Interlude

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Je ne me suis jamais sentie aussi seule. J'ai pleuré beaucoup. Parce qu'on venait de me dire des choses troublantes, déroutantes, incroyables. Invivables.
Il était 02h36 et je ne dormais toujours pas, repensant à tour ce qu'Il m'avait apporté, et ce que je lui avais donné. Il faut savoir prendre ce que l'on a gagné et se reprentir. Mais quelle est la recette?
J'étais vraiment seule. Pas de parents. Pas d'amis. Des amis parti. Pas de colocataires. Mais je me suis arrêté de pleurer. J'ai ré-entendu les paroles de ma mère. "Ça t'arriveras encore tu sais. On ne guérit jamais vraiment de cette maladie. Il te fera encore du mal. Il faut que tu sois prête à ça." Maman le savais mieux que tout le monde. Mon propre père était dépressif. Voilà aussi ce qu'Il était. J'ai déjà vu un épisode comme celui actuel. Il m'a laissé car ne me supportait plus, ni mes manières, ni mes idées, ni mon corps. Et maintenant? Parce que je suis trop loin de lui. J'ai voulu me reconstruire de ce qui m'avait brisé. Ce que je vais raconter dans ce livre. Mais finalement, j'ai raté ma vie. J'ai voulu me reconstruire, et je suis 1000 fois plus brisé qu'avant. Plus fragile. Plus faible. Moins moi. Plus lui. Qui n'est plus là.  Moins eux. Moins forte. Toute seule.

Il est 07h06 et je chialle encore. Qu'est ce que je déteste ce sentiment de déjà vu. Mais il n'a pas le même goût. Parce qu'avant je pouvais être consolée et conseillée par ma mère, mon père, mes amis. Maintenant? Je peux être consollée dans la mornité des cours que mon peu d'amis ici a quitté. Je peux être conseillée par la froideur du mois de décembre, mes mains froides et bleues et mes larmes glacées. Une blessure ouverte sur un coeur exposé aux gelées de la vie qu'il ne va pas supporter.

LundiWhere stories live. Discover now