Sur un coup de tête

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« Mais qu'est-ce que je fais là ?! », c'était la phrase que se répétait John en boucle. Il était assis dans un siège d'avion de seconde classe, l'air conditionné en pleine face et un chewing-gum entre les dents pour le décollage. Vraiment, il en avait marre de toujours faire les choses avec une spontanéité insensée, sans jamais réfléchir aux conséquences. Il avait copié cette mauvaise habitude à Sherlock. Mais le détective, lui, pouvait faire les deux simultanément, c'est-à-dire : suivre son cœur et son cerveau (même si John doutait sérieusement de l'existence du cœur de Sherlock !).

Il se désespérait lui-même. Pourquoi était-il ici ? Il connaissait la réponse, mais il refusait de l'admettre : il fallait qu'il revoit Sherlock. Il avait besoin de réponses à toutes ses questions. Sherlock avait le don de les rendre dingues, lui et son petit cœur ! Son pauvre organe battait à une allure folle depuis que le militaire avait lu la lettre. Il n'avait jamais fait ne valise aussi rapidement de toute sa vie. John n'était même pas sûr qu'il ait pris une brosse à dent et assez de caleçons !

Il avait envie de voir Sherlock depuis un moment, et cette lettre avait déclenché en lui le désir incontrôlable de retrouver le détective consultant.

Avec toutes les pensées qui le hantaient, le vol risquait d'être long...

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Enfin arrivé ! John avait mal au crâne, il lui fallait d'urgence une aspirine. Durant toute la durée du trajet il avait cherché les sens cachés de la lettre de Sherlock, élaborant des théories de plus en plus farfelues à mesure que son esprit s'embrumait par la fatigue. En vue de son piteux état, il valait mieux qu'il n'aille voir Sherlock que le lendemain. Il fallait qu'il se présente à lui sous son meilleur jour, hors de question que son manque de sommeil gâche leurs retrouvailles. Qui s'annonçaient être pleines de surprises puisque le militaire avait beaucoup de questions et que les réponses du détective étaient toujours imprévisibles.

Mais qu'il était sur sa terre natal, il avait besoin de revoir son cher Londres. Vérifier que rien n'avait changé et retrouver ses ami.es de longue date. Mme Hudson, Greg, Molly, Mary, car malgré leur séparation ils/elles étaient resté toujours aussi proches. Il ne l'avouerait jamais, mais Donovan aussi lui avait manqué. Finalement tout ce qui touchait de près ou de loin à Sherlock lui avait manqué.

La douane passée et les bagages en mains, John sortit de l'aéroport, un immense sourire aux lèvres. Sa joie devint plus modérée quand il prit conscience qu'il n'avait nulle part où aller et dormir. Il jura plusieurs fois dans un mélange d'insultes sophistiquées anglaises et de jurons américains.

Mais John avait des contacts, des personnes haut-placées. Au plutôt un contact : Mycroft. L'homme qui dirige dans l'ombre l'Angleterre et protège la couronne. Il était certain que le grand frère Holmes savait déjà qu'il était à Londres, les caméras de surveillance et les espions y étant pour beaucoup, alors il n'avait plus qu'à attendre qu'une Berline noire devant lui pour que ses problèmes de logement disparaissent.

Il resta là un bon moment, assit sur sa petite valise en cuir rapiécé, scrutant toutes les voitures qui passaient devant lui. La plupart des véhicules étaient des taxis qui, chacun à leur tour, proposaient au blond de monter, mais il refusait poliment à chaque fois. Jusqu'à ce que qu'une voiture noire aux vitres teintées se gara juste devant lui. Une des portières s'ouvrit, et en sortit une élégante femme, habillée dans un tailleur assorti à la voiture. Le nez plongé dans son écran de téléphone, ses doigts virevoltaient sur le clavier à une vitesse ahurissante.

-M. Watson, montez, M. Holmes vous attend.

-Anthéa, votre accueil chaleureux me va droit au cœur !

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