Chapitre 3

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Après avoir raconté à Gabriel et Théo ce qu'il s'était passé, ils me consolèrent de quelques paroles, puis on commanda trois menus burgers. On passa une soirée absolument formidable qui se prolongea jusqu'à deux heures du matin. Ensuite, on remercia le responsable du bar et on fit un tour dans le quartier, plongé dans l'obscurité. Le vendredi soir, beaucoup de jeunes se retrouvaient eux aussi pour fêter le week-end, et il n'était pas rare d'en croiser tandis que nous déambulions dans les rues.

- Je vais y aller les garçons, il est déjà quatre heures du matin, et il faut que je rentre, car demain je dois voir le Commissaire Williams pour les détails administratifs, dis-je en consultant l'heure sur mon téléphone.

- Ah oui, déjà ? La soirée est passée tellement vite ! s'exclama Théo.

- On a passé une superbe soirée, on se refait ça vite hein ? demanda Gabriel avec enthousiasme.

- Oui, bien sûr ! répondis-je.

On s'enlaça tous les trois, puis je pris la direction du boulevard principal pour rentrer chez moi. Au détour d'une rue, je vis au loin une voiture d'un noir aussi profond qu'éclatant. Un homme à l'allure peu rassurante se tenait devant elle. Oh non. Gaël.

Et c'était comme si il avait lu dans mes pensées, car il arbora un sourire tout à fait effroyable, presque machiavélique. Apercevant une ruelle étroite à ma droite, j'y fonçai. C'était sans doute une décision irréfléchie et presque suicidaire, mais c'était sans doute ma seule chance de le semer. Je continuais de courir, et ce, malgré mes jambes devenant faibles sous l'effort. Je continuais encore et toujours, sans jamais m'arrêter. J'avais l'impression d'être dans un véritable labyrinthe. Je tournais à droite et à gauche, je dérapais, j'évitais de justesse la chute, mais je continuais de courir. Je ne cessais de jeter des regards furtifs derrière moi pour m'assurer qu'il ne puisse pas me rattraper.

J'arrivai alors dans un cul-de-sac. Ce fut à ce moment-là que je priai de l'avoir semé. J'entendis un craquement, comme si quelqu'un venait de marcher sur une branche morte. Je m'arrêtai net, tendant l'oreille comme un loup aux aguets. Avec un peu de chance, mes habits noirs n'allaient pas attirer l'attention.

Je sentis comme une présence derrière moi, mais avant d'avoir pu faire un seul pas, un couteau acéré glissa au niveau de ma gorge et commença à entailler ma peau. Je sentais mon pouls et mes veines palpiter, mon cœur et mon corps trembler. Mon agresseur enfonça encore un peu plus le couteau dans ma chair. Je laissai échapper un petit cri. Je sentis un filet mon sang chaud couler sur ma poitrine. Il rigola sournoisement, et m'entailla plus violemment encore la chair, m'arrachant un cri de douleur. Il lécha son couteau, dont il avait pris le temps de le baigner dans mon sang. Répugnée par cet acte, je fis une grimace. Il tourna la tête et soupira, puis, brutalement et avec une force étonnante, il me plaqua contre le mur.

Je ne pouvais pas me débattre, mes épaules étaient retenues contre les briques. Il me regarda intensément, je détournai la tête. Il prit ma tête entre ses deux énormes paumes de mains et me força à regarder un objet métallique attaché à sa ceinture. Un revolver.

- Si tu essaies quoi que ce soit, je te tire une balle dans la tête. Compris ?

Je hochai la tête, désespérée. Je prenais peu à peu conscience de ce qu'il allait me faire subir. Avant d'avoir pu dit le moindre mot, j'étais prise de court. Il parcourait ma chemise blanche tâchée délicatement, la déboutonnant petit à petit.

- Pitié...

- Chut, ne gâche pas ce moment ma belle, me susurra-t-il à l'oreille.

- S'il-vous-plaît...

- Ferme-la je t'ai dit.

Il sortit un chiffon de la poche de sa veste en cuir, et me le plaça comme un bâillon sur la bouche, et fit un nœud serré, si serré qu'il m'étouffait presque. Il finit de déboutonner ma chemise, et passa ses mains dans mon dos pour me retirer mes sous-vêtements.

AudredOù les histoires vivent. Découvrez maintenant