Partie VI ~ Épilogue

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Partie VI : Épilogue.

Trois ans plus tard.

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Jungkook. Je ne sais pas vraiment comment commencer cette lettre. J'aurais tant voulue te dire à vive voix tout ce que j'ai sur le cœur. Mais je ne peux pas. Je ne peux plus désormais. Quand tu viens à l'hôpital pour me voir, et qu'on se parle avec nos yeux, que tu tiens ma main avec tant de force, je me dis chaque jour, qu'il est injuste que je te laisse derrière moi. Et moi dans tout ça ? Ce qui me fait le plus mal c'est qu'en partant, je te laisserai aussi t'en aller. Comment peut-on dire que l'on trouve la paix quand on laisse derrière nous les gens qu'on aime ? Est-ce que si je pars demain, je cesserais de t'aimer parce que je ne serais plus là pour le faire ? Quoi que je pense, tant que j'existerai dans ton cœur et dans celui de ton père, je vous aimerai plus que tout au monde.

Quand je ne serai plus là, je ne veux pas que tu penses à moi comme celle dans son lit d'hôpital. Je voudrais que tu te souviennes de ces jours, tu sais, ceux où on était parti chez ta grand-mère. Dans cette grande maison près du lac. Je me souviens d'un jour en particulier. C'était l'été, en fin d'après-midi, le soleil donnait une belle couleur chaleureuse au paysage, il y avait quelques nuages dans le ciel et quand j'y pense, j'ai toujours aimé la façon dont tu les admirais, tu leur trouvais toujours une jolie forme. Tu as toujours eu une imagination incroyable, tu as toujours été un enfant extraordinaire à mes yeux, crois-moi. Même si tu dois avoir du mal à y croire, le comportement que j'ai eu ces dernières années te prouverait le contraire. Je ne serais jamais excusable.

Tu te souviens, quand ton père riait, allongé sur l'herbe verte ? Celle qui était seulement sous l'ombre de notre grand arbre, le seul géant des forêts sur le champ immense de grand-mère ? On en voyait la fin uniquement quand on pouvait apercevoir les montagnes au loin. Tu montais sur la balançoire accrochée à une branche, et tu pouvais te balancer des heures dessus en admirant le paysage puis en fermant les yeux, un sourire plein de sagesse sur ton visage. 

Tu semblais mieux comprendre le monde que ton père et moi. Et le soir, quand la lune se reflétait sur le lac et qu'on était qu'entre toi et moi et que je te lisais des histoires, je voyais dans tes yeux tellement de choses, comme si ce qu'il y avait à l'intérieur de toi était mille fois plus grand que tous les champs du monde. Et c'est toujours quand je fermais le livre, que tu me posais des questions que tu n'aurais jamais posé quand la lumière du jour semblait éteindre toutes tes faiblesses.

Ces soirs- là, sur ton visage, j'ai vu à quel point tu te retenais de pleurer, parce que tu as toujours voulu être courageux comme un petit chevalier. Mais si tu savais à quel point montrer ses larmes à ceux qu'on aime est une des plus grandes forces qu'on peut avoir. Crois-moi, avec le temps, je l'ai compris. Je croyais qu'en pleurant devant les gens qu'on aime, on penserait ne plus pouvoir être assez fort pour les protéger. Mais avec le temps, tu te rendras compte que tu es seulement un être humain et que le courage ne se définit pas par une absence de peur.

Tu deviens une personne courageuse quand tu as la trouille, mais que tu es capable d'avoir peur, et de pouvoir combattre toutes ces peurs. On ne pourra jamais être un super héros, parce qu'un super héros est aussi un être humain. Que l'on a nos failles, nos forces, nos qualités et nos défauts. Tant que tu fais le plus pour toi et pour ceux que tu veux protéger, tu n'as rien à regretter. Tu ne peux pas faire plus. Comme tout le monde.

Puis un soir, je me suis rendue compte à quel point tu étais unique.

Et j'ai compris.

ÉCLOSION ~ Jikook ~ [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant