immédiatement de mon siège lorsque mon avocate me retient.

— Ne te laisse pas intimidé par ton ex, Avril. Il essaie de te déstabiliser. De plus, ne montre aucun geste de violence ici, Avril. Nous ne sommes pas dans une cour d'école, mais bien dans une cour judiciaire. Tout ce que tu dis et que tu fais, pourra être retenu contre toi. M'avertissant-elle en mettant une main sur mon épaule. Je la regarde fixement et prends une grande respiration et fini par me rasseoir.

— Tu fais le bon choix, Avril. Lance-t-elle pour terminer notre conversation.

Érick s'assied avec son avocat et je les vois bavarder ensemble. La rage en moi ne se dissipe pas. J'arrive à faire en sorte d'être calme, mais, à l'intérieur de moi, c'est une vraie bombe à retardement.

Ce qui me soulage, c'est ma mère qui est à mes côtés. Je me tourne la tête et je la vois assise derrière moi. Elle me fait un pouce en l'air pour me rassurer et me dire que tout ira bien.

Ces trois derniers mois ont été les plus pénibles. J'ai la peur que mon ex s'en sorte juste avec des travaux communautaires. Ou encore pire, qu'il soit toujours libre. Je ne veux dans aucun cas qu'il refait ce qu'il m'a fait subir à d'autres jeunes filles. Quelques minutes passent, je vois un homme entrer dans la pièce puis, prendre la parole.

— Silence, veuillez-vous lever. La Cour du Québec présidée par l'honorable juge Sébastien Beaugrand est ouverte.

C'est maintenant que tout va jouer. Nos maître s'identifie au Greffier et les accusations se font maintenant lire :

— Veuillez s'il vous plaît vous lever pour écouter l'accusation portée contre vous Monsieur Samuel Lévesque. Vous êtes accusé de production et de distribution de pornographie juvénile d'une personne qui à moins de dix-huit ans sans son consentement contrairement à l'article 163.1 (2) et l'article 163.1 (3) du code criminel. Affirme-t-il d'un ton sérieux dans toute la salle.

— Que répondez-vous à cette accusation ? Souhaitez-vous plaider coupable ou non coupable ?

— Non coupable. Dit Érick en s'asseyant ensuite sur son banc. Encore une fois, il ment. Il est la cause de mes problèmes ! Il est la cause de toutes les insultes que je dois supporter à cause de lui ! J'aurais dû écouter mon meilleur ami...

Le juge se met à parler :

— Merci. Vous pouvez maintenant appeler vos témoins. Mon avocate se dresse puis prend la parole : La poursuite appelle Avril Beaudoin à la barre des témoins.

Je me lève de mon siège et me déplace avec l'aide de l'Huissier jusqu'à la barre des témoins.

— Levez votre main droite. Affirmez-vous solennellement de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ? Dites : ''Je l'affirme solennellement.''

Il est maintenant l'heure de faire payer à Érick pour tout ce qu'il m'a fait. Je regarde ma mère, mon avocate et mon regard tombe dans le regard noir de mon ex. Je reste figé. Mon monde s'est effondré à cause de lui. Je n'ai plus d'avenir, je n'ai plus d'ami à cause d'Érick. Je ferme mes yeux et prend un air sérieux. Il est temps d'en fini.

— Je l'affirme solennellement.

Après avoir échanger mon nom et mon adresse, que le procès commence. 

Cyber AmourWhere stories live. Discover now